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26/05/2013

Joseph Anton de Salman Rushdie

Un livre étonnant. Je vous avertis, il est long. Sans doute, trop long. Mais si vous voulez comprendre ce qui se passe aujourd’hui avec la montée de l’intolérance religieuse, ce livre peut être intéressant. C’est un style très particulier puisqu’il s’agit d’un mélange de mémoire et de réflexions philosophiques. Salman Rushdie nous raconte sa vie suite à la fatwa qui a été lancée contre lui en tant que auteur des « Versets sataniques ». Je n’ai pas lu ce roman donc je n’ai pas d’avis sur le roman. Par contre ayant lu d’autres livres de Rushdie où la religion joue un rôle important, il me semble que son écriture est un moyen de dénoncer des positions extrémistes.

Dans tous les cas, je ne peux comprendre les fatwas, ni toutes ces manifestations de haine, ces menaces de morts. Comment une religion peut amener de tels débordements ? Cela restera un mystère pour moi.
Pour revenir à Joseph Anton, le titre fait référence au patronyme choisi par Salman Rushdie pendant toutes ces années passées caché. Il s’agit de la combinaison des deux prenoms de ses auteurs favoris Conrad et Chekhov
Plusieurs points sont intéressants dans ce roman / mémoire en dehors de la narration des évènements. J’ai aimé l’analyse de Rushdie sur la montée de l’intolérance religieuse et comment il est venu à la rédaction des versets sataniques. La narration de son enfance et de sa relation avec son père, la religion (sa famille est musulmane depuis plusieurs générations) et le racisme britannique est éclairante dans le sens où il connait la religion musulmane. Il est devenu athée mais il n’a pas de haine ni contre la religion, ni contre les Anglais. Son éclairage des relations géopolitiques et des relations avec les services secrets internationaux, non spécialisé et bien entendu d’un point de vue très personnel, permet de mieux comprendre les petites lâchetés et compromis pris pour faire des affaires as usual !!

Il raconte la guerre menée contre les libraires, éditeurs, traducteurs (assassinat du traducteur Japonais), et sa famille. Il narre comment la gauche ne va pas le soutenir alors que les conservateurs vont le faire. Tous pour des mauvaises raisons mais dans tous les cas il doit subir des critiques car il aurait cherché cet opprobre. C’est l’histoire de la lumière qui laisse la place à l’obscurantisme car il ne faut pas faire de vagues !
Par contre, ses déboires amoureux et familiaux sont lassants. Bien qu’il batte sa coulpe régulièrement et se reconnaisse certains torts, il est des pages où son attitude est vraiment limite et ses plaintes le rendent peu sympathiques.

En dehors de ce bémol, c’est un livre puissant, éclairant, à lire !

Pour ceux qui pensent qu’il ne faut pas faire de vagues : suite à la publication de Joseph Anton, la récompense promise à celui qui tuera Salman Rushdie a augmenté de 500 000 USD et est maintenant de 3,3 millions de dollars.

La première phrase « Afterwards, when the world was exploding around him and the lethal blackbirds were massing on the climbing frame in the school playground, he felt annoyed with himself for forgetting the name of the BBC reporter, a woman, who has told him that his old life was over and a new, darker existence was about to begin.”

23/05/2013

The OrphanMaster’s Son de Adam Johnson



“Citizens, gather ‘round your loudspeakers, for we bring important updates!”


Un livre impressionnant, coup de poing.


Corée du Nord, Pyongyang, état et ville de tous les fantasmes puisqu’il s’agit d’un des derniers pays les plus fermés au monde. Un jeune garçon décrit sa vie dans un orphelinat, il se dit non orphelin et que le maitre de l’orphelinat est son père, d’où le titre du livre. Il décrit une vie de cauchemar, où ces orphelins sont de la main d’œuvre sans aucune valeur. Il décrit la famine qui s’abat sur eux. Famine qui est appelée « La marche ardue » par les politiques.

