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21/04/2012

Milena Agus : quand le requin dort

J'adore cet auteur. Elle a une écriture tout en finesse. Elle vous fait voyager et elle m'a donné envie de visiter la Sardaigne. Nous devions même y aller à Pâques mais ce fut finalement la Normandie...

Dans ce roman Sarde, il est question d'une famille dont les membres souffrent plus ou moins. L'adaptation à la vie leur parait à tous difficile. Le père est en voyage incessant pour porter secours au tiers monde mais n'arrive pas à aider sa propre famille. La mère est déconnectée de la réalité et souffre d'une grave maladie. Un garçon passionné par le piano mais incapable de communiquer et de se défendre. Une fille, la narratrice engluée dans une relation très sado-maso. Une belle sœur magnifique mais qui n'arrive pas à garder ses fiancés. Un ami qui est là pour les coups durs mais pas pour le quotidien... Et puis à la fin Maria..

L'art de Mme Agus est de nous faire partager cette ambiance familiale, de nous raconter ces personnages sans poncif. Ils deviennent attachants au fur et à mesures.

Si vous ne connaissez pas Milena Agus, je vous conseille de commencer par "battements d'ailes". Si vous connaissez et aimez Agus " Quand le requin dort" ne devrait pas vous décevoir.

"En réalité, nous ne sommes pas la famille Sevilla-Mendoza."

08/04/2012

"combat de taureaux" de Yasushi Inoué suite et fin

Un recueil de cinq nouvelles :


Combat de taureaux : j'en ai parlé

Le Pic de Kobandai : une histoire qui monte en puissance où l'on sent la catastrophe arrivée. Mélange de catastrophe naturelle et suicide...


Chemins : où le prétexte des chemins emmènent l'auteur à considérer la vie, l'enfance


Les Roseaux : Il est également question de souvenirs, d'enfance, d'une cousine broyée par le système.


Les Gants de Mr Goodor : une nouvelle où l'auteur présente une partie de l'histoire de sa famille dont la grand mère concubine de son arrière grand père.

Dans toutes ces nouvelles, les femmes ont un rôle assez important mais il est à noter qu'elles sont corsetées par la tradition et leur place assignée dans la société.

Je confirme ma première impression. "Le fusil de chasse" m'a d'avantage impressionné. Dans certaines pages, j'ai retrouvé la même aisance, fluidité, poésie des mots mais ni au même niveau, ni sur la longueur.

Et vous, qu'en pensez vous?

31/03/2012

Catherine Certitude de Sempé et Modiano

Livre offert par une de mes amies grandes lectrices. Jolie histoire avec de très belles illustrations. Une histoire sur la différence, sur l'enfance, sur les difficultés des grandes personnes et des enfants à les comprendre

Ma puce est trop jeune pour cette histoire mais dans 5 - 6 ans il sera toujours temps de lui faire découvrir.

Merci encore à J.

Une première phrase à compléter après le week end

30/03/2012

1Q84 : 2eme tome Murakami. 

Oulala, j'ai honte, j'ai lu ce livre il y a bientôt 3 mois et j'ai quasiment tout oublié. Il me faut vraiment m'astreindre à une discipline plus rigoureuse et rédiger mes notes de lectures plus rapidement. En plus comme il s'agit du second tome, je ne me souviens plus de quand est ce qu'il démarre. En tout cas on continue à découvrir la vie des deux principaux protagonistes dont on découvre (mais on le pressentait) dans le premier tome qu'ils se sont déjà croisés. Le jeune homme va se trouver très impliqué dans le roman et la vie de la jeune fille qui a fui une secte créée par ses parents. Il va se retrouver de plus en plus isolé. 


La jeune fille va devenir la meurtrière du gourou... Meurtre commandité mais également demandé par le gourou dont on découvre qu'il est à la fois bourreau et victime. Elle était isolée et elle se retrouve en fuite. 

Ils se croisent, se cherchent mais sans le savoir et ne se trouvent. La fin est surprenante car je pensais la jeune femme enceinte mais cela ne semble pas le cas.

En tout cas c'est du Murakami, les univers parallèles paraissent plus vivants que le réel. Par contre c'est noir, très noir...

J'ai hâte de lire le suivant et dernier tome. 

