27/03/2013
Canada de Richard Ford
Un livre très particulier.
Je ne suis pas certaine d'avoir compris, saisi le message que voulait faire passer cet auteur.
J'ai trouvé ce livre très nostalgique alors que ce n'est sûrement pas ce que voulait dire cet auteur.
L'histoire est assez simple. Un homme se penche sur son passé, il explique les événements fondateurs et les rencontres les plus importantes de sa vie. Chaque chapitre commence par une explication de ce qu'il va nous raconter. Si bien qu'il n'y a aucun effet de surprises. Un effet de style voire un rappel de sa profession puisqu'il est prof. C'est assez déstabilisant puisque la plupart des romans ménagent le suspens et les lecteurs attendent d'être surpris comme le montre les commentaires de certaines critiques. Je m'y suis faite.
“First, I’ll tell about the robbery our parents committed. Then about the murders, which happened later. The robbery is the more important part, since it served to set my and my sister’s lives on the courses they eventually followed. Nothing would make complete sense without that being told first.”
Ce monsieur nous narre donc son enfance avec des parents qui se sont mariés parce que madame était enceinte mais sans autre points communs, le mariage est difficile. Ils aiment leurs enfants (des faux jumeaux) mais le père pratique en fuite en avant. Militaire de carrière, il flirte avec la légalité et avec les plans qui vont l'emmener un jour à entraîner sa femme dans un hold up qui va mener à leur l'arrestation à tous les deux et à l'éclatement de la famille. La sœur du narrateur (Dell) s'enfuit à San Fransisco. Peu de contact avec son frère mais on apprend qu'elle va devenir alcoolique, et ne jamais se remettre de cette déchirure. Cette première partie se passe dans une petite ville américaine du nord est. Cette partie est très longue et très descriptive.
Le narrateur va se retrouver au Canada (d'où le titre) dans un endroit très reculé. Il va être hébergé / pris en charge par un Américain qui a fuit comme lui les US. Au fil du roman on va découvrir ce personnage mystérieux qui va se servir de cet ado. Suite à un événement dont je ne dirai pas plus pour ne pas vous gâcher le roman, Dell va quitter cet endroit pour partir en ville et au collège. Fin de la seconde partie.
La dernière partie est la plus courte, on retrouve Dell pres de cinquante ans après. Il est devenu citoyen canadien et prof de litterature Anglaise. Il retrouve sa sœur. Il essaye de mettre du sens dans ce qui lui est arrivé ou du moins de nous donner sa philosophie de vie. Si j'ai bien compris, il ne faut pas forcément chercher de sens à ce qui arrive car il n'y en a pas forcément. C'est une partie très succincte.
C'est un livre qui prend son temps et où on peut avoir le sentiment qu'il se passe peu de choses alors qu'il s'y passe des choses assez extraordinaire. En dehors de Dell, les personnages les plus décrits ou tout au moins les plus aboutis son père et sa mère, puisque tout le roman y revient.
J'ai eu un peu de mal à croire / accrocher à cette histoire malgré ses qualités littéraires pour différentes raisons. D'abord en tant qu'Europeenne, je ne suis pas certaine de bien comprendre les grands espaces Canadiens, ni la vie des petites villes du nord est Américain dans les années 60 mais il me semble que l'abandon par les services sociaux des enfants d'une famille dont le père et la mère sont arrêtés est peu plausible. Et puis pour un hold up sans blessés et avec un passé sans histoire est il probable que la mère soit mise derrière les barreaux pendant des années?
18:25 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
18/03/2013
Imaqa, une aventure au Groenland de Flemming Jensen
"Ca grinçait, et c’était rassurant."
Un livre que j'ai reçu à Noël et que j'ai lu très vite. Cela fait des semaines que je dois vous en parler.
C'est un coup de cœur. L'écriture est à plusieurs niveaux et l'on peut rire, pleurer, compatir ou maudire suivant les moments.
On découvre le Groenland à travers les yeux de Martin. Instituteur qui a demandé sa mutation au Groenland, province Danoise. Dans les années 70, on est encore à une époque où il faut civiliser ces cultures. En parallèle un jeune garçon qui était parti vivre un an au Danemark rentre au pays.
Le choc est rude pour les deux. Les instructions sont de ne par parler la langue locale et de ne pas s'assimiler... Pour le jeune garçon le retour au pays n'est pas du tout ce qu'il espérait.
