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21/07/2013

Reached d’Ally Condie


“Every morning, the sun comes up and turns the earth read, and I think: this could be the day when everything changes.”

Troisième partie d’une trilogie.

Une sorte de meilleur des mondes à la Wells, mais un meilleur des mondes où la différence n’est pas tolérée.

Les gens sont conditionnés et suivis par les autorités. Des pilules sont distribuées qui effacent la mémoire. Nous suivons différents personnages qui sont en rébellion contre le système. Une crise sanitaire provoquée par les opposants au régime va dépasser leurs espoirs et leurs solutions se révèlent moins positives que prévues. La crise les dépasse. Et l’on se retrouve avec des révolutionnaires qui vont avoir le choix de devenir comme ceux qu’ils pensaient remplacer…

J’aurais aimé lire les premiers romans. Je pense que cela aurait rendu ma lecture encore plus plaisante. J’ai aimé cet univers. J’ai trouvé que les personnages avaient une certaine profondeur. Je ne suis pas fan de science fiction ni une connaisseuse mais j'ai trouvé le concept intéressant.

19/07/2013

And when she was good de Laura Lippman


“The headline catches Heloise’s eye as she waits in the always-long line at the Starbucks closest to her son’s middle school.”

Un autre polar mais cette fois écrit par une des potentielles victimes. Et pas n’importe laquelle, il s’agit d’une call girl.

Elle nous raconte sa descente aux enfers, ses relations avec son père, ses différentes relations avec les hommes qui vont l’emmener à ce qu’elle est aujourd’hui. Elle souffre visiblement du syndrome de Stockholm. Son passé la poursuit. Elle est passée de la prostitution en tant que prostituée à call girl en tant que chef d’entreprise. Elle est sortie en partie du cercle infernal grâce à la littérature et à une trahison. Mais son passé la rattrape et elle se retrouve dans une enquête criminelle où elle pourrait être la prochaine victime.


Rien de passionnant si ce n’est ce point de vue assez inhabituel. Pour tous ceux qui adorent les polars, pour les autres, rien de vraiment passionnant.

17/07/2013

The beautiful mystery de Louise Penny


“In the early nineteenth century the Catholic Church realized it had a problem.”

Pour vos vacances, n’oubliez pas d’emmener ce livre. Sur la plage, quoi de plus relaxant que ce polar qui ne prend pas la tête et qui est très exotique. Jugez plutôt. On vient de retrouver une victime dans le jardin privé d’un monastère. C’est un moine qui a fait vœu de silence mais qui est en même temps passionné de chants grégoriens.

D’ailleurs ce n’est pas le seul, tout le monastère est passionné de chants grégoriens. Les moines considèrent ces chants comme une voie unique de communication avec Dieu. Ce monastère, d’un ordre que tout le monde croyait disparu depuis l’inquisition, était réapparu avec un CD De chants grégoriens qui avait fait le tour de la planète et cela avait fait la fortune du monastère. Oui mais le succès est monté à la tête de certains et des clivages sont nés de ce succès qui est devenu maudit. On rejoue les modernes contre les anciens. Et le résultat : un meurtre.

Pour mener l’enquête un inspecteur Québécois se rend sur place. Il est accompagné d’un de ses seconds et il va être rejoint par son chef. S’en suit une intrigue dans l’enquête qui m’a moins intéressée mais qui est surement plus parlante à qui suit l’auteur depuis ses débuts.

Bref un polar qui change de l’ordinaire, pas d’hémoglobine mais de la psychologie. Un environnement et des personnages inhabituels sont de bonnes bases, ajouter un soupçon de religion à la DA VINCI et vous obtenez un roman parfait pour les vacances.

02/07/2013

Phantom de Jo Nesbo



« The squeals were calling her »

Conseiller pour tous ceux qui aiment les polars. Mais attention il faut avoir le cœur bien accroché car ce n’est pas de psychologie dont il s’agit.

Je ne vous dévoile pas l’intrigue car je ne veux pas vous priver du plaisir de la découverte mais sachez que vous serez surement surpris jusqu’à la fin.

