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14/12/2012

Beaux seins, belles fesses de Mo Yan

J’avais beaucoup aimé « Grenouilles » de cet auteur. J’attendais donc avec plaisir ce nouveau roman.

J’avoue ne pas y avoir retrouvé le même plaisir. Peut être une certaine lassitude. Dans les deux cas, il y est question de la grande Histoire à travers l’histoire d’une famille ou plutôt dans ce cas du fils de cette famille.
Un fils très attendu puisque c’est le seul male d’une fratrie de neuf enfants.  Toutes ses sœurs ont d’ailleurs un prénom l’appelant ce frère. On se doute dès le départ que le père de cet enfant n’est pas forcément celui de l’administration mais cela ne jouera qu’un rôle marginal dans l’histoire enfin  avant que les dernières pages n’arrivent.


Ce fils qui devait faire la fierté de cette famille se révèle bien décevant. Obsédé par le sein de sa mère, il ne se nourrira que de lait pendant des années, il va développer un amour des seins qui va changer sa destiné dans tous les sens du terme.

On suit avec intérêt cette famille pendant un temps, puisque c’est pour le lecteur l’occasion d’assister à certains soubresauts de l’histoire Chinoise. On y voit l’impact des différentes vagues de l’invasion Japonaise et de leurs soutiens / ennemis. Où les héros d’hier ne sont pas ceux de demain. Où on voit la Chine évoluer entre traditions (les pieds des femmes), évolutions et révolutions.

On suit cette famille jusqu'à une période très récente, avec l’argent qui prend toute la place. Le fils fait fortune grâce à sa famille et son amour des seins. Mais il perd cette fortune et la raison pour la même raison.

La fin est très surprenante puisque l’on ne sait pas vraiment ce qu’il advient de ce fameux fils par contre on découvre l’enfance de sa mère. Enfance, qui n’est pas piquée des hannetons. Et qui va devenir très éclairante pour comprendre l’ensemble du roman et la place de la femme dans la Chine rurale.

Avec cette remontée dans le temps, j’ai eu l’impression d’assister à une sorte de raccommodage de ce roman. Je n’ai pas compris pourquoi cette dernière partie était placée à cet endroit. Cela fait un peu décousu. Il semble que Mo Yan est écrit ce roman sur plusieurs périodes.


En fait tout comme dans Grenouilles, les femmes sont les héroïnes de ce roman. Elles ont souvent un rôle ingrat mais elles portent sur leurs épaules beaucoup plus que les hommes. Il est clair que Mo Yan critique le système chinois mais cette critique est dirigée dans le passé et pour le présent ne touche absolument pas le système politique mais l’impact et le rôle de l’argent.

Je relirai volontiers cet auteur mais je laisserai passer un peu de temps pour mieux l'apprecier.

Comme d'habitude la première phrase:

"Ttanquillement étendu sur le kang, le pasteur Maroya vit qu'un rayon de lumière rouge éclairait la poitrine rose de la Vierge Marie et le visage joufflu de l'enfant Jesus aux fesses nues."

07/12/2012

Autour du fauteuil d'Antony Galifot


"Je vous sers un petit café?"

Des nouvelles autour des cheveux, des coiffeurs et des salons de coiffure. C'est frais, divertissant. Bonne chance pour le prochain.

06/12/2012

Je suis comme vous, unique! de Astrid El Chami

"where can I find toilets?" une première phrase de choc.

Alors celui là franchement, c'est le pire livre que j'ai lu depuis un bout de temps...

Les poncifs sur la douceur des femmes, et la force des hommes. "c'est la première fois que j'offre mon corps des la première nuit". Il faut savoir que l'héroïne ne couche pas comme cela enfin pas si facilement, enfin si il y a un week end à Marrakech, elle accepte de mettre de coté ses principes.

On se croirait presque chez Arlequin. Finalement sans doute plus macho que le livre de Alamercery qui se veut au moins drôle en forçant le trait. Ce n'est pas le cas ici. Remarquez l'auteur nous prévient, elle ne fait pas du Maupassant...

Seul moment qui vaille la peine et qui n'accumule pas les poncifs est le décès de la mère. Dans ces pages, on perçoit la douleur de l'auteur. 

Bref un bon marketing viral et voilà ce livre propulsé en avant. Dire que dans les huit livres du prix de youboox, c'est celui là qui a été primé. Visiblement l'auteur a choisi le bon éditeur et bénéficie d'une promotion hors pair. Je me demande également si les jurés lecteurs ont vraiment lu toutes les oeuvres pour faire un tel choix.

A noter que les jurés professionnels ont choisi "La vie". Cela me réconcilie avec youboox. ;-))

04/12/2012

Dans l'oeil du Gabian de Françoise Laurent



"L'avion se pose sur la piste, un soleil éclatant m'accueille, l'avenir s'offre enfin à moi."

Un bon moment. Un sorte de polars provençal.

Dommage que la fin soit bâclée, l'auteur aurait pu en faire un grand roman.

Le personnage du papa, grand père est attachant. Sinon trop de personnages secondaires qui apportent peu à l'intrigue.

