30/06/2013
Far from the tree de Andrew Solomon
En Anglais l’expression “les chats ne font pas des chiens” se traduit par Apples don’t fall far from trees. Dans ce livre il va être question de parents et d’enfants qui sont très différents les uns des autres. Il ne s’agit pas de différences légères mais fondamentales. L’auteur, pendant plus de 700 pages, va chercher à expliquer ce qu’est l’identité et son rôle entre l’inné et l’acquis, entre l’héritage familial (identité verticale) et la communauté identitaire (identité horizontale). Il nous raconte l’impact sur les familles (parents, enfants, communauté) de ses différences. Il pondère entre pro life et pro choice. Il explore des domaines aussi différents que l’homosexualité (l’impact que cela eu sur sa vie), la surdité, les personnes atteintes d’achondroplasie (personnes de petites tailles), la trisomie 21, l’autisme, la schizophrénie, l’handicap sévère, le fait d’être un surdoué, les enfants nés du viol, les enfants ayant commis des crimes, la transsexualité et il finit par sa famille recomposée qui induit plusieurs GPA.
C’est un livre écrit sur plusieurs années, qui a demandé des centaines d’heures de recherches et d’interviews. Certains faits relatés sont enthousiasmants, repoussants, gênants mais dans tous les cas intéressants. On peut trouver que cela ressemble à une compilation d’anecdotes mais cela rend le livre beaucoup plus simple à lire.
Il semble que le message de l’auteur est que la diversité est un point essentiel de l’humanité et que vouloir procéder à un « triage » / traitement de tous ces handicaps serait une perte pour le monde. Sur un mode totalement différent, c’est le message de « Les racines du ciel » de Romain Gary. Cela m’a ramené aux éléphants du héros de ce roman.
Je conçois le danger de l’eugénisme et je ne peux comprendre que des millions d’embryons féminins soient tués parce que les familles veulent des garçons. Intellectuellement je peux suivre l’envie de garder la culture « Sourde » vivante en n’imposant pas de traitement. Néanmoins je ne suis pas certaine d’être assez ouverte d’esprit pour souscrire au point de ne pas vouloir voir la schizophrénie disparaitre ou l’autisme être traité. Je peux concevoir que nous perdrions quelques personnalités exceptionnelles mais quel océan de souffrance faut il accepter ?
Je dois également dire que en ce qui me concerne, ayant eu un enfant à plus de quarante ans, j’ai fait une amiosynthèse et si le résultat avait indiqué un problème, je sais très bien quel aurait été notre choix. Je suis admiratrice devant ces familles / femmes / hommes qui font face mais je ne me sens pas capable de faire un choix différent. En outre je suis troublée par le fait de savoir que certains de ces personnes vont mener une vie où la souffrance va avoir une prédominance. Je me serais sentie coupable.
C’est un livre qui peut être intéressant pour toutes les familles qui font face à des situations où peu de parents sont préparés. Il semble que c’est un des messages de ce livre, beaucoup de gens peuvent faire face / accepter si on les accompagne et si ils peuvent échanger. L’acceptation de l’environnement et son support, d’après l’auteur, semble un élément clé. L’auteur semble penser que la tolérance est grandissante. Il me semble qu’il est très optimiste et sans doute légèrement aveuglé par son envie de justification de ses choix familiaux. Mis à part ce bémol, et la longueur du livre ; c’est un livre éclairant et troublant.
A une époque où en France, des conservateurs nient la différence et veulent avoir un seul modèle pour tous, cela devrait être une lecture obligatoire pour certains des manifestants.
«There is no such thing as reproduction. »
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27/06/2013
Dear Life de Alice Munro
Des nouvelles qui se suivent et où on retrouve un style précis, où le vocabulaire est ciselé. C’est du bel ouvrage, l’écriture est puissante, on sent l’écrivain académique. C’est bien fait. Trop bien fait ? pour y trouver beaucoup d’émotions
Exemple 1ere ligne de la 1ere nouvelle: To reach Japan
“Once Peter had brought her suitcase on board the train he seemed eager to get himself out of the way.”
J’avoue ne pas me souvenir des 15 nouvelles et regarder le titre des différentes nouvelles ne suffit pas à me les remettre en mémoire. 4 d’entres elles sont basées sur des souvenirs d’enfance en terme d’ambiance. Dear life est l’une d’entre elles.
Les personnages sont des solitaires ou cette petite Alice. Ce sont des hommes ou des femmes, des adultes plus ou moins âgés. Ils sont dans un Canada semi urbain ou à la campagne. Leur vie est souvent cantonnée dans un milieu où ils semblent piégés. Il y a peu de choix, les ruptures, les abandons sont nombreux. Tout cela se passe dans les années 50-70. Une autre époque. Les femmes sont abandonnées, utilisées, battues, passive. Les hommes ne sont guère mieux, quand ils ne battent pas leurs femmes, ils les quittent. C’est à la fois nostalgique et froid.
