31/10/2012
Yoko Ogawa « L’annulaire »
Décidément je ne quitte plus cet auteur. C'est le trois ou quatrième livre que je lis d'elle. J'ai lu ce roman d'une traite lors d'un congrès à Antalya. Cela fait deux semaines et maintenant j'ai du temps à rédiger cette note. J'ai un trou, un vide. De quoi parle ce livre?
Cela m'est revenu. Une histoire courte. Deux personnages principaux et quelques secondaires. Un immeuble, une histoire de spécimens. Qu'est ce qu'un spécimen? Il s'agit de souvenirs qui peuvent être un objet, une odeur, un son, une couleur. Une jeune femme devient l'assistante du "conservateur de spécimens". Ce métier lui plait. Son chef va lui offrir des chaussures et devenir son amant. Mais dans des circonstances très particulières. Une sorte de Barbe bleue auquel la narratrice n'échappera pas malgré les avertissement d'une des voisines.
C'est un livre étrange, une écriture très stylée. J'aime ces récits qui sortent de nul part, qui n'ont pas forcement de sens, ni une grande intensité dramatique. Mais le style donne une substance à ces récits. Ce n'est pas le meilleur roman de Ogawa que j'ai eu entre les mains mais c'est un récit rapide, qui tient en haleine.
« Cela fera bientôt un an que je travaille dans ce laboratoire de spécimens. »
20:37 Publié dans Littérature Japonaise, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
29/10/2012
Après le tremblement de terre de Haruki Murakami
Plusieurs nouvelles écrites après le tremblement de terre de Kobe. Et où le tremblement de terre joue un rôle mineur ou majeur. Parfois c'est une simple évocation, parfois un rôle déclencheur (comme dans la première nouvelle où la femme quitte son mari après avoir regardé les reportages sur Kobe).
C'est du Murakami, il y a de l'onirisme comme dans la nouvelle "le crapaud" où le tremblement a un rôle rédempteur.
Il y a des hommes et des femmes solitaires qui souffrent.
Il y a des descriptions assez fabuleuses comme le feu sur la plage, la femme qui nage, ...
Je suis toujours aussi fan...
Un ovni a atterri à Kushiro
« Elle avait passé cinq journées entières devant le poste de télévision, contemplant en silence les paysages dévastés : autoroutes et voies de chemin de fer coupées, banques et hôpitaux en ruine, rues commerçantes ravagées par les incendies. »
Un homme est quitté par sa femme et pour faire son deuil va faire un drôle de voyage.
Paysage avec fer
« Le téléphone sonna peu avant minuit. » trois personnes en derive se retrouvent sur une plage pour un feu de camp.
Tous les enfants de Dieu savent danser
« Yoshiya se réveilla avec la pire gueule de bois qu’il ait jamais connue. » une histoire de parentalité.
Thaïlande
« Au moment de la diffusion de l’annonce, Satsuki était plongée dans ses pensées. » une femme qui a vécu quelque chose mais on ne sait pas quoi. Et qui va faire un voyage initiatique.
Crapaudin sauve Tokyo
« En rentrant du bureau ce soir là, Katagiri trouva chez lui une énorme grenouille qui l’attendait. » l
La nouvelle la plus space de toutes ces nouvelles.
Galette au miel
« Masakichi avait pris tellement de miel qu’il ne pouvait pas tout le manger, aussi le mit-il dans un seau pour aller le vendre à la ville au pied de la montagne. »
Jolie nouvelle sur les sentiments et le rôle du second.
20:24 Publié dans Littérature Japonaise, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
27/10/2012
Grenouilles de Mo Yan
Voila un livre intrigant. Déjà le titre laisse perplexe mais il s'explique au fil du roman puisqu'il repose sur le son "wa" qui signifie bébé ou grenouille mais avec un idéogramme different. Il faut savoir que les deux jouent un rôle majeur dans ce livre. Et je ne parlerai pas des grenouilles pour éviter de vous dévoiler la fin.
