01/07/2012
Les lectures des otages de Yoko Ogawa
Pour la fête des mères, j'ai reçu plusieurs livres. J'ai déjà parlé de cent ans de solitude. Pour parler du guide de Rome, il me faudra attendre de nous y rendre. Celui sur les profils Facebook présente un intérêt très limité et je ne vois pas franchement quoi en dire de plus.
Par contre le dernier roman de Ogawa m'a plu. D'après les citriques que j'ai lu il s'agit en fait de nouvelles mais la bonne idée est de les rassembler et de trouver un prétexte pour en faire une histoire. Dans ce cadre, le prétexte devient une prise d'otages Japonais dans un pays non nommé. Ces otages vont mourir aucun suspens. Par contre suite à l'introduction d'un micro, les otages vont être écoutés par un soldat qui est chargé de savoir ce que font les kidnappeurs. Un rituel se met en place. Chaque otage va raconter un de ses souvenirs importants. Ce soldat ne comprend pas le Japonais mais il va se prendre au jeu, à la la musique de la langue.
Chaque nouvelle correspond à une histoire/souvenir. A la fin quelques lignes décrivent le narrateur ou la narratrice. Ayant fini ce livre il y a quelques semaines, j'ai oublié certaines des histoires mais je vais faire de mon mieux.
1ère : une jeune écolière aide un ouvrier qui s'est cassé la cheville. Un parapluie joue un rôle important.
2nde: une jeune femme se souvient de ses relations avec sa logeuse. Il est question de biscuits en forme de lettre.
3eme: un homme relate la rencontre qui l'a conduit à devenir ophtalmologiste. Il y a des peluches sortant de l'ordinaire.
4eme: une veuve relate une journée / rencontre très spéciale avec un lanceur de javelot.
5eme: un jeune garçon, laissé exceptionnellement seul à la maison, va vivre une journée spéciale avec sa voisine cuisinant un consommé.
6eme :
En fait, paradoxalement celle dont je me souviens le plus c'est la dernière, relatée par le soldat. J'ai trouvé le rythme, la narration émouvante. Cette grand mère passionnée de livres. Les fourmis et les Japonais écoutant la remise d'un prix Nobel sur une radio perdue au milieu de nul part ou plus exactement au milieu de la jungle.
C'est un livre dont j'ai aimé l'idée, il me reste des images, des atmosphères. Je ne suis pas sure que la traduction ait toujours été vraiment à la hauteur, en particulier sur les premiers chapitre. Mais dans tous les cas, Ogawa a vraiment quelque chose qui me plait. D'ailleurs, je m'en vais de ce pas écrire une note sur le livre que je viens de finir et qui est de.... Ogawa.
00:43 Publié dans Coup de coeur, Littérature Japonaise, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
30/06/2012
HHhH de Laurent Binet
Un livre conseillé par ma moitié.
Un livre dont le style et la narration sont assez uniques. En tout cas, c'est la première fois que je vois ce mélange de l'Histoire avec un grand H et d'un auteur qui nous raconte ses états d'âmes, ses doute et l'histoire d'écriture avec un h.
Le titre est ésotérique et énigmatique à souhait. Il s'agit d'un surnom pour R. Heydrich. Le bras droit de Himmler, celui qui serait à l'origine de la solution finale (ou en tout cas de sa mise en application). Homme extrêmement dangereux.
Himmlers Hirn heisst Heydrich ou le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich. Voici le fameux titre.
Le livre raconte la destinée de cet Heydrich et surtout relate l'attentat qui va le tuer.
Petit à petit, l'auteur va faire avancer les différents personnages impliqués de loin ou de près. C'est très bien fait, c'est prenant, on finit par se croire dans un roman noir. Il y a eu des centaines de livres écrits sur cette période. J'ai lu certains d'entre eux mais celui là sort franchement du lot.
A un moment, l'auteur exprime une pointe de jalousie vis à vis de Jonahtan Little. A mon humble avis, ce sont deux livres extrêmement différents. Les deux ne parlent pas de la même chose. Ils traitent d'aspects différents de la guerre. Les Bienveillantes tente d'expliquer l'inexplicable, comment / pourquoi l'être humain devient bestial/monstrueux. HHhH n'a pas cet objectif, il s'agit plutôt d'une narration, de destins croisés.