On le retrouve ensuite soldat dans des tunnels sans lumière, puis kidnappeur de Japonais(e)s et enfin pour être récompensé de ses bons et loyaux services espion sur une épave qui sillonne la mer. Dans ces deux dernières activités, il va nous décrire des rencontres tant Coréennes qu’avec les Japonais / les Américains. Il y est également question de malades que l’on achève en leur prélevant leur sang. La rencontre avec les Américains va être épique et la disparition du drapeau et des portraits du leader adoré va amener une série d’événements qui vont transformer la vie de Jun Do (remarque en Anglais un John Doe est un quidam comme serait en France un Martin Durand). Il va se retrouver au Texas où il notera que la différence entre son pays et les US tient au fait que les citoyens sont motivés par la peur (le bâton) dans son pays et aux US par les récompenses (la carotte). Suite à cette excursion aux US, on retrouve notre héro dans un goulag où il ne devrait pas survivre. Mais il va être pris sous la protection d’une ancienne et cela le sauvera.

Commence alors la deuxième partie, où je n’irai pas plus loin pour ne pas vous gâcher votre plaisir. Mais sachez que c’est une énième et ultime vie qui commence pour notre Jun Do. La seconde partie est moins intéressante que la première. Mais elle à l’avantage de présenter l’autre coté de la médaille. On passe du coté des puissants, de cette cour qui ne souffre pas de la faim mais qui peut disparaître pour des peccadilles.

C’est un livre qui vous prend et que vous ne lâcherez pas. Je ne sais à quel point ce que décrit cet auteur est proche de la réalité et à quel point c’est de la propagande mais dans tous les cas on s’y croit. Les scènes de torture sont nombreuses mais l’auteur ne s’y appesantit pas tant que cela. On perçoit l’absence de raison de tout cela. Y est décrit une vie qui est rythmée et décidée par le haut. Où le citoyen n’est rien, sa vie est entre les mains de hautes instances. Les hauts parleurs sont partout, les femmes sont distribuées au bon vouloir de quelques uns. On devient un héro ou un renégat sans trop savoir pourquoi. On peut être l’un puis l’autre.

Ce livre a eu le prix Pulizer de la fiction. C’est un livre à lire pour les âmes pas trop sensibles.

Par contre je serais réellement curieuse de savoir ce qui est dans le domaine du possible et de celui de la fiction pure (trépanation avec des clous, etc) et ce qu’en pense des Nord Corééns qui ont pu fuir. J’ai reconnu des éléments semblables (questions pour savoir si le haut parleur du voisin est branché) à ceux que l’on m’avait racontés pour l’ex Allemagne de l’Est.

30/12/2012

L'ouragan de Laurent Gaudé

Un livre coup de poing.

Je vous défie d'avoir envie de refermer ce livre avant de savoir ce qui arrive à tous ces personnages.

La Louisiane un jour avant, pendant et après l'ouragan Katarina. Des personnages attachants, je me souviendrai longtemps de cette vieille négresse dont on ne connait pas le nom. Elle est la voix du passé mais également celle d'aujourd'hui. La voix des Noirs dans une Amérique où la ségrégation est illégale mais où le racisme et la séparation est une réalité. Quelle voix, quelle force pour exprimer cette indifférence de l'establishment vis à vis des pauvres, des Noirs, des laissés pour compte. 

Il y a cet homme et cette femme qui se sont aimés, qui se sont séparés et qui vont se retrouver dans ce fracas de la nature. Cet homme abimé par son rêve de voyage, de richesse qui est devenu un esclave moderne de l'industrie du pétrole qui y a laissé sa santé mentale. Un Noir, esclave du système. Cette femme abandonnée par son amour qui a échoué dans un couple infernal car la torture peut être aussi celle des siens. Cet enfant qui va découvrir un père lors de ce cataclysme. 

Il y a le prêtre qui cherche la rédemption et qui va devenir meurtrier. Alors qu'il se sentait au dessus des prisonniers locaux.

Il y a ces prisonniers qui vont se sauver seuls de cet enfer. Mais pour combien de temps et pourquoi...

