Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/04/2015

Il fut un temps où je lisais

Mais c'était le temps d'avant.

Aujourd'hui petit à petit, je m'y remets.

La preuve ce weekend j'ai lu deux livres très différents

Un best-seller à l'anglo-saxonne

L'île des oubliés. Une histoire bien ficelée en Grèce sur une île où des lépreux sont enfermés.
Cela sert de prétexte à une saga familiale. Pas un chef d'œuvre. Mais c'est bien fait.

Et puis un livre plus petit, plus dense, plus littéraire. La maison au toit rouge

C'est très beau et intéressant. Une vieille femme écrit ses mémoires enfin ses années passées avant et pendant la guerre. C'est superbe. Il est question de passion mais laquelle

Si vous aimez l'écriture Japonaise alors n'hésitez plus




20/11/2013

Quand blanchit le monde de Kamila Shamsie

« Dans la cellule, on lui ôte ses chaines et on lui ordonne de se déshabiller. »

Un livre écrit par une écrivaine Pakistanaise. Je me demande si ce n’est pas le premier roman Pakistanais que je lis. C’est une belle découverte.

On suit la triste épopée de Hiroko qui réchappée de Nagasaki va se marier à un Pakistanais devenir musulmane. De cette union improbable, un fils va naitre. A travers son fils métis, qui a du mal à trouver sa place dans une société qui n’accepte pas la différence, elle va se retrouver plongée en Afghanistan.

C’est la grande Histoire vu au travers de la petite. Cette femme va vivre dans sa propre chair la bombe atomique. Elle restera toute sa vie sceptique face au coté sauveur des US. Mais par son histoire, sa famille se retrouvera mêler à une famille Américaine. Et les deux cotés vont se trouver confronter à des choix difficiles qui vont challenger leurs croyances les plus profondes.

On ressort chamboulé de ce livre. Le style n’est pas sans maladresse et certains éléments (comme la colonisation) sont un peu facile mais cela ne change pas le fait que c’est un livre intéressant. On note à quels points les individus sont des brins de paille que l’Histoire se charge de transporter à droite et à gauche. Où est le libre arbitre, quels choix peut faire l’individu pris dans ces tourbillons.

Il y a peu de place dans ce méandre pour le manichéisme. Le blanc et le noir n’existent pas vraiment.

Cet auteur est à suivre, elle nous offre un autre regard moins occidentalisé.

24/12/2012

La Cendrillon du canal de Liu Xinwu

Livre poche de 2 € pour deux nouvelles.
 
2 femmes sont au centre de ces nouvelles. Des femmes déracinées, l’une venant de la campagne, l’autre partie vivre aux US.
 
Dans la première nouvelle, il est question d’une jeune femme qui doit subir des examens médicaux pour se faire enlever une tumeur qui grossit sur son visage. Ces examens coutent une fortune qu’elle n’a pas. Peu à peu dans la journée où se déroule cette nouvelle, ses employeurs vont l’abandonner par peur de la contagion, de l’engagement. Elle va se retrouver face à des laissés pour compte. Elle va renouer avec des gens de son village, des gens qu’elle avait ignorés car ils souffraient eux meme d’un handicap.
 
Cette nouvelle nous donne à percevoir la vie de ses migrants ruraux, leurs conditions, leurs relations avec les Chinois citadins. C’est une belle écriture, c’est une nouvelle qui laisse la porte ouverte à tous les possibles.

"Elle remit les résultats des analyses au médecin."

Dans la seconde nouvelle, le temps décrit est celui d’un trajet de taxi. Pendant ce voyage vers l’aéroport, une business woman d’origine Chinoise reconnait son premier amant. Ce premier amant, elle l’a rencontré dans des circonstances très particulière puisqu’elle était en camps de redressement pendant la révolution culturelle.

Pendant tout le trajet, elle va se remémorer ce temps et se demander ce qu'aurait été sa vie si... Elle pense à sa vie actuelle qui bien que matériellement est à des années lumière de cette époque ne semble pas la combler. Elle se demande si cet homme l'a reconnu et pourquoi il ne lui parle pas.

Le titre fait référence à une croyance local du camps dont elle a fait part à ces amis américains

Tout comme dans La Cendrillon du canal, dans le Poisson à face humaine, la suite de l'histoire est à deviner, laisser au lecteur de se faire sa propre idée.

"Elle l'avait reconnu du premier coup d'oeil, c'était bien lui."

Des nouvelles fort bien écrites, elles m'ont données envie d'en savoir plus sur cet auteur.

14/12/2012

Beaux seins, belles fesses de Mo Yan

J’avais beaucoup aimé « Grenouilles » de cet auteur. J’attendais donc avec plaisir ce nouveau roman.

J’avoue ne pas y avoir retrouvé le même plaisir. Peut être une certaine lassitude. Dans les deux cas, il y est question de la grande Histoire à travers l’histoire d’une famille ou plutôt dans ce cas du fils de cette famille.
Un fils très attendu puisque c’est le seul male d’une fratrie de neuf enfants.  Toutes ses sœurs ont d’ailleurs un prénom l’appelant ce frère. On se doute dès le départ que le père de cet enfant n’est pas forcément celui de l’administration mais cela ne jouera qu’un rôle marginal dans l’histoire enfin  avant que les dernières pages n’arrivent.