Il est question de drogues, d’addictions, de mafia, de gangs, de retrouvailles, de corruption. Le suspense est vraiment prenant. L’intrigue ne tient pas forcement la route tout le temps mais qu’à cela ne tienne. C’est vraiment un bon polar. Je comprends son succès. Cela m’a fait plaisir de redécouvrir les quartiers d’Oslo même si je ne connais pas la Plata.

30/06/2013

Far from the tree de Andrew Solomon



En Anglais l’expression “les chats ne font pas des chiens” se traduit par Apples don’t fall far from trees. Dans ce livre il va être question de parents et d’enfants qui sont très différents les uns des autres. Il ne s’agit pas de différences légères mais fondamentales. L’auteur, pendant plus de 700 pages, va chercher à expliquer ce qu’est l’identité et son rôle entre l’inné et l’acquis, entre l’héritage familial (identité verticale) et la communauté identitaire (identité horizontale). Il nous raconte l’impact sur les familles (parents, enfants, communauté) de ses différences. Il pondère entre pro life et pro choice. Il explore des domaines aussi différents que l’homosexualité (l’impact que cela eu sur sa vie), la surdité, les personnes atteintes d’achondroplasie (personnes de petites tailles), la trisomie 21, l’autisme, la schizophrénie, l’handicap sévère, le fait d’être un surdoué, les enfants nés du viol, les enfants ayant commis des crimes, la transsexualité et il finit par sa famille recomposée qui induit plusieurs GPA.

C’est un livre écrit sur plusieurs années, qui a demandé des centaines d’heures de recherches et d’interviews. Certains faits relatés sont enthousiasmants, repoussants, gênants mais dans tous les cas intéressants. On  peut trouver que cela ressemble à une compilation d’anecdotes mais cela rend le livre beaucoup plus simple à lire.

Il semble que le message de l’auteur est que la diversité est un point essentiel de l’humanité et que vouloir procéder à un « triage » / traitement de tous ces handicaps serait une perte pour le monde. Sur un mode totalement différent, c’est le message de « Les racines du ciel » de Romain Gary. Cela m’a ramené aux éléphants du héros de ce roman.

Je conçois le danger de l’eugénisme et je ne peux comprendre que des millions d’embryons féminins soient tués parce que les familles veulent des garçons. Intellectuellement je peux suivre l’envie de garder la culture « Sourde » vivante en n’imposant pas de traitement. Néanmoins je ne suis pas certaine d’être assez ouverte d’esprit pour souscrire au point de ne pas vouloir voir la schizophrénie disparaitre ou l’autisme être traité. Je peux concevoir que nous perdrions quelques personnalités exceptionnelles mais quel océan de souffrance faut il accepter ?

Je dois également dire que en ce qui me concerne, ayant eu un enfant à plus de quarante ans, j’ai fait une amiosynthèse et si le résultat avait indiqué un problème, je sais très bien quel aurait été notre choix. Je suis admiratrice devant ces familles / femmes / hommes qui font face mais je ne me sens pas capable de faire un choix différent. En outre je suis troublée par le fait de savoir que certains de ces personnes vont mener une vie où la souffrance va avoir une prédominance. Je me serais sentie coupable.  

C’est un livre qui peut être intéressant pour toutes les familles qui font face à des situations où peu de parents sont préparés. Il semble que c’est un des messages de ce livre, beaucoup de gens peuvent faire face / accepter si on les accompagne et si ils peuvent échanger. L’acceptation de l’environnement et son support, d’après l’auteur, semble un élément clé. L’auteur semble penser que la tolérance est grandissante. Il me semble qu’il est très optimiste et sans doute légèrement aveuglé par son envie de justification de ses choix familiaux. Mis à part ce bémol, et la longueur du livre ; c’est un livre éclairant et troublant.

A une époque où en France, des conservateurs nient la différence et veulent avoir un seul modèle pour tous, cela devrait être une lecture obligatoire pour certains des manifestants.

«There is no such thing as reproduction. »

27/06/2013

Dear Life de Alice Munro


Des nouvelles qui se suivent et où on retrouve un style précis, où le vocabulaire est ciselé.  C’est du bel ouvrage, l’écriture est puissante, on sent l’écrivain académique. C’est bien fait. Trop bien fait ? pour y trouver beaucoup d’émotions

Exemple 1ere ligne de la 1ere nouvelle: To reach Japan

“Once Peter had brought her suitcase on board the train he seemed eager to get himself out of the way.”