C'est un livre où les personnages se succèdent à un rythme effréné et il est parfois difficile de s'y retrouver surtout lorsque l'on n'est pas familier avec les noms chinois.
Plusieurs histoires se croisent dans ce roman. Un homme Chinois Têtard (son nom de plume) écrit à un vieillard Japonais. Têtard voue une grande vénération à cet homme lettré mais on ne saura pas vraiment pourquoi. Même si on peut supputer in fine une relation familale vu les détails de la fin. C'est surtout un prétexte pour que Têtard raconte la vie de sa Tante qui n'est pas une tante mais une grande cousine et également la vie de Têtard. Or la vie de ces deux personnes couvre la période de la fin de Mao (1953), la révolution culturelle, la période de la naissance unique puis enfin notre époque. La tante qui était sage femme, gynécologue va devenir une farouche avorteuse qui ne laissera aucun répit aux femmes qui enfreignent la loi du planning familial. Tout le long du roman on perçoit les rouages de la vie chinoise de ces différentes époques. Où le héros du jour pouvait être l'ennemi de demain. Où les trahisons étaient légions. Où la femme, malgré l'égalité communiste, vaut moins qu'un homme. Surtout lorsque l'on parle natalité et culte des ancêtres. Et même aujourd'hui où un capitalisme effréné cohabite avec un PC politique.
Bien que ce roman soit tragique par les faits et les atrocités qu'il dénonce. Mo Yan réussit l'exploit de faire sourire le lecteur. Il nous rend compte de toutes ces horreurs et tous ces abus de telle façon qu'il nous donne l'impression d'être dans l'histoire.
La fin du livre écrite sous forme de pièce de théâtre nous permet à la fois d'avoir le fin mot de l'histoire et l'impact contemporain mais également d'avoir un aperçu / une comparaison entre deux styles très différents et je dois avouer que cette pièce m'a ennuyée par son caractère emphatique. Mais je pense que c'était un choix de l'auteur.
Ce livre permet de mieux connaitre cette Chine qui est fantasmagorique pour les occidentaux. C'est un livre qui parle de la place et du rôle de la femme, de la famille.
C'est franchement passionnant. Cela fera parti de mes découvertes 2012. Et je pense comprendre pourquoi il a eu ce Nobel de Littérature.
La première phrase est la suivante : "cher Monsieur Sugitami Yoshihito, Voila bientôt un mois que nous nous sommes quittés, pourtant je revois très nettement tous ces moments que nous avons passés ensemble dans mon pays natal."
18:34 Publié dans Coup de coeur, Littérature Asiatique, Livres, Top Ten | Lien permanent | Commentaires (0)
25/10/2012
Une si longue lettre de Mariama Bâ
Il est rare que je lise des romans africains. Celui ci est encore plus rare, il est écrit par une femme.
Encore une histoire tragique, décidément en ce moment je ne suis pas dans les livres drôle. Il va me falloir changer, j'aurais besoin d'un peu de gaieté.
Encore sous une forme de lettre. Mais cette fois pour une amie intime et surtout pour décrire des événements / des traditions et leurs impacts sur cette femme.
Elle est mariée depuis trente ans, elle a neuf enfants de cet homme. Mais depuis cinq ans, il a pris une seconde épouse plus jeune qu'elle. Et ce mari qui voulait absolument l'épouser quand elle était jeune a jeté son dévolu sur une amie de sa propre fille. Ce mari qui devrait prendre soin de ses deux familles et qui ne le fait pas car cette nouvelle famille coute cher, très cher... Ce mari, il est mort et au Senegal commence alors une nouvelle épreuve pour cette femme. Elle va vivre en recluse pendant 40 jours puis subir les demandes en mariage de son beau frère puis de nombreux autres car l'héritage est important.
