23/05/2013
The OrphanMaster’s Son de Adam Johnson
“Citizens, gather ‘round your loudspeakers, for we bring important updates!”
Un livre impressionnant, coup de poing.
Corée du Nord, Pyongyang, état et ville de tous les fantasmes puisqu’il s’agit d’un des derniers pays les plus fermés au monde. Un jeune garçon décrit sa vie dans un orphelinat, il se dit non orphelin et que le maitre de l’orphelinat est son père, d’où le titre du livre. Il décrit une vie de cauchemar, où ces orphelins sont de la main d’œuvre sans aucune valeur. Il décrit la famine qui s’abat sur eux. Famine qui est appelée « La marche ardue » par les politiques.
On le retrouve ensuite soldat dans des tunnels sans lumière, puis kidnappeur de Japonais(e)s et enfin pour être récompensé de ses bons et loyaux services espion sur une épave qui sillonne la mer. Dans ces deux dernières activités, il va nous décrire des rencontres tant Coréennes qu’avec les Japonais / les Américains. Il y est également question de malades que l’on achève en leur prélevant leur sang. La rencontre avec les Américains va être épique et la disparition du drapeau et des portraits du leader adoré va amener une série d’événements qui vont transformer la vie de Jun Do (remarque en Anglais un John Doe est un quidam comme serait en France un Martin Durand). Il va se retrouver au Texas où il notera que la différence entre son pays et les US tient au fait que les citoyens sont motivés par la peur (le bâton) dans son pays et aux US par les récompenses (la carotte). Suite à cette excursion aux US, on retrouve notre héro dans un goulag où il ne devrait pas survivre. Mais il va être pris sous la protection d’une ancienne et cela le sauvera.
Commence alors la deuxième partie, où je n’irai pas plus loin pour ne pas vous gâcher votre plaisir. Mais sachez que c’est une énième et ultime vie qui commence pour notre Jun Do. La seconde partie est moins intéressante que la première. Mais elle à l’avantage de présenter l’autre coté de la médaille. On passe du coté des puissants, de cette cour qui ne souffre pas de la faim mais qui peut disparaître pour des peccadilles.
C’est un livre qui vous prend et que vous ne lâcherez pas. Je ne sais à quel point ce que décrit cet auteur est proche de la réalité et à quel point c’est de la propagande mais dans tous les cas on s’y croit. Les scènes de torture sont nombreuses mais l’auteur ne s’y appesantit pas tant que cela. On perçoit l’absence de raison de tout cela. Y est décrit une vie qui est rythmée et décidée par le haut. Où le citoyen n’est rien, sa vie est entre les mains de hautes instances. Les hauts parleurs sont partout, les femmes sont distribuées au bon vouloir de quelques uns. On devient un héro ou un renégat sans trop savoir pourquoi. On peut être l’un puis l’autre.
Ce livre a eu le prix Pulizer de la fiction. C’est un livre à lire pour les âmes pas trop sensibles.
Par contre je serais réellement curieuse de savoir ce qui est dans le domaine du possible et de celui de la fiction pure (trépanation avec des clous, etc) et ce qu’en pense des Nord Corééns qui ont pu fuir. J’ai reconnu des éléments semblables (questions pour savoir si le haut parleur du voisin est branché) à ceux que l’on m’avait racontés pour l’ex Allemagne de l’Est.
08:39 Publié dans Coup de coeur, littérature Anglophone, Livres, Top Ten | Lien permanent | Commentaires (0)
20/05/2013
Beautiful ruins de Jess Walter
« The dying actress arrived in his village the only way one could come directly – in a boat that motored into the cove, lurched past the rock jetty, and bumped against the end of the pier. »
Que dire de ce livre? Il est plaisant mais sans plus.