Ce qui m'a le plus impressionné dans ce roman est le fait que tout est suggéré. Il y a peu de description de cet ouragan, la tempête est présente et pesante, une sorte de personnage à elle seule mais elle est peu décrite. Elle est là par la force du style, la puissance de l'écriture. 

Un grand roman! 

27/10/2012

Grenouilles de Mo Yan

Voila un livre intrigant. Déjà le titre laisse perplexe mais il s'explique au fil du roman puisqu'il repose sur le son "wa" qui signifie bébé ou grenouille mais avec un idéogramme different. Il faut savoir que les deux jouent un rôle majeur dans ce livre. Et je ne parlerai pas des grenouilles pour éviter de vous dévoiler la fin.

C'est un livre où les personnages se succèdent à un rythme effréné et il est parfois difficile de s'y retrouver surtout lorsque l'on n'est pas familier avec les noms chinois. 

Plusieurs histoires se croisent dans ce roman. Un homme Chinois Têtard  (son nom de plume) écrit à un vieillard Japonais. Têtard voue une grande vénération à cet homme lettré mais on ne saura pas vraiment pourquoi. Même si on peut supputer in fine une relation familale vu les détails de la fin. C'est surtout un prétexte pour que Têtard raconte la vie de sa Tante qui n'est pas une tante mais une grande cousine et également la vie de Têtard. Or la vie de ces deux personnes couvre la période de la fin de Mao (1953), la révolution culturelle, la période de la naissance unique puis enfin notre époque. La tante qui était sage femme, gynécologue va devenir une farouche avorteuse qui ne laissera aucun répit aux femmes qui enfreignent la loi du planning familial. Tout le long du roman on perçoit les rouages de la vie chinoise de ces différentes époques. Où le héros du jour pouvait être l'ennemi de demain. Où les trahisons étaient légions. Où la femme, malgré l'égalité communiste, vaut moins qu'un homme. Surtout lorsque l'on parle natalité et culte des ancêtres. Et même aujourd'hui où un capitalisme effréné cohabite avec un PC politique. 

Bien que ce roman soit tragique par les faits et les atrocités qu'il dénonce. Mo Yan réussit l'exploit de faire sourire le lecteur. Il nous rend compte de toutes ces horreurs et tous ces abus de telle façon qu'il nous donne l'impression d'être dans l'histoire. 

La fin du livre écrite sous forme de pièce de théâtre nous permet à la fois d'avoir le fin mot de l'histoire et l'impact contemporain mais également d'avoir un aperçu / une comparaison entre deux styles très différents et je dois avouer que cette pièce m'a ennuyée par son caractère emphatique. Mais je pense que c'était un choix de l'auteur. 

Ce livre permet de mieux connaitre cette Chine qui est fantasmagorique pour les occidentaux. C'est un livre qui parle de la place et du rôle de la femme, de la famille. 

C'est franchement passionnant. Cela fera parti de mes découvertes 2012. Et je pense comprendre pourquoi il a eu ce Nobel de Littérature. 

La première phrase est la suivante : "cher Monsieur Sugitami Yoshihito, Voila bientôt un mois que nous nous sommes quittés, pourtant je revois très nettement tous ces moments que nous avons passés ensemble dans mon pays natal." 

30/09/2012

Salman Rushdie Le clown Shalimar.

Un des meilleurs livres que j'ai pu lire ces derniers temps. En plus avec les événements de ces dernières semaines, cela crée une résonance toute particulière.

Une histoire dans l'Histoire ou comment décrire le déchirement du Cachemir à travers 4 récits de vie entrelacées. Une écriture puissante qui m'a émue, un style à la fois exotique mais aussi très évocateur.

Shalimar : l'ado, homme, qui fut un clown, un amant, un mari, un fils, un meurtrier.

Boonyi: L'ado, la femme qui fut amante, traitresse, trahie, mère, fille, fantôme....

