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16/01/2013

Il était une fois en France de Nury et Vallée

Après le DVD, une nouvelle découverte : une BD cette fois. Et en six tomes s'il vous plaît.

Je l'avais choisi pour ma moitié car il aime l'histoire mais pas les romans, que le graphisme est important pour lui et que les critiques sur le web étaient dythirambiques. Alors je lui offert les deux premiers tomes. On a eu tous les deux un vrai coup de coeur: on a enchainé les autres. On les a prêtés et tous ont été enchantés par cette histoire.

Certains ont été captivés par les dessins et cette ambiance très rétro qui rend bien le côté glauque de la guerre. D'autres ont été pris par l'histoire, basée sur des faits réels. Je ne vous révèlerai pas toute l'histoire, il y a des flash back, très scénarisée, les coups de théâtre s'enchaînent.

Le personnage central est un juif roumain qui a échappé à un pogrome, arrivé à Paris il va faire fortune dans la ferraille. Avant et pendant la guerre il fait des affaires avec les Allemands avec pour motto de sauver sa famille et sa peau. Il a pour pendant une certaine Lucie fer... Et des amis peu recommandables. La guerre le verra devenir à la fois collaborateur et résistant. Il va sauver la peau de centaines de personnes grâce à un faussaire et à ses relations. La guerre finie il se retrouve pris dans des règlements de compte avec des hauts et des bas qui vont durer car il est poursuivi par un juge qui a décidé d'avoir sa peau... Ce Joanivici est étonnant par son sens des affaires et son sens des relations humaines car bien qu'illettré, il arrive à se mettre tout le monde de la poche. Son sens social est des plus limité. C'est un personnage complexe qui est effrayant et attachant. On passe par tous les sentiments.

Cette série est très intéressante car elle montre les liens entre les différents milieux, les rapports entre les hommes à une époque où la survie tenait à peu et où les choses étaient rarement noires et blanches. Elle montre aussi les dangers de la puissance qui font certaines personnes pour servir leurs intérêts prendront des initiatives qui peuvent être dévastatrices.

Les différents personnages sont attachants et les méchants ne sont pas toujours si simple à définir. Ce n'est pas une BD pour les enfants mais cela convient je pense à des adolescents.


J'ai retenu cette phrase de Nietzsche 'Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même.'

Pour vous donner un avant goût, les premières pages dans ce lien.


31/12/2012

Le grand Meaulnes d'Alain Fournier

Un livre que j'avais déjà lu mais dont je ne gardais aucun souvenir et que je souhaitais relire depuis longtemps. La liseuse a été le déclencheur. 

C'est un livre nostalgique. Une écriture dans la retenue. Un livre sur l'enfance et ses rêves, le dur passage à l'âge adulte. Un livre où le narrateur est là pour raconter la vie d'un autre, le jeune François vivant sa vie / ses amours par procuration. Le héros étant bien entendu le grand Meaulnes et cette région de la Sologne de la fin du 19eme siècle. Une sorte d'allégorie de l'enfance mais une enfance où la réalisation des rêves a un prix très élevé et où l'honneur et l'orgueil joue un rôle clé.

Il y a un part d'onirisme aussi avec ce mariage dirigé par les enfants.

Il y a également le rôle des bohémiens qui fait échos à cette expo que nous avons vu lors de notre voyage à Paris intitulée Bohème.

C'est aussi un excellent livre pour mieux comprendre la France de cette époque ainsi que la vie des écoliers.

Ce grand classique m'a donné envie d'aller plus loin dans ma redécouverte des classiques.  

"Il arriva chez nous un dimanche de 189..."

30/12/2012

L'ouragan de Laurent Gaudé

Un livre coup de poing.

Je vous défie d'avoir envie de refermer ce livre avant de savoir ce qui arrive à tous ces personnages.

La Louisiane un jour avant, pendant et après l'ouragan Katarina. Des personnages attachants, je me souviendrai longtemps de cette vieille négresse dont on ne connait pas le nom. Elle est la voix du passé mais également celle d'aujourd'hui. La voix des Noirs dans une Amérique où la ségrégation est illégale mais où le racisme et la séparation est une réalité. Quelle voix, quelle force pour exprimer cette indifférence de l'establishment vis à vis des pauvres, des Noirs, des laissés pour compte. 

Il y a cet homme et cette femme qui se sont aimés, qui se sont séparés et qui vont se retrouver dans ce fracas de la nature. Cet homme abimé par son rêve de voyage, de richesse qui est devenu un esclave moderne de l'industrie du pétrole qui y a laissé sa santé mentale. Un Noir, esclave du système. Cette femme abandonnée par son amour qui a échoué dans un couple infernal car la torture peut être aussi celle des siens. Cet enfant qui va découvrir un père lors de ce cataclysme. 