Je ne peux nier que l’écriture est belle et élégante mais trop travaillée pour que j’accroche vraiment.
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23/06/2013
Le grand Meaulnes de Alain Fournier
"Il arriva chez nous un dimanche de novembre de 189..."
Un classique lu il y a quelques mois avec ma liseuse.
Quoi dire qui n'ait déjà été dit ou écrit sur ce roman. C'est entre le roman initiatique / d'aventures puisqu'il s'agit d'un histoire d'adolescents qui rentrent dans l'age adulte, le conte avec des éléments qui semble plus ou moins fantastiques, le roman régional avec cette découverte de la Sologne / Berry. C'est champêtre.
Il y est question de l'influence que peuvent avoir certaines personnes (positives ou néfastes).
La mort de l'auteur un an après la parution du roman a certainement joué un rôle. Mais cela ne peut en aucun cas expliquer le succès international de ce roman.
C'est un livre qui vous emporte. L'écriture est simple, elle vous ramène à une époque révolue, à la fois dans le temps mais aussi pour tous dans un moment spécifique l'entrée à l'age adulte. Puisque pour tous l'adolescence est une époque toujours difficile, impliquant de grandes transformations. C'est nostalgique et poétique. C'est tout simplement beau.
Tout comme le petit prince, ou l'étranger c'est un roman qui se relit avec plaisir.
12:03 Publié dans Coup de coeur, Littérature Francophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
13/06/2013
Hallucinations de Oliver Sacks
"When the word "hallucination" first came into use, in the early sixteenth century, it denoted only a "wandering mind."
Bien que cela ne soit pas un roman mais un livre de souvenirs et d’explorations sur certains phénomènes neurologiques, j’avoue avoir parcouru cet ouvrage comme un romain. L’auteur a écrit (entre autre) « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau » que j’avais également trouvé passionnant. Il faut reconnaitre aux Américains une capacité pédagogique et de suspens très impressionnante.
Le titre est self explanatory, l’auteur explore et explique le fonctionnement du cerveau pouvant mener à diverses hallucinations (visuelles, olfactives, auditives) sensorielles. Il est question de personnes aveugles ou mal voyantes qui « voient » des scènes, des personnes, de malentendants écoutant / entendant de la musique. Certaines des personnes ayant ces hallucinations sont conscientes que ce sont des visions pour d’autres cela peut être plus complexe. L’auteur fait un distinguo clair entre ces hallucinations et la maladie mentale.
L’auteur nous narre certaines de ses expériences avec le LSD et autres psychotropes avant leur interdiction. Son objectif de départ étant d’observer l’impact sur son cerveau. Il raconte l’addiction et ses effets.
Une des parties traite de l’épilepsie et du rôle joué par les hallucinations, de l’impact des hallucinations dans l’art ainsi que celui des drogues.
Une autre partie explique les hallucinations menant les gens à croire en un dieu. Une de ses patientes a ainsi changé cinq fois de religions ! Comme quoi on peut être comme saint Thomas et se tromper !
Il est question des sensations de « déjà vu » et également des gens qui ont perdu un membre et de cette sensation / douleur qui reste. J’ai été intéressée de lire que cette fois c’est le cerveau qui pouvait avoir l’hallucination d’un membre et ne plus avoir de douleurs.
J’ai adoré ce livre. Je vous le conseille si vous voulez en savoir plus sur ce qui se passe dans votre tête.
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11/06/2013
Wonder de R. J. Palacio
"I know I am not an ordinary ten-year-old kit"
August est un jeune garçon atteint de plusieurs difformités faciales qui lui rendent la vie difficile. Il a du mal à manger, à entendre. Une sorte d’Elephant Man. Il mène une vie relativement protégée auprès de ses parents et de sa sœur. Lorsque ses parents décident qu’il doit aller au collège. Sa vie devient très difficile, il y a des trahisons, des lachages, des difficultés mais rassurez vous tout finira par s’arranger…
Bref un livre sur la tolérance, et l’acceptation de la différence. C’est gentil, plein de bons sentiments mais un peu trop.
18:49 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
09/06/2013
A venir
Les notes à venir :
1. Dear Life de Alice Munro
2. Far from the tree de Andrew Solomon
3. Le grand Meaulnes de Alain Fournier
4. Hallucinations de Oliver Sacks
5. Phantom de Jo Nesbo
6. Wonder de RJ Palacio
Oups, je n’avais pas réalisé que j’avais tellement de retard. Il va me falloir passer du temps pour rattraper tous ces oublis.
Encore six livres très différents. Un recueil de nouvelles nostalgiques (1), une étude ( ?) sociologique (2), un roman fantastique, une livre de neurologie, un roman policier et un roman tout court.
A bientôt pour toutes ces notes.
Cinq sont écrites, il me reste à les mettre en ligne. Ayant passé plusieurs jours à un congrès et plusieurs heures dans l’avion, j’ai pu lire et mettre à jour mes notes.
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