Si vous connaissez « le facteur / il postolino » alors vous avez une trame un peu identique mais nettement moins réussie. Une actrice de second rôle, à qui on fait croire qu’elle a un cancer en phase terminale alors qu’elle est enceinte, se retrouve dans un village voisin des Cinqueterre. Nous sommes dans les années cinquante. Elisabeth Taylor et un de ses futurs maris font la une des journaux, ils tournent un film qui a couté une fortune, cette idylle doit continuer pour sauver le film et donc cette jeune actrice doit être éloignée à tout prix. Elle se retrouve dans un hôtel dont le propriétaire, un peu naïf, va tomber fou amoureux. Il ne se passera pas grand-chose mais c’est l’occasion de présenter ce coin de l’Italie qui est magnifique.
Trente ans plus tard on retrouve ces personnages à Hollywood mais il est moins question de sitcoms que de série télé et de reality show. La vérité va éclater.
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18/05/2013
Short nights of the shadow catcher de Timothy Egan
“The last Indian of Seattle lived in a shack down among the greased piers and coal bunkers of the new city, on what was then called West Street, her hovel in the grip of Puget Sound, off plumb in a rise above the tidal flats.”
Un must pour ceux qui s’intéressent aux Indiens d’Amériques, à la photographie et/ou aux biographies.
En effet ce livre narre l’histoire d’Edward Curtis. Photographe Américain qui dédiera sa vie à prendre en photo / archiver l’histoire des différentes tribus Nord Américaines. A une époque où les Indiens ne sont pas encore des citoyens à part entières et où leur culture est en cours de disparation / annihilation dans la masse Américaine.
L’histoire de ces photos tout comme la vie de ce photographe sont exceptionnelles. On y découvre un homme qui va tout sacrifier pour ce travail titanique. Pris dans la guerre mondiale et dans des luttes légales, son œuvre sera ignorée avant d’être reconnue un demi-siècle plus tard comme une œuvre immense et ses livres se vendront à plus de 1 millions d’USD. Alors qu’il a fini sur la paille…
Bref c’est une histoire à multiples aspects que vous découvrirez.
08:37 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
14/05/2013
The age of miracles de Karen Thompson Walter
“We didn’t notice right away”
Encore une histoire de fin du monde.
Mais cette fois, la fin n’est pas perceptible immédiatement. Sans que la cause ne soit connue, le temps s’écoule différemment. Les jours rallongent et ne font plus 24 heures. Cela implique des changements radicaux dont les ramifications ne sont pas prévisibles. Une jeune femme et sa famille vont affronter ce nouveau monde. Des choix sont à faire, faut il ou non faire semblant que le temps ne change pas comme les autorités le recommandent. Mais dans ce cas, vous pouvez dormir pendant qu’il fait jour et aller à l’école la nuit. Ou bien faire parti des résistants pour des raisons idéologiques (l’état nous ment), religieuses (Shabbat oblige), écologiques. Deux raisonnements s’affrontent et ces deux camps vont se faire une guerre larvée.
Cette jeune ado assiste en même temps à la fin du couple de ses parents, à la maladie que va développer sa mère suite à ce changement, à la fin de la société telle que l’on la connaît. Elle va rencontrer son premier amour mais en déménageant elle le perdra puisque l’énergie est utilisée exclusivement pour faire pousser la nourriture (et oui les plantes et les saisons ne s’y reconnaissent plu) et internet tout comme le téléphone mobile vont disparaître.
J’ai trouvé ce livre d’anticipation plus prenant que the last policeman car il y a plus de suspens. Plus que la fin du monde, il s’agit en effet d’une fin du monde tel que l’on le connaît. On ne sait pas pourquoi ce changement de temps arrive mais cela m’a peu importé. Les personnages ne sont pas forcement très approfondis mais l’histoire est bien racontée.
20:58 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
21/04/2013
The last Policeman de Ben Winters
Après avoir lu différents livre où le cancer joue un rôle prépondérant, me voilà en train de lire deux livres qui évoquent la fin du monde ou plutôt l'impact de la fin du monde sur comment les gens se comportent.
Dans ce livre comme le titre l'indique il s'agit d'un polar. Un météorique va frapper la terre, on ne sait pas encore où mais cela tuera de nombreuses personnes et celles qui survivront auront du mal à survivre.