1ère phrase à compléter après le week end.

26/03/2012

Aujourd'hui : j'éviterai de dire que "combat de taureaux" de Yasushi Inoué

est mon oeuvre préférée de Inoué pour 2 raisons:

1- je n'ai pas lu toutes les oeuvres de cet auteur prolixe.

2- j'ai adoré "fusil de chasse" et je n'ai pas retrouvé le même plaisir dans cette histoire.

Le titre est trompeur. Il n'est que très peu question de tauromachie mais plutôt d'histoires / de destins d'hommes qui se croisent et se mêlent dans le Japon détruit de l'après guerre. On y croise un rédacteur en chef et sa maitresse, des chefs d'entreprises plus ou moins roublard, un patron de journal, une sorte d'entremetteuse sous la forme d'un associé.

Cette nouvelle a eu le prix Akugatawa qui équivaut à un prix Goncourt réservé aux jeunes auteurs.

Et hop une pirouette pour faire le 366 du jour et une note sur le dernier livre lu. Il le fallait car j'accumule beaucoup de retard dans les notes de lecture.

18/03/2012

Des chaussures pleines de vodka chaude de Zakhar Prilepine

Que dire de ce livre? C'est un recueil de nouvelles.

Prilepine semble être un écrivain russe couronné de succès et avec du courage.

Mes amies grandes lectrices ont beaucoup aimé et moi je me suis ennuyée. Le style est bon, ce n'est pas la question. C'est de la littérature très marquée Europe de l'est, il y est beaucoup question d'alcool et de désespoir. Les hommes et les femmes vivent dans des univers qui se croisent mais ne se rencontrent pas. Les hommes boivent, tuent, glandent et les femmes sont peu présentes.

Bref je n'ai pas aimé comme vous l'aurez compris

16/02/2012

La liseuse de Paul Fournel

J'ai bien de la chance. On m'offre régulèrement des livres. Pas moins de deux cette semaine... quand je vous dis que je suis une veinarde. Mardi c'était mon amie grande lectrice qui m'a fait un clin d'oeil "Sempé et Modiano"... j'y reviendrai bientôt et hier mon kjaereste qui m'offre "La liseuse".

J'ai commencé hier soir et j'ai fini dans l'après midi. Il ne fait que 180 000 signes et blancs soit 217 pages. Je connais le nombre de signe car l'auteur précise que ce roman épouse la forme d'une sextine.

Comment vous ne savez pas ce que c'est? Et bien moi non plus jusqu'à aujourd'hui. Je vous laisse chercher dans votre encyclopédie préférée. Résumé rapidement il s'agit d'une forme poétique qui impose la contrainte d'utiliser les mêmes mots en rime avec une rotation imposée. Une véritable prouesse car cela n'alourdit pas le style. Cela me rappelle Italo Calvino qui je crois s'imposait ce genre d'exercices dans certains de ses livres. Pour moi, c'est d'autant plus important que je n'ai pas ressenti de lourdeur dans l'écriture. C'est un livre plaisant à lire pour diverses raisons.

L'histoire est intéressante et nous fait rentrer dans un monde qui me fait fantasmer : celui de l'édition. On découvre un vieil éditeur: Robert Dubois. Eprouvé par son travail, il a perdu le goût de la lecture, de la litérature. Il a vendu sa maison à plus grand et fait parti des meubles mais il ne maitrise plus grand chose. Ses auteurs le quittent pour d'autres, ses employés s'inquiétent pour lui, il n'a plus d'envie... Jusqu'à ce qu'il croise une jeune stagiaire qui lui apporte une tablette. Et ces deux rencontres (la stagiaire et la tablette) vont bousculer, bouleverser sa vie. Il va retrouver des envies, faire des projets, jouer au potache... Ne voulant pas déflorer le sujet pour ceux qui passerait par là, je n'en dis pas plus.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de P Fournel. Il y a beaucoup de reférences littéraires, et je ne les ai pas toutes vues. Son style est percutant, il réussit des descriptions assez drôles et brillantes de choses qui n'ont pas beaucoup de place habituellement dans la littérature comme l'artichaud ou la sole... Il réussit à nous faire découvrir le métier d'éditeur en ne cachant pas les déconvenues. Il y a également des descriptions sur les futurs possibles de la littérature et du livre numérique qui sont intéressantes. A voir ce qu'il en sera dans 20 ans.