J’avoue ne pas me souvenir des 15 nouvelles et regarder le titre des différentes nouvelles ne suffit pas à me les remettre en mémoire. 4 d’entres elles sont basées sur des souvenirs d’enfance en terme d’ambiance. Dear life est l’une d’entre elles.

Les personnages sont des solitaires ou cette petite Alice. Ce sont des hommes ou des femmes, des adultes plus ou moins âgés. Ils sont dans un Canada semi urbain ou à la campagne. Leur vie est souvent cantonnée dans un milieu où ils semblent piégés. Il y a peu de choix, les ruptures, les abandons sont nombreux. Tout cela se passe dans les années 50-70. Une autre époque. Les femmes sont abandonnées, utilisées, battues, passive. Les hommes ne sont guère mieux, quand ils ne battent pas leurs femmes, ils les quittent. C’est à la fois nostalgique et froid.

Je ne peux nier que l’écriture est belle et élégante mais trop travaillée pour que j’accroche vraiment.

23/06/2013

Le grand Meaulnes de Alain Fournier

"Il arriva chez nous un dimanche de novembre de 189..."

Un classique lu il y a quelques mois avec ma liseuse.

Quoi dire qui n'ait déjà été dit ou écrit sur ce roman. C'est entre le roman initiatique / d'aventures puisqu'il s'agit d'un histoire d'adolescents qui rentrent dans l'age adulte, le conte avec des éléments qui semble plus ou moins fantastiques, le roman régional avec cette découverte de la Sologne / Berry. C'est champêtre.

Il y est question de l'influence que peuvent avoir certaines personnes (positives ou néfastes).

La mort de l'auteur un an après la parution du roman a certainement joué un rôle. Mais cela ne peut en aucun cas expliquer le succès international de ce roman.

C'est un livre qui vous emporte. L'écriture est simple, elle vous ramène à une époque révolue, à la fois dans le temps mais aussi pour tous dans un moment spécifique l'entrée à l'age adulte. Puisque pour tous l'adolescence est une époque toujours difficile, impliquant de grandes transformations. C'est nostalgique et poétique. C'est tout simplement beau.

Tout comme le petit prince, ou l'étranger c'est un roman qui se relit avec plaisir.

13/06/2013

Hallucinations de Oliver Sacks


"When the word "hallucination" first came into use, in the early sixteenth century, it denoted only a "wandering mind."


Bien que cela ne soit pas un roman mais un livre de souvenirs et d’explorations sur certains phénomènes neurologiques, j’avoue avoir parcouru cet ouvrage comme un romain. L’auteur a écrit (entre autre) « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau » que j’avais également trouvé passionnant. Il faut reconnaitre aux Américains une capacité pédagogique et de suspens très impressionnante.

Le titre est self explanatory, l’auteur explore et explique le fonctionnement du cerveau pouvant mener à diverses hallucinations (visuelles, olfactives, auditives) sensorielles. Il est question de personnes aveugles ou mal voyantes qui « voient » des scènes, des personnes, de malentendants écoutant / entendant de la musique. Certaines des personnes ayant ces hallucinations sont conscientes que ce sont des visions pour d’autres cela peut être plus complexe. L’auteur fait un distinguo clair entre ces hallucinations et la maladie mentale.

L’auteur nous narre certaines de ses expériences avec le LSD et autres psychotropes avant leur interdiction. Son objectif de départ étant d’observer l’impact sur son cerveau. Il raconte l’addiction et ses effets.

Une des parties traite de l’épilepsie et du rôle joué par les hallucinations, de l’impact des hallucinations dans l’art ainsi que celui des drogues.

Une autre partie explique les hallucinations menant les gens à croire en un dieu. Une de ses patientes a ainsi changé cinq fois de religions ! Comme quoi on peut être comme saint Thomas et se tromper !
Il est question des sensations de « déjà vu » et également des gens qui ont perdu un membre et de cette sensation / douleur qui reste. J’ai été intéressée de lire que cette fois c’est le cerveau qui pouvait avoir l’hallucination d’un membre et ne plus avoir de douleurs.