Les gens abandonnent leurs postes, leurs familles, la ville. Ils partent vivre leurs derniers rêves. Et certains dérapent. En fait la grande question de ce livre est que feriez vous si vous connaissiez la date de votre mort. Dans ce cas, est ce que poursuivre son métier, ses enquêtes est ce que cela a du sens alors que tout le monde s'en moque.
À cette question existentielle et l'enquête d'un meurtre maquillé en suicide se rajoute un complot parallèle avec la sœur du policier qui n'ajoute pas grand chose.
Bref rien de transcendant en ce qui me concerne, mais ce n'est pas non plus désagréable.
19:05 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
The power of habit: why we do what we do in life and business de Charles Duhigg
“She was the scientists’ favorite participant.”
C'est un livre qui décortique les différentes raisons de pourquoi nous avons des habitudes et comment nous nous les construisons.
C'est un livre qui permet de comprendre les mécanismes de récompenses en œuvre. Il montre quels sont les éléments qu'il faut considérer si l'on veut combattre certaines mauvaises habitudes, les remplacer par des bonnes et maintenir sur le long terme ce shift.
Il est question de comprendre ce qui se passe et de trouver quelles sont les raisons, les temps qui provoquent ces habitudes dont nous n'avons pas toujours une pleine conscience.
C'est intéressant. Il y a également tout une partie sur les entreprises. Mais dans le cas des entreprises est il possible de parler d'habitudes ou de culture?
16:51 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
14/04/2013
The secret race: inside the hidden world of the tour de France: doping, cover ups and winning at all cost de Tyler Hamilton and Daniel Coyle
“In 2004, I moved to Spain with my family to write a book about Lance Armstrong’s attempt to win his sixth Tour de France.”
Un livre offert ne se refuse pas. Je l'ai lu pendant mon échappée Sarde.
Il s'agit d'un ancien coéquipier du fameux Armstrong. T. Hamilton explique sa découverte du cyclisme pro, sa montée en puissance, ses décisions de se doper et finalement sa descente en enfer.... Le journaliste est là pour rédiger et vérifier les faits.
C'est écrit avant que Armstrong finisse par reconnaître s'être doper... C'est donc une sorte de bombe pour l'époque. Mais tout comme les paris truqués dans le foot, qui peut encore croire que le cyclisme est un sport propre? Il suffit de regarder l'épidémiologie de cancer et on peut penser à certains médicaments. Mais les sportifs sont comme les politiciens ils n'avouent pas.
Hamilton lui finit par reconnaître et dénoncer le système en place. Mais même si tout le livre il nous explique que pour être au top niveau, il n'a pas le choix, et que tout le monde le fait. Qu'auriez vous fait? Est sa question favorite... Il me semble qu'il a tendance à se dédouaner rapidement. Tout le monde ne le faisait pas au début et puis il a mis 15 ans avant de le reconnaitre alors qu'il était accusé et pris sur le fait. Il y a une ambiguïté dans son discours qui m'a mise à l'aise.
Bref, avec ce livre vous en saurez plus sur le sport pro et la façon dont le système marche. Vous ne regarderez plus le tour de France de la même façon. Et si j'avais un fils je ne souhaiterais pas qu'il entre dans ce monde. Si ma fille souhaite le faire, je ne serais pas non plus très enthousiaste car il me semble que se décrit ce livre doit être valable pour les filles également. D'ailleurs le mari de Janie Longo n'a t il pas été arrêté avec des produits illicites?
23:03 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
10/04/2013
The snow child de Eowyn Ivey
Après le Canada me voici plongée dans un univers encore plus au Nord. Une place mythique. Avant la découverte pétrolière ou gazière, une sorte de nouveau Far North où des terres sont données à ceux qui sont prêts à s'installer.
Dans cette histoire, les pionniers sont un couple de cinquantenaire qui essaye de s'inventer une nouvelle vie. Un couple sans enfant et cette stérilité est la cause du déménagement mais également du dérangement mental principalement de la femme...