Cette femme qui a subit beaucoup nous raconte son chagrin face aux trahisons de son mari, ses soucis, ses tiraillements entre tradition et modernité entre la religion et ce qu'en font les hommes. Elle nous parle de ses enfants, de son amie qui a fait un autre choix. Elle nous dit sa douleur, ses doutes...
C'est un livre poignant qui montre comment les femmes sont victimes de ce système traditionnel, patriarcal et où la religion sert de paravent à des choix de société monstrueux où les femmes et les enfants ne sortent pas indemnes. Ni même les hommes qui se servent et souffrent du système.
Cela me rappelle cette discussion sur un blog où des femmes converties tentaient de justifier la polygamie dans la religion musulmane en expliquant que cela était prévu pour que les femmes plus âgées (la quarantaine) et veuves ne se retrouvent pas seules et esseulées bref que l'homme se faisait polygame par charité musulmane... Du haut de leur moins de trente ans et de leurs certitudes religieuses, elles jugeaient cela très bien.... chez les autres... Parce que bien entendu leur cher mari ne leur ferait jamais cela... Et qu'elles ne l'accepteraient en aucun cas...
Bizarre que la plupart des polygames choisissent des femmes plus jeunes.
Une première phrase: "Aïssatou, J'ai reçu ton mot"
21:34 Publié dans Littérature Africaine, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
23/10/2012
La chasse dans les collines de Yasushi Inoué
Ces deux jours passés au calme m'ont permis de lire deux livres de plus de cinq cent pages chacun, de rédiger neuf notes bref un vrai exploit.
Voici des notes de nouvelles lues il y plusieurs mois. Les nouvelles de Inoué dont j'ai parlé à plusieurs reprises se savourent avec modération car plus que l'histoire, ce qui me plait est ce style fin, élégant et d'une précision étonnante. Ce sont des bijoux
Trois nouvelles pour cette note.
"La chasse dans les collines" au départ récit qui se veut de chasse pour finalement raconter une vie où la chasse joue un rôle surprenant. Et où les auditeurs vont découvrir un inconnu parlant de moments très intimes.
1ère phrase : "Vous voulez m'entendre parler de chasse?"
"Veillée funèbre" est une nouvelle étonnante. Elle narre la fin de vie d'un journaliste du point de vue de sa dernière maitresse qui l'a suivi dans son exil en province. C'est l'occasion pour elle d'essayer de comprendre pourquoi elle a rejoint cet homme et de mettre des mots sur sa douleur et sur cette relation amoureuse complexe.
L'auteur arrive à nous décrire les tourments de cette jeune femme d'une façon élégante. La première scène du deuil est décrite de telle sorte que l'on sent la surprise montée et l'on se demande qui est cette jeune personne.
1ère phrase: "Tous les journaux, comme par un accord tacite, annoncèrent la mort de Reizaku Niizu dans des notices similaires en petits caractères au bas de leur page "faits divers"."
Sannomiya en feu
1ère phrase: "J'étais l'une des figures du Sannomiya de cette époque.
Sannomiya est un quartier de Kobe. Des jeunes filles, la guerre, la défaite, l'amitié, l'amour, le sexe, la jalousie tout cela dans une ambiance de fin du monde ou en tout cas d'un monde puisque l'incendie dont il est question est provoqué par un bombardement.
21:27 Publié dans Littérature Japonaise, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
21/10/2012
Les Bosniaques de Velibor Čolić
Un livre coup de poing. Le sous titre "hommes, villes, barbelés" est très parlant.
Il y a trois grands chapitres qui racontent des histoires de morts, de guerre. Dans la première il s'agit d'épitaphes rédigées pour des anonymes dont aucun journal, aucune TV n'a parlé mais qui en quelques lignes racontent un destin tragique, des tortures.... Ou alors un meurtrier(e). Trois classes Les musulmans, les serbes et les croates. Et même si les atrocités sont plus pressentes dans certaines parties que dans d'autres, on ne peut pas dire qu'un groupe soit entièrement innocentés. c'est poignant.