Max: qui fut fils, résistant, mari, diplomate, traitre, père

Hindi qui fut la fille et qui part à la découverte de cette histoire à la mort de son père

J'ai aimé découvrir le Cachemir, ces villages et ces personnages, ces rituels, ces traditions.

Quelques lourdeurs... Une fin improbable peut etre de trop mais sinon un livre à lire. Pour mieux illustrer ces points je partage un extrait d'un article du Gardian

"Once we get through this vast flashback and return to the point of the murder we realise what was hidden from us the first time it was played out: the grand symbolism of the act. So the resentful Muslim, in revenge for what he sees as the corruption wreaked by the west, is being used by greater political forces to try to cut down the American Jew; leaving in his wake a confused individual, neither western or eastern, who is nevertheless determined to understand and to survive.

Rushdie has previously made his characters' fates mirror the fates of nations: Midnight's Children brilliantly wove the conceit of the child born at the moment of India's independence, entangling his desires and disappointments with those of India itself. But that was a humane novel in which the parallels to wider stories never weighed down the characters. The characters in Shalimar the Clown, by contrast, are almost crushed by the freight of nations that they carry around on their shoulders. If you're prepared to take this novel as an impassioned lecture on the roots of violence and the awful fate of Kashmir, it can work powerfully. But lose sight of the lecture, and you are left with an increasingly absurd plot and a style that is more and more mannered.

The best parts of the novel are undoubtedly those set in Kashmir; Shalimar and Boonyi's youth and family background are realised with humour and sensual detail. And the destruction of Kashmir is the true heart of this book. When dealing with that tragedy Rushdie's style is genuinely passionate; this is a paean of love to a destroyed homeland. By contrast, when Rushdie journeys into the past of Max Ophuls the tale becomes coldly decorative. We are taken to Strasbourg at the oubreak of the second world war, where Ophuls escapes across enemy lines and seduces a German military assistant; but history is here being used merely as an excuse for some highly coloured yarn-spinning.

One metaphor running throughout is Shalimar's tightrope-walking talent, reprised when he starts to work as an international terrorist. "He remembered his father teaching him to walk the tightrope, and realised that travelling the secret routes of the invisible world was exactly the same." Max Ophuls thinks similarly of his double identity during the war: "Entering the Resistance was, for me, a kind of flying ... One lifted oneself away from one's life." Flying and tightrope-walking are the ideal images for a book in which history becomes one enormous, highly coloured pattern seen from above. "Everywhere was now a part of everywhere else," we learn in the first chapter. "Our lives, our stories, flowed into one another's, were no longer our own."

But even if our lives flow into one another's, they do in fact still feel like our own, day by day. This individual ordinariness is what escapes Rushdie in this book, and the problem becomes particularly acute when we are left with India Ophuls at the end. Her grand destiny is to confront all the horrors of the past, and she symbolically renames herself Kashmira. But the problem with a character who is not allowed to be just an ordinary person is that she may turn out to be not even that. Although Rushdie has complained that people read his novels as being partly autobiographical, in fact that is the reading that gives this book most resonance. Because if we read the last pages as being about India/Kashmira, they are hopelessly unaffecting, but if we see them as Rushdie's song both of sadness and of hope for himself and his world, then they have more power to move us."


En ce qui me concerne j'ai beaucoup aimé car ce livre m'a permit de mieux comprendre certaines choses. Le rôle de la religion, l'ambiguité des US tout cela se retrouve dans ce roman qui m'a donné envie de lire d'autres livres de Salman Rushdie que je ne connaissais que de nom. Je lirai sans doute les enfants de Minuit bientôt.

C'est ce que j'aime dans les romans quand ils vous font voyager, découvrir de nouveaux univers tout en vous apprenant.

La première phrase à venir en Anglais car c'est la langue du livre que j'avais.

16/09/2012

« A la vitesse de la lumière » de Javier Cercas 

De tout l'été, c'est mon préféré.