Il y a une très belle citation sur le devoir de mémoire. Devoir qui ne doit pas être vis à vis des morts car cela ne sert à rien mais vis à vis des vivants. Je vais tenter de la retrouver pour la citer car c'est très juste.
A noter que ce livre a eu le prix Goncourt du premier roman.
00:31 Publié dans Coup de coeur, Littérature Francophone, Livres, Top Ten | Lien permanent | Commentaires (0)
07/06/2012
Note de livre disparu dans un hôtel hollandais
Lors de mon dernier voyage, j'ai passé plusieurs heures dans des aéroports. L'avantage est que cela laisse du temps pour lire.
J'avais emmené deux romans. Citadelle de Saint Exupéry et un policier que j'ai oublié dans ma chambre d'hôtel. Malheureusement j'ai oublié le titre et l'auteur que je ne connaissais pas. Il va me falloir faire des recherches.
En fait, je ne sais pas vraiment si policier est le bon terme. Je trouve le terme limitatif. Cela ne serait pas faire justice à ce roman de le décrire de cette seule façon. Certes il y a crimes et de quelle manière mais ce sont des "prétextes" à présenter le coté sombre de la psychiatrie et les abus commis pendant des années. Les criminels ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Sachant que la torture des électrochocs a été remplacée par des camisoles chimiques qui ont des conséquences qui peuvent tout aussi lourdes et douloureuses.
On a à faire à des médecins sans conscience, des sadiques, des violeurs mais aussi des médecins qui préfèrent ne rien voir et recevoir des cheques de l'industrie. C'est érudit avec des liens avec la religion (l'inquisition, bulle papale), peut être un peu trop étalage de culture avec un coté gore qui peut déranger.
C'est un livre intéressant, drôle à certains moments. L'interaction avec le psy / joueur de poker et le commissaire est prenante.
Par contre le rôle de Genevieve est peu crédible. Et puis était-ce indispensable de faire de tous les psys présents des obsédés sexuels ou coureur de jupon? Bref pas un livre indispensable mais qui ne manque pas d'intérêt.
Je viens de retrouver le nom il s'agit de Michel Steiper : "Petites morts dans un hôpital psychiatrique de campagne"
21:11 Publié dans Littérature Francophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (3)
05/06/2012
Áron Tamási : Ábel dans la forêt profonde
Une note que j'aurais du rédiger il y a longtemps. Mais un livre chasse l'autre. Et puis celui ci est loin de m'avoir passionné. Je l'avais acheté à Bron sur les conseils du même libraire qui m'avait conseillé "le destin miraculeux de Edgar Mint". Alors je lui pardonne ce conseil raté. Il me l'avait vendu comme un livre pour adolescent / écologique.
Abel est une histoire pour enfant. Il s'agit d'un livre Hongrois dont la préface est dithyrambique en parlant d'un chef d'oeuvre sauvé de l'oubli. Je ne partage pas l'enthousiasme de la traductrice.
Un jeune garçon issu d'une famille très pauvre quitte son foyer pour gagner sa vie. Il se retrouve au milieu de la foret en plein hiver. Sorte de garde forestier, il va être confronté à la vilenie des puissants, des gredins, des religieux. Cela sera l'occasion de faire des bons mots et de se forger une certaine philosophie de la vie.
C'est bien écrit, ce personnage est parfois amusant. C'est Rabelaisien. Certaines descriptions sont pleine de vie mais cela m'a paru très long. Je ne vois comment ce livre pourrait parler à des enfants de notre temps. C'est trop éloigné de leur vie quotidienne et cela n'a rien de prenant comme Alice au pays des merveilles. Il me faudra faire des recherches sur internet sur ce qu'ont pensé les autres lecteurs.
Ici on en pense beaucoup de bien comme quoi... Il faut se faire son propre avis.
http://jeanlau.canalblog.com/archives/2009/06/20/14152016.html
La 1ere phrase : "En cette mémorable année 1920, autrement dit un an après que les Roumains nous eurent pris en main, nous les Sicules, ma vie prit également un formidable tournant."
21:39 Publié dans littérature de l'Est, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
24/05/2012
1Q84: septembre decembre Haruki Muralkami
Et voila j'ai fini le dernier tome de 1Q84 de Murakami.