Le destin de ces deux personnages va se mêler, s'en mêler et suivre des trajectoires différentes. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise.
C'est une découverte d'une culture martyrisée, d'un peuple décimé par l'alcool mais qui essaie de faire face. Ce sont les abus et les méfaits de certains blancs.. Cet homme qui vit avec une femme ne connaissant pas son nom.... Cet autre qui vend ses manuels scolaires sous prétexte de développement (surtout le sien!)
Bref c'est un livre très touchant. J'ai ri et pleuré. Que demander de plus...
23:32 Publié dans Coup de coeur, littérature Scandinave, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
16/03/2013
L'anglais qui gravit une colline mais descendit une montagne de Christopher Monger
"Je suis né dans un petit lit, dans une petite chambre, dans une petite maison d'un petit village situé tout en bas à droite d'un très petit pays appelé Pays de Galles."
Quel plaisir ce petit livre.
J'ai ri à maintes reprises.
Il y a du Don Camillo et du Pepponne dans les personnages du pasteur et de l'aubergiste.
Tous les personnages sont attachants.
L'histoire est celle d'un petit village qui est à la frontière Anglaise. C'est la guerre. La majorité des hommes sont au front. Un jour débarquent deux Anglais qui viennnent mesurer la colline / montagne du village. Ce lieux géographique est la fierté du pays. Or à moins de 1000 pieds elle ne figurera pas sur la carte. S'en suit une épopée ubuesque où tout un village va se mobiliser pour garder ce statut de montagne.
Et puis comme c'est un livre tiré d'un film et bien il y a une histoire d'amour...
Il semble que l'anecdote ait été réelle ou du moins tirée de faits réels
En tout cas, c'est jubilatoire, raffraichissant (dans tous les sens du terme car il pleut beaucoup dans ce livre) et même si la guerre n'est jamais loin, c'est un livre qui fait parti de mes coups de cœur de l'année.
23:29 Publié dans Coup de coeur, littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
09/03/2013
The Middlesteins de Jami Attenberg
"How could she not feed her daughter?"
Un livre sur une famille juive Américaine mais aussi sur l'obésité ou plutôt les conduites auto destructrices. Un livre où l'on découvre Edie et ses proches. Edie qui va mourrir de trop manger. Eddie qui n'a pas la langue dans sa poche pour ses proches mais qui a du mal à se défendre lorsqu'elle va se faire virer du fait de son obésité. Edie que ses proches vont vouloir protéger, aimer ou quitter. Bref un livre résumer parfaitement ici.
Je ne connais pas grand chose à la religion juive donc je ne sais pas si cette famille est typique ou non.
C'est un livre prenant mais j'avoue avoir eu du mal à m'identifier avec les différentes personnes qui sont toutes un peu caricaturales. La belle fille dans sa recherche de la perfection alors qu'elle est peut être plus proche de sa belle mère qu'elle ne le pense. Les enfants qui prennent partie pour leur mère alors que...
15:52 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
07/03/2013
Mortality de Christopher Hitchens
"I have more than once in my time woken up feeling like death."
Ne connaissant pas ce journaliste - auteur, je ne peux comprendre une partie des informations contenues dans ce livre. Néanmoins, ce livre m’a parut refléter une personnalité à la fois complexe, ambigüe, ironique et sans aucune auto pitié. Pourtant ce n’est pas facile de parler de sa propre mort.
Ce journaliste, athée, n’a pas que des amis dans cette Amérique qui fait la guerre, glorifie les armes mais refuse l’anti conventionnel. Alors lorsqu’il va annoncer sa maladie, les gens vont prier pour lui. C’est impressionnant ce besoin chez les gens de prier. Comme si la prière pouvait changer la maladie. Et surtout pour un athée quelle consolation peut elle lui apporter ? En tout cas il a une analyse très caustique de cette situation. J’ai beaucoup aimé cette partie.
C’est un livre très ironique avec beaucoup d’humour qui permet de réfléchir à ce qu’est la vie et ce qui importe.
17:06 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
05/03/2013
This is how you lose Her de Junot Diaz
9 nouvelles dont voici la première phrase de la première nouvelle appellée : The sun, the moon, the stars.
"I am not a bad guy."
9 nouvelles autour de la vie de Yunior, de son arrivée aux US à la cinquantaine...