Dans la seconde partie, il est question de villes et de leurs anéantissements. La liste est longue et les récits tragiques. Une sorte de litanie pour oublier l'oubli. J'avoue avoir reconnu certains noms comme Mostar, Sarajevo, mais je ne connaissais pas Modriča, Visegrad.
Dans la dernière partie il est question de camps de prisonniers. Il y est question de femmes, d'hommes, de mort, de juifs, de honte...
L'auteur qui a connu la guerre et ces camps de prisonnier a écrit un livre dont ma note ne peut que rendre injustice.
Il faut lire ce livre... C'était il y a vingt, c'était à coté, c'était en Europe. J'avais 24 ans et cela me semblait si loin... Je n'y comprenais rien, je n'ai rien dit, rien fait...
Que faut il faire pour éviter une telle guerre? Comment éviter que cela ne revienne? Il y a comme une odeur fétide qui monte de notre époque qui laisse à penser que ces craintes ne sont pas infondées.
Le pire de ces listes est que régulièrement ce sont des voisins qui commis ces meurtres... Guerre civile, fratricide...
La première phrase est une prière "Ave MARIA, gracia plena..."
09:38 Publié dans littérature de l'Est, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
19/10/2012
Kolyma de Tom Rob Smith
La suite de "child 44" raconté hier. Je l'ai lu plusieurs semaines après mais j'ai du retard dans les notes.
J'avoue que j'ai moins accroché. Le super héros qui survit au goulag, à la répression du soulèvement de Budapest... Tout en dénonçant la récupération de l'ère Khrouchtchev par des apparatchiks... Bof bof.
Le personnage de Fraera parait encore moins crédible surtout sur la seconde partie en dénonciatrice du système. Je pense qu'il y a cent pages de trop...
La seule partie un peu intéressante reste sur l'impact de la déstalinisation.
A trop vouloir exploiter un filon, l'auteur n'a pas retrouvé la force du 1er tome.
je ne lirai pas la suite.
1ère phrase sans grand intérêt.
"Durant la grande guerre patriotique, il avait fait sauter le pont de Kalach pour protéger Stalingrad, dynamité des usines, les réduisant à des tas de gravats, et mis le feu à des raffineries de pétrole impossibles à défendre, quadrillant l'horizon de colonnes de fumées noires."
21:23 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
18/10/2012
Child 44 de Tom Rob Smith
Voici un livre qui devrait plaire aux amateurs de polars et de romans historiques. Ce n'est pas un grand livre, cela ne vaut pas HHhH mais c'est un bon polar. Il se lit facilement sur la plage ou dans un aéroport. Par contre il faut avoir le coeur bien accroché. J'avoue que j'ai failli abandonner à la fin du premier chapitre. La scène de la famine russe étant un peu trop réaliste à mon gout. Mais n'ayant rien d'autre à lire, j'ai décidé de continuer. Bien m'en a pris.
Roman situé de 1933 à 1953 (année de la mort de Staline), on voit l'impact du Stalinisme sur la vie quotidienne des Russes. On suit la trajectoire de l'officier Leo Demidov. Héro de guerre, devenu officier de la police interne chargé de découvrir les traitres internes. Convaincu de sa mission de travailler pour un monde meilleur, il n'hésite à aucun sacrifice. La vie d'un homme est peu de chose face à la tache à accomplir. Jusqu'à ce qu'un homme dont il va sauver la vie pour mieux la ruiner va lui ouvrir les yeux. Cette rencontre va déclencher une série d'événements qui vont changer sa vie, sa carrière, son mariage, ses rapports avec les autres.
A cela se mêle une histoire de jalousie avec un confrère peu scrupuleux, une série de meurtres qui font penser à un tueur en série qui ne peut exister puisqu'il n'y a pas de crime en Union soviétique. Un fin rocambolesque qui peut ne pas plaire... mais qui est digne d'un polar.