Si vous ne voulez pas en savoir trop sur l'histoire alors je vous recommande de ne pas lire la suite. Après tout il s'agit du dernier tome.
C'est un livre difficile à évaluer. Je suis une fan de Murakami mais je dois ajouter que 1Q84 n'est pas mon livre préféré. J'ai aimé mais pas adoré. Je vais essayer de m'expliquer. Les personnages sont attachants mais contrairement aux autres romans de Murakami, ils sont très nombreux, certains disparaissent ou ne sont plus évoqués, d'autres reviennent... Bref j'ai éprouvé une certaine frustration. Il y une histoire dans l'histoire, etc et cela est habituel chez Murakami mais dans 1Q84 j'avoue ne pas être certaine de comprendre l'impact des voix... Peut être faut il lire les trois tomes à suivre pour pouvoir suivre leurs rôles. Et si j'avais deviné qu'Anomae était enceinte, je ne pensais pas à ce père là.
Si vous aimez Murakami, vous devriez aimer 1Q84. Si vous ne connaissez pas Murakami, je conseillerais plutôt "Kafka, sur le rivage".
21:00 Publié dans Littérature Japonaise, Livres | Lien permanent | Commentaires (2)
17/05/2012
Jorge Semprun : l'écriture ou la vie
Encore de la littérature de camp de concentration?
Non pas vraiment, c'est un récit autour de l'impact / du rôle que joue l'ecriture dans la vie de Semprun. Et le titre est un résumé de sa situation. Pendant une dizaine d'année à son retour de Buchenwald, il ne pourra pas écrire son expérience car l'écriture le ramène / amène à la mort.
C'est un livre puissant. Ce n'est pas du pathos. L'auteur livre ses doutes, ses sentiments. C'est parfois poétique avec des symboliques puissantes comme la neige qui confond / rappelle les cendres. Il fait des aller retour dans sa vie de communiste, d'apatride, d'étudiant en littérature. Il revient sur des rencontres, des textes qui lui ont donné de la force.
Il parle de son expérience de la mort qui ne peut pas être vraiment vécue. Mais pour les revenants des camps de concentration a été un quotidien, une sorte de compagne permanente.
Il y a des passages qui m'ont marqués, j'essayerai de les mettre en ligne bientôt.
Je n'avais pas trop le moral quand j'ai commencé ce livre et bien il m'a permis de vraiment relativiser mes petits soucis de travail et de passer à autre chose.
05:19 Publié dans Coup de coeur, Littérature Francophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (3)
15/05/2012
Aujourd'hui: Enfant ou le destin miraculeux d'Edgar Mint de Brady Udal
Je pourrais vous parler de la 10eme merveille du monde : ma fille mais je risque de vous ennuyer donc je prefère vous faire le compte rendu du dernier livre que j'ai lu.
Le destin miraculeux d'Edgar Mint. Un livre drôle et poignant à la fois. J'ai adoré ce petit bout de bonhomme. Il y a des moments hilarants, d'autres révoltants. Une belle découverte.
Un métis Apache se fait écraser mais survit de façon inattendue. Sorti d'un comas profond, il va faire sa rééducation dans un hôpital miteux où il va rencontrer un des piliers de sa vie. Art: alcoolique au grand coeur. Parti dans un orphelinat, il va découvrir l'enfer avant de connaitre une rédemption chez les mormons. Mais si l'enfer peut contenir des bons moments (Cecil), le paradis n'est pas toujours pavé que de bonnes intentions. Persuadé d'être responsable du destin tragique des gens qu'il est amené à aimer, Edgar va fuir et s'occuper de son ange gardien / démon. Puis il accomplira ce pour quoi Dieu l'a amené sur terre.... La fin est inattendue alors je ne vous en dis pas plus.
Drôle et tragique, les larmes me sont venues à plusieurs reprises mais le rire est aussi très présent. C'est un livre dans la droite lignée des John Irving.
Décidément le destin des enfants tient à peu de chose. Mais dans tous les cas, les rencontres peuvent permettre une résilience quand une naissance là où il ne fallait pas ou avec des parents qui n'assument pas du tout laissaient présager du pire.
Tous les enfants ne laissent pas égaux, même / surtout en Amérique.