Je connaissais l'auteur, j'avais lu un livre ardu mais intéressant "les soldats de Salamine"


Cette fois ce livre m'a captivé. Il s'agit d'une rencontre entre un etudiant et futur écrivain espagnol et un ex GI envient du Vietnam qui a fait parti de commando très spécial et qui est devenu Amok un jour. Cette rencontre va changer la vie du jeune Espagnol. C'est une double histoire tragique.


J'ai été prise dans cette histoire. J'ai cru que c'était autobiographique et réel.


Vraiment un livre à découvrir. la première phrase "A présent je vis une fausse vie, une vie apocryphe, clandestine et invisible, bien que plus réelle que si elle était vraie, mais j'étais encore moi même quand j'ai fait la connaissance de Rodney Falk."

Par contre si quelqu'un comprend le pourquoi du titre, je suis preneuse...

31/08/2012

Les dix enfants que Mme Ming n’a jamais eus d’Eric Emmanuel Schmidt

« Les dix enfants que Mme Ming  n’a jamais eus " d’Eric Emmanuel Schmidt est un roman très court. Plutôt une nouvelle.

Mme Ming est une madame Pipi dans un grand hôtel d’une de ces régions chinoises en plein boom économique. Le narrateur est un homme d’affaire aguerri et fatigué qui voyage beaucoup et régulièrement dans cette région. Les rencontres entre les deux vont donner lieu à une discussion sur les enfants de Mme Ming. Dix ! Comment est ce possible dans cette Chine où la politique de l’enfant unique a commencé dans les années 80 ? Et bien au fur et à mesure on va apprendre à connaitre ces dix enfants et surtout Mme Ming et le narrateur. Ce livre est l’occasion de mieux connaitre la philosophie / pensées de Confucius qui imprègne la culture Chinoise.

C’est une nouvelle sympa, c’est bien écrit. Le suspense est présent sans être haletant. On sent l’ouvrage bien maitrisé, peut être même un peu trop. Il manque quelque chose pour en faire un ouvrage vraiment inoubliable… Peut être est ce trop court pour donner une vraie profondeur à certains des personnages et la fin est un peu bâclée mais c’est une belle lecture pour l’été.

Une citation qui m’a plue.
« A la différence des Européens qui conservent des ruines gallo-romaines au cœur de leurs métropoles mais oublient Sénèque, qui visitent des cathédrales en délaissant le christianisme, les Chinois ne logent pas leur culture dans les pierres. Ici, le passé constituait le présent de l'esprit, pas une empreinte sur la roche. Le monument demeurait secondaire, d'abord comptait le cœur spirituel, gardé, transmis, vivant, incessamment jeune, plus solide que tout édifice. La sagesse résidait dans l'invisible, l'invisible qui s'avère éternel à travers ses infinies métamorphoses, tandis que le minéral s'effrite. »

Et comme d’habitude la première phrase :  «La Chine, c'est un secret plus qu'un pays.»

02/07/2012

The housekeeper and the professor de Yoko Ogawa


L'avantage des voyages est que je peux lire dans l'avion. Je peux rédiger des notes en retard. Celle ci est la troisième de la soirée. Last but not least et flâner et acheter des nouveaux livres dans des libraires que l'on ne connait pas. Ayant aimé le dernier roman de Ogawa et sa musique, je me suis retrouvée tentée par un livre de, surprise, surprise Ogawa: The housekeeper and the professor.

Cette fois je ne me permettrai pas de juger la traduction car mon niveau d'Anglais ne me permet pas de savoir si il y a des lourdeurs. Par contre j'ai été captée par l'histoire même si j'ai parfois décroché sur des passages mathématique ou de base ball, où j'avoue ne pas comprendre ni le vocabulaire, ni les concepts (surtout pour le base ball d'ailleurs) mais j'ai aimé l'image des chiffres amicaux...

L'histoire est tout en douceur. Cette amitié improbable entre un vieil homme qui n'a plus de mémoire immédiate et cette femme et son fils est belle. Le style est agréable, tout en douceur. C'est imagé. Il y a beaucoup de non dits. Pourquoi cette peur pour l'enfant... pourquoi cette inimitié de la belle soeur. Pourquoi la formule de Euler? Pour signifier le complément de ces 3 personnages? J'ai aimé le rôle attribué aux mathématique comme outil de passage, de communication.