Il fut un temps où l'édition numérique m'a tentée en tant que reconversion. Et bien ce livre m'a donné plus d'envie que beaucoup d'études ou conférences auxquelles j'ai pu assister. Par contre il m'a également fait réaliser que j'aime les livres mais cela doit rester de l'ordre du loisir et ne pas devenir un travail. J'avais eu ce ressenti quand j'avais enchainé ces livres à lire dans le cadre de prix littéraires. J'aimais découvrir des auteurs que je ne connaissais pas mais j'aimais moins devoir lire certains jusqu'au bout.

C'est drôle, ce n'est pas larmoyant (même pas la fin). Bref j'y ai pris beaucoup de plaisir.

Quelques phrases prises au hasard "La nuit est épaisse, grasse. A trois heures et demie, elle est à son plus noir, à son plus silencieux. ... J'en veux à ce métier de m'avoir tant et tant empêché de lire l'essentiel de lire des auteurs bâtis, des textes solidement fondés, au profit d'ébauches, de projets, de perspectives, de choses en devenir. Au profit de l'informe."

Et pour finir la première phrase comme d'habitude ici. "Longtemps j'ai croisé les pieds dessus pour un peu de détente, d'élévation, pour un peu plus de sang au cerveau, maintenant il m'arrive de plus en plus souvent d'y poser la tête, surtout le soir, surtout le vendredi soir."

11/02/2012

Le syndrome de glissement de Elisabeth Laureau-Daull

Un livre lu dans le cadre d'un partenariat entre les éditions Arléa et News Book. Merci à eux.

 

Un livre coup de poing.

 

Julienne, une vieille dame de 85 ans, nous emmene dans un voyage dont on ne revient pas indemne. L'histoire débute par son deménagement dans une maison de retraite. Sans famille, elle a décidé qu'il était temps de prévoir son avenir ou tout du moins sa fin de vie.

 

Son entrée dans cette maison de retraite va effectivement être une nouvelle vie et une découverte... mais pas forcement celle qu'elle attendait.

 

Avec Julienne on découvre deux univers. Celui de cette maison de retraite :  un monde parallèle où les personnes agées perdent leurs droits, le respect voire même leur liberté. Et en parallèle, elle nous fait découvrir sa vie, sa famille où les hommes n'ont pas de place et certaines femmes beaucoup trop. 

 

Dans un permanent va et vient qui donne le tournis, le passé et le présent se mélangent. On assiste impuissant à la descente de Julienne. Et en refermant ce livre on se demande. Est ce partout pareil? Est ce que l'on peut faire quelque chose? Et en fait c'est peut être un rappel pour ceux qui ont des personnes agées dans leur entourage / voisinage. 

Le titre fait référence à une pathologie connue chez les personnes agées. 

Ayant été vraiment prise par l'histoire, je n'ai pas grand chose à dire sur le style...

Bref un livre à mettre entre toutes les mains de ceux qui pensent qu'ils seront jeunes - indépendants - à l'abri toute leur vie. Un livre à faire lire à nos politiciens qui parlent de la dépendance...

Un dernier mot : j'ai lu la critique du Figaro et je pense que Mr ou Mme Guiou n'a pas vraiment du lire ce livre ou du moins pas dépasser les 50 premières pages pour signer un tel article. 

 

Bonne chance à Elisabeth Laureau-Daull dont c'est le premier roman et dont voici la première phrase comme d'habitude ici "Les Mouettes, 1er janvier 2011."

 

08/02/2012

Le fusil de chasse  de Yashushi Inoué

Je viens de relire avec grand plaisir, ce récit découvert il y a quelques années. Cette nouvelle d’une cinquantaine de pages est magnifique. Elle s’articule autour de cinq personnages. Le narrateur rapporte une anecdote qui va lui permettre de prendre connaissance d’événements très intimes de la vie d’un homme qu’il n’a qu’entraperçu et qu’il ne connaitra jamais. Cet homme va lui faire parvenir trois lettres de femmes différentes qui vont relater les mêmes événements mais vus par leurs propres prismes.