Il y a le prêtre qui cherche la rédemption et qui va devenir meurtrier. Alors qu'il se sentait au dessus des prisonniers locaux.

Il y a ces prisonniers qui vont se sauver seuls de cet enfer. Mais pour combien de temps et pourquoi...

Ce qui m'a le plus impressionné dans ce roman est le fait que tout est suggéré. Il y a peu de description de cet ouragan, la tempête est présente et pesante, une sorte de personnage à elle seule mais elle est peu décrite. Elle est là par la force du style, la puissance de l'écriture. 

Un grand roman! 

29/12/2012

Le fauteuil hanté de Gaston Leroux

Voila le premier livre lu sur mon cadeau de Noël. J'ai choisi un ouvrage simple et aisé à lire car les fêtes ont été arrosées, il me fallait donc quelque chose de digeste.

Un roman policier dont l'intrigue fait appel à la malédiction, au mauvais sort, à la superstition dont personne n'est à l'abri. Pour finalement aboutir à une criminalité machiavélique certes, mais très humaine. 

C'est un roman  écrit en 1909. Il est daté. Mais plus que l'intrigue, j'y ai trouvé une dénonciation d'un système où une classe dite savante et privilégiée est prête à tous les compromis, les silences allant jusqu'à la complicité d'un meurtre pour que le système, les privilèges, la reptation ne soit pas en danger. 

Cela me rappelle des choses... Qui sont elles bien d'actualité. A quel moment protéger le système devient un acte criminel? Grande question s'il en est. 

"- C'est un vilain moment à passer..." 

28/12/2012

L'amour est une ile de Claudie Gallay

J'avais adoré les déferlantes. Ce tête à tête oppressant dans le cotentin m'avait emporté. Je sentais le vent, la mer. J'avais moins accroché avec le roman se situant à Venise. 

Cette fois nous sommes en Avignon, la météo est différente. C'est la saison du festival mais tout est s'en dessus dessous car c'est les grèves des intermittents du spectacle. Cette fois il ne s'agit pas d'un véritable huis clos (encore que!) mais toujours des chagrins d'amour. 

Les personnages sont des abimés de la vie. On va croiser une soeur à la recherche de son frère qui s'est suicidé. Une vieille femme qui vit dans les splendeurs du passé. Un directeur de théâtre qui a vécu une passion et qui y a laissé beaucoup de plumes mais y a sans doute trouvé la sienne. Une star qui a abandonné son amour passion pour se consacrer à sa passion du théâtre. Elle a trouvé le succès, la gloire mais pas forcement le bonheur. 

Et dans cette histoire de théâtre, il y a plusieurs coups de théâtre, je vous l'accorde, c'est un peu facile. J'avoue avoir anticipé le plagiat car c'est une évidence rapidement par contre la chute m'a surprise. Cette tentative de rédemption est étonnante et même si elle arrive trop tard, elle existe.

Il y a un style Claudie Gallay, l'écriture est ciselée, les mots résonnent et font mouche. 

J'ai beaucoup aimé ce roman, l'histoire, l'écriture vous emportent. En finissant ce livre, j'avais l'impression d'avoir passé un moment en été. J'étais à Avignon. 

25/12/2012

Les couleurs de l'infamie de Albert Cossery

Un livre qui trainait dans ma bibliothèque depuis des années.

Je ne sais si c'est parce que l''auteur est Egyptien et francopphone mais ce livre m'a rappelé l'immeuble Yacoubian. Les personnages sont pittoresques, le lieu une nécropole est exotique. L'intrigue sert de prétexte à une dénonciation de l'état de déliquescence politique locale. Le personnage principal, voleur de son état, partage sa vision du monde. Son discours entre grand et petit voleur est très convaincant. Les autres personnages ont aussi leurs rôles dont le voleur devenu fanatique.

C'est moins drôle que l'immeuble Yacoubian mais c'est un bon livre.



"La multitude humaine qui déambulait au rythme nonchalant d'une flânerie estivale sur les trottoirs défoncés de la cité millénaire d'Al Qahira, semblait s'accommoder avec sérénité, et même un certain cynisme, de la dégradation incessante et irréversible de l'environnement."

24/12/2012

La Cendrillon du canal de Liu Xinwu

Livre poche de 2 € pour deux nouvelles.
 
2 femmes sont au centre de ces nouvelles. Des femmes déracinées, l’une venant de la campagne, l’autre partie vivre aux US.
 