Un univers dont je ne connais rien. Un Dominicain immigré aux US, il nous raconte sa vie en quelques nouvelles. L'expèrience est dérangeante, troublante et interessante. N'étant pas une Anglophone parfaite, ni hispanophone, je n'ai pas tout compris mais il me semble que c'est un style très particulier.
Je dois avouer que j'ai trouvé toutes ses infidélités lassantes mais c'est un univers où les hommes et les femmes sont sur deux planétes différentes. Un univers où pour les hommes, les femmes sont où des mères ou des objets sexuels... Où le sexe joue un rôle très particuliers. Il y est peu fait cas de la religion, cela sembe être une affaire de femmes... Mais tout comme dans ce livre, in fine, les hommes souffrent de leur incapacité à créer des liens forts avec leur partenaire de vie.
Cet homme qui m'a exaspéré, m'a également touché car il est en partie victime de son enfance, de sa culture, de son milieu... Mais ce n'est pas que cela qui m'a touché, c'est également le fait que je suis sans doute par certains cotés peu tolérante au machisme. En tout cas, cet homme mettra une éternité à comprendre, à accepter ce qui lui arrive et peut être ainsi à avoir une chance de devenir maitre de sa vie.
C'est un livre que je n'oublierai pas si tôt et finalement ce sont les meilleurs.
17:07 Publié dans Coup de coeur, littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
03/03/2013
The Peculiar de Stefan Bachmann
"Feathers fell from the sky"
Voilà un livre que je n’aurais pas choisi ordinairement mais comme il fait parti d’un ensemble que l’on m’a offert, je m’y suis mise. Il fut un temps où j’aurais pu me passionner pour ce type de livres. Il y a un mélange de réel et de fantaisy qui est intéressant. Ce qui l’est encore plus est le fait que cela se déroule en plein Londres mais pas celui d’aujourd’hui mais celui d’hier. C’est la période Victorienne. La misère est noire et crasseuse. Allez ici pour en savoir plus. Le New York Times en parle mieux que moi.
Je suis impressionnée de savoir que ce livre a été écrit par un adolescent. Le style est un peu ampoulé et les références aux différents êtres magiques est un peu dur en Anglais mais c’est bien fait. La cible semble être les plus de 9 ans. Il y a une influence Harry Potter (l’occupation d’un être), du Gavroche et du Dickens. On est entrainé dans cette histoire et on a envie de savoir ce qui va arriver à ces deux êtres que rien ne devait rapprocher. Les deux sont attachants à leurs manières. La fin sent le prochain épisode.
18:38 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
01/03/2013
The aftershock investor: A crash course in staying afloat in a sinking economy de David Wiedemer
Un livre passionnant pour ceux qui s'intéressent à l'économie. Il y est question principalement de l’économie Américaine mais sachant son rôle dans l’économie mondiale cela concerne évidement tout le monde.
Attention il faut avoir le moral… car ce livre nous prédit une crise économique inexorable d’une ampleur insoupçonnée. Etant née en 1968 et ayant vécue principalement en France, j’ai un peu l’impression d’avoir passée ma vie à entendre parler de crises. Mais je dois avouer que sa thèse est très crédible. La première partie est la plus intéressante car elle est macroéconomique. Elle explique que les US vivent des bulles économiques qui menacent d’exploser dans l’avenir : le déficit budgétaire, le dollars, l’immobilier, la consommation privée et la bourse (Bonds et actions). Elle explique que la Chine vit également une bulle immobilière. Bref à lire ce livre, la crise est devant nous et pas derrière puisque son diagnostic est que le gouvernement va finir par faire faillite et que aucun expert ne veut nous prévenir car ils ont tous intérêt et envie que la croissance revienne / continue. C’est franchement intéressant surtout en ayant un regard global de ces dernières années et que ce livre avait prévu en 2006, la crise immobilière de 2008.
Leurs recommandations pour les investisseurs est d’avoir une gestion active, de les contacter et de ne pas se fier à du long terme, acheter de l’or et souscrire une bonne assurance /couverture santé type Sécu… La seconde partie est moins interessante car d'abord elle concerne surtout les Américains et puis il est toujours plus difficile de prédire une catastrophe que de prevoir ce qu'il faut faire...