J'ai beaucoup aimé et je vous le recommande. 

Je ne connais pas le titre en Français mais cela pourrait être La dame de compagnie et le professeur ou plus exactement la femme de ménage et le professeur mais ni l'un ni l'autre ne rende vraiment le terme Housekeeper qui a un rôle de tenir une maison...

En cherchant sur internet je découvre que le titre français traduit du Japonais s'appelle la formule préférée du professeur.. Et bien je crois que le traducteur/ l'éditeur a bien fait de prendre une liberté.

30/06/2012

HHhH de Laurent Binet

Un livre conseillé par ma moitié.

Un livre dont le style et la narration sont assez uniques. En tout cas, c'est la première fois que je vois ce mélange de l'Histoire avec un grand H et d'un auteur qui nous raconte ses états d'âmes, ses doute et l'histoire d'écriture avec un h. 

Le titre est ésotérique et énigmatique à souhait. Il s'agit d'un surnom pour R. Heydrich. Le bras droit de Himmler, celui qui serait à l'origine de la solution finale (ou en tout cas de sa mise en application). Homme extrêmement dangereux. 

Himmlers Hirn heisst Heydrich ou le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich. Voici le fameux titre.

Le livre raconte la destinée de cet Heydrich et surtout relate l'attentat qui va le tuer.

Petit à petit, l'auteur va faire avancer les différents personnages impliqués de loin ou de près. C'est très bien fait, c'est prenant, on finit par se croire dans un roman noir. Il y a eu des centaines de livres écrits sur cette période. J'ai lu certains d'entre eux mais celui là sort franchement du lot.

A un moment, l'auteur exprime une pointe de jalousie vis à vis de Jonahtan Little. A mon humble avis, ce sont deux livres extrêmement différents. Les deux ne parlent pas de la même chose. Ils traitent d'aspects différents de la guerre. Les Bienveillantes tente d'expliquer l'inexplicable, comment / pourquoi l'être humain devient bestial/monstrueux. HHhH n'a pas cet objectif, il s'agit plutôt d'une narration, de destins croisés.

Il y a une très belle citation sur le devoir de mémoire. Devoir qui ne doit pas être vis à vis des morts car cela ne sert à rien mais vis à vis des vivants. Je vais tenter de la retrouver pour la citer car c'est très juste. 
  
A noter que ce livre a eu le prix Goncourt du premier roman.

19/06/2012

"Cent ans de solitude" de Gabriel Garcia Marquez

Je viens de faire d’une pierre deux coups en lisant « Cent ans de solitude » de Gabriel Garcia Marquez

J’ai fait un kilomètre de mon marathon Nobel

J’ai lu un classique

Et surtout j’ai pris beaucoup de plaisir à cette découverte. Cela faisait longtemps que ce livre faisait parti de ma liste à lire mais je le repoussais redoutant je ne sais quoi. C’était une erreur.  

J’ai été captivée par cette saga sud Américaine.  Entre conte et tragédie, on ne sait pas trop où situer ce roman picaresque. Il y a des références à la bible, à l’histoire Sud Américaine, à certains mythes.

Les Hommes et les Femmes de la famille Buendia habitent le village de Macondo . Jose Arcadio et Ursula l’ont créé en fuyant leur ancien village par peur d’avoir des enfants malformés du fait de leur lien de parenté. Vont s’en suivre 6 générations dans ce village qui va connaitre gloire et déchéance avant de disparaitre.

J’avoue mettre perdue entre tous ces personnages et l’arbre généalogique de Wikipedia peut être utile pour s’y retrouver.

J’ai aimé cette explosion de couleurs, de mots.  J’ai souffert avec certains des personnages, j’ai ri à d’autres moments. Je ne sais comment exprimer ce ressenti, ce style.  En tout cas ce fut un très bon moment et un bien joli cadeau de la fête des mères.