Ce fils qui devait faire la fierté de cette famille se révèle bien décevant. Obsédé par le sein de sa mère, il ne se nourrira que de lait pendant des années, il va développer un amour des seins qui va changer sa destiné dans tous les sens du terme.

On suit avec intérêt cette famille pendant un temps, puisque c’est pour le lecteur l’occasion d’assister à certains soubresauts de l’histoire Chinoise. On y voit l’impact des différentes vagues de l’invasion Japonaise et de leurs soutiens / ennemis. Où les héros d’hier ne sont pas ceux de demain. Où on voit la Chine évoluer entre traditions (les pieds des femmes), évolutions et révolutions.

On suit cette famille jusqu'à une période très récente, avec l’argent qui prend toute la place. Le fils fait fortune grâce à sa famille et son amour des seins. Mais il perd cette fortune et la raison pour la même raison.

La fin est très surprenante puisque l’on ne sait pas vraiment ce qu’il advient de ce fameux fils par contre on découvre l’enfance de sa mère. Enfance, qui n’est pas piquée des hannetons. Et qui va devenir très éclairante pour comprendre l’ensemble du roman et la place de la femme dans la Chine rurale.

Avec cette remontée dans le temps, j’ai eu l’impression d’assister à une sorte de raccommodage de ce roman. Je n’ai pas compris pourquoi cette dernière partie était placée à cet endroit. Cela fait un peu décousu. Il semble que Mo Yan est écrit ce roman sur plusieurs périodes.


En fait tout comme dans Grenouilles, les femmes sont les héroïnes de ce roman. Elles ont souvent un rôle ingrat mais elles portent sur leurs épaules beaucoup plus que les hommes. Il est clair que Mo Yan critique le système chinois mais cette critique est dirigée dans le passé et pour le présent ne touche absolument pas le système politique mais l’impact et le rôle de l’argent.

Je relirai volontiers cet auteur mais je laisserai passer un peu de temps pour mieux l'apprecier.

Comme d'habitude la première phrase:

"Ttanquillement étendu sur le kang, le pasteur Maroya vit qu'un rayon de lumière rouge éclairait la poitrine rose de la Vierge Marie et le visage joufflu de l'enfant Jesus aux fesses nues."

27/10/2012

Grenouilles de Mo Yan

Voila un livre intrigant. Déjà le titre laisse perplexe mais il s'explique au fil du roman puisqu'il repose sur le son "wa" qui signifie bébé ou grenouille mais avec un idéogramme different. Il faut savoir que les deux jouent un rôle majeur dans ce livre. Et je ne parlerai pas des grenouilles pour éviter de vous dévoiler la fin.

C'est un livre où les personnages se succèdent à un rythme effréné et il est parfois difficile de s'y retrouver surtout lorsque l'on n'est pas familier avec les noms chinois. 

Plusieurs histoires se croisent dans ce roman. Un homme Chinois Têtard  (son nom de plume) écrit à un vieillard Japonais. Têtard voue une grande vénération à cet homme lettré mais on ne saura pas vraiment pourquoi. Même si on peut supputer in fine une relation familale vu les détails de la fin. C'est surtout un prétexte pour que Têtard raconte la vie de sa Tante qui n'est pas une tante mais une grande cousine et également la vie de Têtard. Or la vie de ces deux personnes couvre la période de la fin de Mao (1953), la révolution culturelle, la période de la naissance unique puis enfin notre époque. La tante qui était sage femme, gynécologue va devenir une farouche avorteuse qui ne laissera aucun répit aux femmes qui enfreignent la loi du planning familial. Tout le long du roman on perçoit les rouages de la vie chinoise de ces différentes époques. Où le héros du jour pouvait être l'ennemi de demain. Où les trahisons étaient légions. Où la femme, malgré l'égalité communiste, vaut moins qu'un homme. Surtout lorsque l'on parle natalité et culte des ancêtres. Et même aujourd'hui où un capitalisme effréné cohabite avec un PC politique. 

Bien que ce roman soit tragique par les faits et les atrocités qu'il dénonce. Mo Yan réussit l'exploit de faire sourire le lecteur. Il nous rend compte de toutes ces horreurs et tous ces abus de telle façon qu'il nous donne l'impression d'être dans l'histoire. 

La fin du livre écrite sous forme de pièce de théâtre nous permet à la fois d'avoir le fin mot de l'histoire et l'impact contemporain mais également d'avoir un aperçu / une comparaison entre deux styles très différents et je dois avouer que cette pièce m'a ennuyée par son caractère emphatique. Mais je pense que c'était un choix de l'auteur. 

Ce livre permet de mieux connaitre cette Chine qui est fantasmagorique pour les occidentaux. C'est un livre qui parle de la place et du rôle de la femme, de la famille. 

C'est franchement passionnant. Cela fera parti de mes découvertes 2012. Et je pense comprendre pourquoi il a eu ce Nobel de Littérature. 

La première phrase est la suivante : "cher Monsieur Sugitami Yoshihito, Voila bientôt un mois que nous nous sommes quittés, pourtant je revois très nettement tous ces moments que nous avons passés ensemble dans mon pays natal."