17:14 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
27/02/2013
The end of your life book club de Will Schwalbe
“We were nuts about the mocha in the waiting room at Memorial Sloan-Kettering’s outpatient care center.”
Je préfère vous prévenir : ce n'est un livre drôle, et ce n’est pas son ambition. Mais c’est un livre prenant. Il n’y a aucun suspens puisque l’auteur nous précise qu’il écrit pour raconter les derniers moments de sa mère qui est décédée d’un cancer, où plus exactement sur leurs instants ensemble. C’est un livre qui peut vous être utile si vous avez des proches atteints d’une maladie incurable car il vous donnera des recettes / comportements à éviter ou à faire. Il est également question de la vie de cette dame qui a eu une vie étonnante.
C’est aussi un livre sur l’amour des livres car l’auteur va nous raconter ces moments à travers leurs lectures communes.
Si vous aimez les livres, vous aimerez cette approche. Cela donne une certaine profondeur à toutes ces lectures. Cela m'a donné beaucoup d'idées de nouvelles lectures. Je crois que mon agenda 2013 est déjà plein.
C’est bien écrit, le style est posé mais percutant. Ce n’est ni larmoyant, ni donneur de leçon.
15:24 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
25/02/2013
How children succeed: grit, curiosity and the hidden power of character de Paul Tough
“In the summer of 2009, a couple of weeks after my son, Ellington, was born, I spent the day in a prekindergarten classroom in a small town in New Jersey.”
Un livre extrêmement enthousiasmant pour tout ceux qui s’intéresse à l’impact de l’éducation / enseignement.
Attention ce n’est pas un livre pour vous aider à éduquer vos enfants. Encore que… mais un livre / enquête qui essaie de comprendre ce qui marche et ce qui ne marche pas dans le système scolaire américain, comment l’éducation / les relations parents / enfants et le caractère individuel jouent et interagissent un rôle dans les chances de succès scolaires mais aussi de la vie de chaque individu.
J’ai aimé ce livre car il n’est ni politiquement correct, ni conservateur / traditionnaliste. L’auteur a visiblement potassé son sujet et n’est pas dogmatique. Il essaye de comprendre ce qui marche et ce qui ne marche pas dans un système US qui est de plus en plus cher mais avec de plus en plus d’échec.
Cette note n’a pas pour ambition de vous redonner tout ce que contient ce livre, mais d’essayer de vous donner les points clés.
D’abord il est évidement que les moyens/resources sont importants mais ils ne font pas tout. Tout un chapitre parle des enfants qui ont bénéficié de tout et qui vont avoir du mal à réussir du fait de l’absence de difficultés/ challenges rencontrés dans leur vie.
En fait il ressort que les enfants en bas age vont être influencé par le type de relation qu’ils vont créer avec leur entourage. Si l’entourage (pas forcement la mère) créé un lien / attachement fort / rassurant alors l’enfant va pouvoir gérer son stress. Si par contre il n’y a pas ou pas assez d’attachement fort et du stress alors le petit enfant va subir un stress cérébral important qui va l’handicaper dans ses apprentissages.
Par la suite plusieurs choses vont influencer les capacités d’apprentissage des enfants, le niveau de vocabulaire mais sans parler de niveau le nombre de mots qu’ils ont entendu dans la prime enfance est différent suivant les enfants.
Ceci est connu depuis un certain temps (cognitif), ce qui est nouveau dans cet ouvrage est l’hypothèse que ce qui compte ce sont un certain nombre de qualités / traits de caractères (non cognitif).
Tout au long du livre, il va être question d’endurance, de self contrôle, de curiosité, de courage et confiance en soi mais aussi de planification, de motivation, de volonté et de persistance dans l’effort. Et comment faire pour apprendre / développer / encourager ces capacités / connaissances / aptitudes.
Ce journaliste nous emmène en voyage dans le monde de l’éducation avec des enseignants et des chercheurs passionnés qui testent de nouvelles méthodes pour encourager / développer ces traits de caractères. Il va également nous montrer le rôle des éducateurs pour des enfants qui viennent de familles déstructurées. Il y a tout une partie sur une prof qui entraine ses élèves aux échecs qui est très éclairante.
J’espère que ce livre sera traduit, je l’offrirai volontiers à mon Kjaereste. Cela l’intéresserait car ce sont des choses qu’il observe / connait intuitivement de par son métier.
15:19 Publié dans Coup de coeur, littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)