Ces deux personnes font face à une solitude et un désespoir qui va à les mener à la limite du suicide et du retour en arrière. Mais un enfant venu de nul part va petit à petit combler leurs voeux. Des voisins vont les aider à surmonter des hivers rigoureux.
La première partie est très bien écrite, l'auteur a réussi à transmettre cette solitude, cet espace inhabituel, insolite et indifférent à l'homme. Faina (l'enfant) est entre la créature mythique et l'enfant loup. C'est bien fait. L'atmosphère est là, on attend avec impatience d'en savoir plus. On sent la neige. Cela rappelle (mais en moins bien quand même) Entre ciel et terre.
Par contre la seconde partie est plus convenue et moins intéressante. Elle donne l'impression que l'auteur a eu du mal à terminer son histoire. D'ailleurs fallait il une fin?
C'est une belle histoire à lire par tous ceux qui aiment les contes, le froid...
La première phrase "Mabel had known there would be silence"
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08/04/2013
My life next door de Huntley Fitzpatrick
“The Garretts were forbidden from the start.”
Contrairement à “The fault in our stars” de John Green, ce livre dégouline de bons sentiments. Alors cela se lit sans problème mais franchement cela ne présente que peu d’intérêt. L’histoire est peu vraisemblable. Une ado tombe amoureuse du fils de ses voisins. Ces fameux voisins sont une famille nombreuse (cinq enfants aux US… vous imaginez même pas religieux).
C’est une petite fille sage. Il n’y a aucune rebellion en elle. Elle se cache plus ou moins pour vivre cette histoire.
Jusqu’au jour où sa mère, sénateur en pleine réélection, va presque écraser le père de son petit ami et s’enfuir. Alors après des hésitations, courageusement, elle va prendre parti de son petit ami et amener sa mère à reconnaitre sa faute et son erreur de jugement. Et tout va mieux dans le meilleur des mondes.
Bref franchement peu crédible. Les personnages sont caricaturaux. Il y a les bons et les moins bons et les carrément méchants. Il y a en a qui deviennent gentils…
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06/04/2013
The fault in our stars de John Green
“Late in the winter of my seventeenth year, my mother decided I was depressed, presumably because I rarely left the house, spent quite a lot of time in bed, read the same book over and over, ate infrequently, and devoted quite a bit of my abundant free time to thinking about death.”
L’héroïne pourrait être dépressive. Elle est en phase terminale d’un cancer que la médecine ne sait pas guérir. L’intérêt de ce livre prenant dans tous les sens du terme (j’allais écrire « qui vous prend aux tripes » ) est le point de vue de l’adolescent qui subit cette épreuve. Sa vision du monde, de ses proches qui vont rester. Pour échapper à cette dépression, elle va faire partie d’un groupe de parole qui va changer son monde. En effet elle se retrouve parmi des pairs qui sont confrontés à des situations similaires et surtout qui ont son âge. Elle va découvrir l’amour, alors cela peut vous sembler gnan gnan mais cela ne l’est pas. Elle va parler philosophie et partager son amour d’un livre avec d’autres personnes et découvrir que peut être on ne peut pas connaitre la réponse à toutes les questions et surtout que même ceux qui devraient non pas forcement la réponse à toutes les questions.
Ayant lu ce roman il y a plusieurs semaines, j’ai été emportée par l’histoire et j’avoue ne pas trop me souvenir du style. Le seul bémol est sans doute qu’il me semble que l’héroïne s’exprime plus comme une étudiante en dernière année de Master de philosophie que comme une ado… mais peut être est ce un effet de style voulu.
On n’échappe pas à forcement à tous les clichés mais il y a quelque chose qui reste. Je n’ai pas éprouvé de pitié mais plutôt de la sympathie pour ces jeunes qui se retrouvent projetés dans un monde où leur avenir est connu et c’est la mort. Ce n’est pas un grand livre mais il a quelque chose que je ne sais définir, qui fait réfléchir.
14:29 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)