La première lettre est écrite par une jeune fille qui va prendre connaissance de ces fameux événements à travers le journal de sa mère. Elle va les interpréter à sa façon. C’est une vision un peu naïve, liée à sa jeunesse et à la perte d’illusions. Il y est question de couleurs, de tristesse, de perte… J’ai noté cette très jolie image : « Ma langue est paralysée par le chagrin, par un chagrin qui ne concerne pas seulement Mère, ou vous, ou moi, mais qui embrasse toute chose : le ciel bleu au dessus de moi, le ciel d’octobre, l’écorce sombre des myrtes, les tiges de bambou balancées par le vent, même l’eau, les pierres et la terre. Tout ce qui dans la nature frappe mon regard se colore de tristesse quand j’essaie de parler. Depuis le jours où j’ai lu le journal de Mère, j’ai remarqué que la nature changeait de couleur plusieurs fois par jour, et qu’elle en change soudainement, comme à l’instant où le soleil disparait, caché par les nuages…. En plus des trente couleurs au moins que contient une boite de peinture, il en existe une, qui est propre à la tristesse et que l’œil humain peut fort bien percevoir. »

La seconde lettre est celle de la femme de cet homme. C’est une lettre où elle lui demande le divorce, où elle lui raconte qu’elle a découvert son infidélité très tôt et que c’est ce qui l’a amené au bord de la folie et à le tromper très régulièrement. Elle règle ses comptes dans tous les sens du terme. Il y a de la dureté, de la douceur, un mélange très particulier de naïveté et de trivialité.

La dernière lettre est celle de la femme aimée (la mère de la première femme) qui raconte sa version des faits. On l’y découvre une femme à la veille de sa mort qui va essayer de faire connaitre sa véritable personnalité à son amant de toujours. Il y est beaucoup questions du passé mais très peu de regrets contrairement à ce que pouvaient laisser croire les deux premières lettres. Et dans tous les cas pas les regrets auxquels auraient pu faire penser le journal.

On ne saura jamais ce qui s’est passé dans la tête de l’homme qui est le personnage de ces lettres… Si ce n’est à travers le poème du narrateur. Et j’avoue que je trouve cela très fort.

C’est très bien écrit. C’est une écriture fluide, simple et forte à la fois. Je dirai presque qu’il y a un certain suspens. Le livre que j’ai contient 4 autres nouvelles / romans et j’ai hâte de les lire mais je vais prendre le temps de les déguster.

Comme d’habitude la première phrase : « Un jour, il m’arriva de donner au Compagnon du chasseur (cette modeste revue publiée par la Société des chasseurs du Japon) un poème intitulé Le fusil de chasse. »

26/01/2012

Dire son nom de Fransisco Goldman

Ce livre a reçu le prix Femina du roman Etranger.

Je suis assez partagée. C’est très bien écrit, aucun doute à ce sujet. Par contre comme dire, l’histoire me laisse un drôle de gout.

Un veuf raconte la perte de sa femme. Il dit sa douleur, il raconte sa femme, leur vie commune.  Il narre son apprentissage de vivre sans elle. Pour lui, nous raconter sa femme, sa vie c’est sa façon de lui rendre une part de vie, d’existence alors qu’elle n’est plus.  Il ne s’épargne pas et ne joue pas toujours le beau rôle mais il est aussi très dur avec la mère de cette femme.


Son écriture est sobre, c’est poétique et imagé.

Je ne saurai vraiment mettre des mots sur mon malaise. Est-ce par ce que l’auteur a une grande différence d’âge avec sa femme et qu’il semble avoir une attirance particulière pour les jeunes femmes en général et que cela m’a toujours interpellé car il y a une condescendance diffuse.  Est-ce parce que cela semble un peu idéalisé, pas de disputes (ou si peu), de mésentente ? Mais après tout c’est un livre sur la mémoire donc garder le beau et le bon est normal. Est-ce parce que sa façon d’aborder la question de l’argent qui me déplait ? Est-ce l'aspect flamboyant des personnages qui me dépasse?

Je ne sais toujours pas vraiment pourquoi mais dans tous les cas le malaise est présent. Et cela m'empêche d'être vraiment enthousiaste sur ce roman.