01/12/2012

Organes à tous les coups de Denis Alamercery 



"Un coup de pied léger dans les côtes me tira du sommeil."

Une sorte de James Bond à la française ou de remake de San Antonio.

C'est drôle, pleins de rebondissements même si la fin est un peu ratée, à mon gout. Très, trop macho pour avoir envie d'y revenir. Mais l'auteur sait toutefois faire preuve d'autoderision.

A conseiller pour ceux qui ont envie de ne pas se prendre la tête et qui aime l'action. 

21/11/2012

Quelque chose de l'oiseau de Patrice Dufetel

 

"Je ne sais plus très bien, et au fond cela n'a guère d'importance."

Des nouvelles.

Très bon style, peut être un peu trop pédant.

Et puis au fil des lectures, je me faisais la réflexion que l'auteur s'il avait connu / rencontré Freud aurait sans soute beaucoup parlé de sa maman car son rapport aux femmes à l'air complexe si l'on suit ses personnages féminins.

Cela fait quelques jours que j'ai lu ces nouvelles et celle qui me reste en tête est celle du médecin devenu malade et son rapport à l'alcool.

Par contre sans aucun doute dans mon tiercé (enfin en quatrième position de ces huit romans du prix numérique de www.youboox.fr que je remercie.

19/11/2012

La pile du pont de Audrey Betsch

 
Une première phrase rapidement:

"Accélération."

Un premier roman largement autobiographique si j'ai bien compris.

Un livre émouvant, Chloé ne s'épargne pas et n'épargne pas les lecteurs.

Qui a dit que le malheur faisait les belles histoires (je ne connais pas la citation exacte)? En tout cas les malheurs de cette jeune femme révèle une belle écriture.

Il y a quelques longueurs mais rien de rédhibitoire. Et franchement ce livre mériterait plus de buzz que celui de madame El Chami dont je vous dirai des horreurs dans quelques jours

Troisième dans mon tiercé pour ce prix numérique. 

17/11/2012

Syndrome de la page noire de Jacques Fuentealba

Syndrome de la page noire de Jacques Fuentealba. 

"L'auteur frappé du syndrome de la page noire use ses doigts sur le clavier et son insomnie sur son siège."

Des micro nouvelles. C'est à dire quelques mots, quelques phrase.

Une jolie mise en page. C'est bien le numérique pour ça.

C'est drôle, des jeux de mots très plaisant. Un expert, que dis-je un orfèvre du mot. Cela se picore, je vais sans doute m'en procurer un exemplaire pour offrir à Noel.

Si vous avez des amateurs de Queneau, de Prevert, peut être même de Desproges mais en moins drôle quand même alors n'hésitez pas.

Bref il est premier ex aequo. 

15/11/2012

La vie de Régis de Sà de Moreira

Dans les jours à venir, je vais mettre en ligne des livres découverts chez youboox.fr dont je vous parlais dans ma note du 5 novembre. Depuis j'ai lu huit livres. Je vous mets en Italique les premières lignes. C'était dans le cadre d'un prix numérique mais qui est déjà fini donc je n'ai pas pu. Alors juste pour le plaisir, je donne mon tierce gagnant personnel dans les prochains jours

2 winners: 

La vie de Régis de Sà de Moreira

"Je suis sorti de chez moi à 8 heures, j'ai marché aulieu de prendre le métro, je me suis marré en croisant un homme qui portait une télé..."

Bel écriture, poétique, style indéniable et une bonne idée ces successions de rencontres sans paroles. Mon préféré sans conteste en terme de littérature mais connaissant Le libraire ce n'est pas mon premier roman de cet auteur dont j'avais beaucoup aimé Le libraire.  

Ex æquo avec......

Vous le saurez demain

05/11/2012

L'amour est déclaré de Nicolas Rey

Je commence par la bonne nouvelle sur le site http://www.youboox.fr/. Vous pouvez lire des livres sur votre iPad ou liseuse gratuitement. Et ça c'est chouette. La moins bonne nouvelle c'est que le premier livre que j'y ai lu est franchement peu intéressant.

Monsieur Rey nous fait du Carrere avec moins de talent, plus d'ironie peut être mais sans histoire en dehors de la sienne... Et franchement son histoire d'amour hors convention et bien elle donne un peu envie de bailler. Sans avoir connu la coke, ni les plateaux télé, je ne vois rien de vraiment nouveau sous le soleil à leur couple de névrosés. Mais je suis jalouse, personne ne m'a déclaré sa flamme pendant que je gerbais sous l'effet de l'alcool... Ou alors je ne m'en souviens plus... Ou alors c'était il y a longtemps. Enfin c'est très tendance et puis il a le bonnes relations alors il est publié. Tant mieux pour lui. Pauvre fiston, qui va surement en voir des vertes et des pas mures...

La première phrase est "Salope, j'ai fait".

Est ce que je vous avais dit que ce n'etait pas de la grande littérature?

Merci quand même au diable vauvert pour l'opération marketing Mais pour l'auteur qui s'installe comme le plus doué de sa génération, il fallait oser.