Dans la première nouvelle, il est question d’une jeune femme qui doit subir des examens médicaux pour se faire enlever une tumeur qui grossit sur son visage. Ces examens coutent une fortune qu’elle n’a pas. Peu à peu dans la journée où se déroule cette nouvelle, ses employeurs vont l’abandonner par peur de la contagion, de l’engagement. Elle va se retrouver face à des laissés pour compte. Elle va renouer avec des gens de son village, des gens qu’elle avait ignorés car ils souffraient eux meme d’un handicap.
 
Cette nouvelle nous donne à percevoir la vie de ses migrants ruraux, leurs conditions, leurs relations avec les Chinois citadins. C’est une belle écriture, c’est une nouvelle qui laisse la porte ouverte à tous les possibles.

"Elle remit les résultats des analyses au médecin."

Dans la seconde nouvelle, le temps décrit est celui d’un trajet de taxi. Pendant ce voyage vers l’aéroport, une business woman d’origine Chinoise reconnait son premier amant. Ce premier amant, elle l’a rencontré dans des circonstances très particulière puisqu’elle était en camps de redressement pendant la révolution culturelle.

Pendant tout le trajet, elle va se remémorer ce temps et se demander ce qu'aurait été sa vie si... Elle pense à sa vie actuelle qui bien que matériellement est à des années lumière de cette époque ne semble pas la combler. Elle se demande si cet homme l'a reconnu et pourquoi il ne lui parle pas.

Le titre fait référence à une croyance local du camps dont elle a fait part à ces amis américains

Tout comme dans La Cendrillon du canal, dans le Poisson à face humaine, la suite de l'histoire est à deviner, laisser au lecteur de se faire sa propre idée.

"Elle l'avait reconnu du premier coup d'oeil, c'était bien lui."

Des nouvelles fort bien écrites, elles m'ont données envie d'en savoir plus sur cet auteur.

21/12/2012

Serpents et Piercings de Hitoli Kanehara



Encore un livre Japonais, encore un univers qui sort de l’ordinaire.

Histoire d’une jeune femme dont on ne connait pas les origines. Elle souffre de dépression et d’alcoolisme. En couple avec un jeune homme, qui a de nombreux piercing, elle décide de faire de même. Elle va alors tomber sous l’emprise d’un tatoueur.  S’en suivra une relation sado-maso, un meurtre, un quasi effacement de cette jeune personne.


Tout le mal être des jeunes Japonais semble concentrer dans ce roman. C’est court, facile à lire mais en ce qui me concerne ce n’est pas la littérature Japonaise que je préfère.

"Tu sais ce que c'est une langue fourchue?"

18/12/2012

Les vacances d’un serial killer de Nadine Monfils


Très drôle, un livre qui se lit facilement.  

On est pris dans les filets de cette famille Belge. Il y a la mère qui se rêve en Catherine Deneuve ou reine Elisabeth mais qui est plutôt dans le style Josephine Balasco. Le père, boucher industriel, qui est un fan de tuning avec tout le kitsch que l’on imagine. Les enfants, deux adolescents, passionnés de films et d’outils e…  Et puis la grand-mère, pire que Tatie Danièle.


Tout ce petit monde part en vacances. Non pas aux Baléares mais à la mer du Nord dans une pension de famille décatie.  

Leurs chemins vont croiser ceux d’un criminel endurci, d’un travesti obèse et autres personnages haut en couleurs. Et le serial killer n’est pas forcement celui que l’on croit.


C’est un bon divertissement. A lire pendant les vacances.

"Le grand jour est arrivé"

16/12/2012

Hier d’Agota Kristof

Cet auteur, Hongroise, écrit sur la douleur de l’émigration et sur l’impact sur la santé morale des immigrés.

Ses personnages souffrent de nostalgie, de déracinement. C’est une atmosphère lourde et grise très bien rendue par une écriture serrée. Les personnages ne savent pas, ne peuvent pas communiquer même avec les gens qui leur sont les plus proches.

L’histoire est celle dans un homme immigré qui rêve d’une femme idéale, idéalisée et qui ne sait pas, plus regarder le monde autour de lui. Il va retrouver cette femme... Qui se trouve être sa demi soeur, sans le savoir. C'est un être déraciné et dont l'enfance a été misérable.

Il est entre réalité et onirisme qui va l’amener au bord de la folie et du crime. Mais son mal être est tel qu’il n’arrive ni à communiquer, ni même à mettre en mots le pourquoi de ce qui lui arrive.

C'est un roman qui dérange.


"Hier, il soufflait un vent connu."