05:18 Publié dans Coup de coeur, Drôle d'endroit pour une rencontre, littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
03/05/2012
Tom Robbins : Féroces infirmes retour des pays chauds
Voila un bon livre, quelle découverte.
Complètement déjanté, si vous cherchez du sens, peut être n'est ce pas celui qui vous convient. Mais par contre si vous voulez en savoir plus sur les US, la CIA, la guerre des religions et éventuellement comment dire vagin dans plus de 70 langues, alors n'hésitez pas ce livre est fait pour vous... Avec vagin dans ma note, je vais faire exploser mes visites ;-)
C'est un livre qualifié de hippie, je ne suis pas sure de bien comprendre pourquoi peut être parce qu'il y est question de psychotrope ou de désir masculin pour des jeunes, très jeunes femmes, d'un Road Movie...
Switters est un agent de la CIA qui profitant d'une mission en Amérique du Sud doit raccompagner et rendre la liberté du perroquet de sa grand mère, Maestra. Lors de ce voyage, il fera connaissance de Aujourd'hui, c'est demain. Une sorte de prophète qui place le rire et l'humour comme signe de la supériorité des civilisations modernes. Cela sera le début d'un périple qui va l'emmener en Syrie où il rencontrera une nonne qui deviendra son amante. Il est question de sa demi soeur, des prophéties à Fatima.
C'est drôle, relevé. Il y est question aussi de choses moins amusantes comme l'influence des US et le rôle et pouvoir de la CIA.
Bref j'ai adoré ces quelques six cent pages. Cela fait parti des découvertes 2012.
19:04 Publié dans Coup de coeur, littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
02/05/2012
Aujourd'hui : Marina de Carlos Ruiz Zafon pardon sucré
J'ai lu trois de Zafon et si mon enthousiasme était grand pour l'ombre du vent... Il a diminué avec le jeu de l'ange et pour finir avec Marina. Franchement c'est un livre sans grand intérêt. Il mêle Fiction et description de Barcelone... On aurait tendance à dire comme d'habitude.
Bref aucun intérêt, je vous déconseille ce livre qui n'est ni sucré, ni salé juste insipide... Dommage. Cela me rappelle certains Stephen King qui ont été écrits pour payer les impôts. Et bien Zafon a fait un bon livre et depuis il paye des impôts.
23:04 Publié dans Drôle d'endroit pour une rencontre, Littérature Hispanophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
24/04/2012
Sofi Oksanen : "les vaches de Staline"
Cela faisait longtemps que je voulais lire ce roman dont j'avais entendu / lu beaucoup de bien. Petite soeur me l'avait offert pour mon anniversaire. Depuis il était resté dans les étagères, il en est sorti pour rejoindre les bagages lors de nos dernières vacances. Bien m'en a pris.
Une succession d'aller - retour dans le temps. Une femme et sa fille. Estonienne, elle va se marier avec un Finlandais dans les années 70. Il y a encore le mur de Berlin, l'Estonie est une annexe du bloc soviétique. Les cicatrices de la guerre et de l'annexion existent encore et sont même encore ouvertes pour certaines. La mère cache ses origines. Elle ne pourra pas retravailler alors qu'elle était ingénieur. Elle devient paranoïaque peut être avec quelques raisons. Elle ne se fait pas à son nouveau pays. Elle va passer sa vie à faire des aller retours compliqués entre Tallinn et la Finlande. Sa fille doit cacher ses origines, lié aux problèmes du couple, cela va donner une jeunesse très erratique. La jeune femme va développer un comportement alimentaire très particulier (c'est un euphémisme en fait elle souffre de boulimarexie). Et l'autre partie du roman est consacrée à cette jeune femme qui ne sait pas qui elle est, qui a une nostalgie d'un autre pays, autre monde qui lui faut cacher.
C'est difficile à résumer, c'est dans tous les cas un roman prenant qui nous fait amène dans une période de l'histoire Européenne que nous avons oublié, occulté ou ignoré pendant longtemps. C'est un style cru qui ne plaira pas à tous le monde mais il fait ressortir l'enfermement de ces deux femmes.
"Ma première fois, c'était différent."
20:31 Publié dans Coup de coeur, littérature de l'Est, Livres, Top Ten | Lien permanent | Commentaires (0)