J’ai adoré ce livre. Je vous le conseille si vous voulez en savoir plus sur ce qui se passe dans votre tête.

11/06/2013

Wonder de R. J. Palacio



"I know I am not an ordinary ten-year-old kit"


August est un jeune garçon atteint de plusieurs difformités faciales qui lui rendent la vie difficile. Il a du mal à manger, à entendre. Une sorte d’Elephant Man. Il mène une vie relativement protégée auprès de ses parents et de sa sœur. Lorsque ses parents décident qu’il doit aller au collège. Sa vie devient très difficile, il y a des trahisons, des lachages, des difficultés mais rassurez vous tout finira par s’arranger…


Bref un livre sur la tolérance, et l’acceptation de la différence. C’est gentil, plein de bons sentiments mais un peu trop.

26/05/2013

Joseph Anton de Salman Rushdie

Un livre étonnant. Je vous avertis, il est long. Sans doute, trop long. Mais si vous voulez comprendre ce qui se passe aujourd’hui avec la montée de l’intolérance religieuse, ce livre peut être intéressant. C’est un style très particulier puisqu’il s’agit d’un mélange de mémoire et de réflexions philosophiques. Salman Rushdie nous raconte sa vie suite à la fatwa qui a été lancée contre lui en tant que auteur des « Versets sataniques ». Je n’ai pas lu ce roman donc je n’ai pas d’avis sur le roman. Par contre ayant lu d’autres livres de Rushdie où la religion joue un rôle important, il me semble que son écriture est un moyen de dénoncer des positions extrémistes.

Dans tous les cas, je ne peux comprendre les fatwas, ni toutes ces manifestations de haine, ces menaces de morts. Comment une religion peut amener de tels débordements ? Cela restera un mystère pour moi.
Pour revenir à Joseph Anton, le titre fait référence au patronyme choisi par Salman Rushdie pendant toutes ces années passées caché. Il s’agit de la combinaison des deux prenoms de ses auteurs favoris Conrad et Chekhov
Plusieurs points sont intéressants dans ce roman / mémoire en dehors de la narration des évènements. J’ai aimé l’analyse de Rushdie sur la montée de l’intolérance religieuse et comment il est venu à la rédaction des versets sataniques. La narration de son enfance et de sa relation avec son père, la religion (sa famille est musulmane depuis plusieurs générations) et le racisme britannique est éclairante dans le sens où il connait la religion musulmane. Il est devenu athée mais il n’a pas de haine ni contre la religion, ni contre les Anglais. Son éclairage des relations géopolitiques et des relations avec les services secrets internationaux, non spécialisé et bien entendu d’un point de vue très personnel, permet de mieux comprendre les petites lâchetés et compromis pris pour faire des affaires as usual !!

Il raconte la guerre menée contre les libraires, éditeurs, traducteurs (assassinat du traducteur Japonais), et sa famille. Il narre comment la gauche ne va pas le soutenir alors que les conservateurs vont le faire. Tous pour des mauvaises raisons mais dans tous les cas il doit subir des critiques car il aurait cherché cet opprobre. C’est l’histoire de la lumière qui laisse la place à l’obscurantisme car il ne faut pas faire de vagues !
Par contre, ses déboires amoureux et familiaux sont lassants. Bien qu’il batte sa coulpe régulièrement et se reconnaisse certains torts, il est des pages où son attitude est vraiment limite et ses plaintes le rendent peu sympathiques.

En dehors de ce bémol, c’est un livre puissant, éclairant, à lire !

Pour ceux qui pensent qu’il ne faut pas faire de vagues : suite à la publication de Joseph Anton, la récompense promise à celui qui tuera Salman Rushdie a augmenté de 500 000 USD et est maintenant de 3,3 millions de dollars.

La première phrase « Afterwards, when the world was exploding around him and the lethal blackbirds were massing on the climbing frame in the school playground, he felt annoyed with himself for forgetting the name of the BBC reporter, a woman, who has told him that his old life was over and a new, darker existence was about to begin.”