En ce qui me concerne j'ai aimé ce mélange sociologique / polars. J'ai trouvé intéressant de comprendre un peu mieux cette dictature fondée sur la dénonciation de ses proches, de comment le système fonctionnait. J'ai lu qu'un serial killer similaire a existé en URSS mais à une autre époque. J'ai acheté le tome suivant. Je vous tiens au courant dès que je l'ai lu.
La première phrase :"Since Maria had decided to die, her cat would have to fend for itself."
19:22 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (2)
14/10/2012
Freedom de Jonathan Franzen
Un livre fleuve et qui rencontre un succès important. Les uns aiment, pendant que les autres n'accrochent pas. En ce qui me concerne, je ne sais pas trop. Je l'ai lu avec plaisir mais j'avoue qu'il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. L'ayant lu en septembre, un mois plus tard il ne me laisse que peu de souvenirs. Si ce n'est que cela pourrait être une illustration négative de "la fin justifie les moyens".
Cette saga familiale sur une deux générations est prenante. Les parents qui semblent modèles vont peu à peu devenir des adultes qui perdent leurs illusions et leurs principes. Leurs enfants vont devenir de parfaits exemples de réussite américaine en y laissant quelques plumes mais pas trop surtout le fils qui se trouve être un bel exemple d'égocentrisme avant de devenir une sorte de philanthrope peu crédible.
Dans ce livre il est beaucoup question de valeurs, de la société de consommation, de la nature et de sa préservation (prétexte à tous les abus et tous les coups fumeux). En surfant sur le web, j'ai appris que Franzen était lui même un écologiste convaincu mais que c'était la première fois qu'il abordait ce thème dans son oeuvre. J'ai aimé cette partie sur l'impact du concept d'un mal pour un plus grand bien... mais j'ai moins aimé la fin peut être un peu facile...
Pour vous faire un meilleur avis sur ce livre je vous propose deux critiques qui peuvent vous en dire plus.
Au final, je reste mitigée sur ce livre mais les différentes critiques m'ont données envie de lire Corrections de cet auteur qui m'a l'air melleur que Freedom.
Un avis pour:
http://www.amazon.com/review/R32QIVPORN2TXC/ref=cm_cr_pr_perm?ie=UTF8&ASIN=0374158460&linkCode=&nodeID=&tag=
Un avis contre:
http://www.amazon.com/review/R78S2C2I39R9Y/ref=cm_cr_rdp_perm?ie=UTF8&ASIN=0374158460&linkCode=&nodeID=&tag=
Enfin pour finir la première phrase : "Les nouvelles concernant Walter Berglund ne furent pas découvertes dans un quotidien local - Patty et lui étaient partis pour Washingtown deux ans plus tôt et ils ne signifiaient plus rien pour St Paul - mais la bonne société urbaine de Ramsey Hill n'était pas loyale à sa ville au point de ne pas lire le New York Times."
En tout cas je serais heureuse de savoir ce que vous en avez pensé.
16:21 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
30/09/2012
Salman Rushdie Le clown Shalimar.
Un des meilleurs livres que j'ai pu lire ces derniers temps. En plus avec les événements de ces dernières semaines, cela crée une résonance toute particulière.
Une histoire dans l'Histoire ou comment décrire le déchirement du Cachemir à travers 4 récits de vie entrelacées. Une écriture puissante qui m'a émue, un style à la fois exotique mais aussi très évocateur.
Shalimar : l'ado, homme, qui fut un clown, un amant, un mari, un fils, un meurtrier.
Boonyi: L'ado, la femme qui fut amante, traitresse, trahie, mère, fille, fantôme....
Max: qui fut fils, résistant, mari, diplomate, traitre, père
Hindi qui fut la fille et qui part à la découverte de cette histoire à la mort de son père
J'ai aimé découvrir le Cachemir, ces villages et ces personnages, ces rituels, ces traditions.
Quelques lourdeurs... Une fin improbable peut etre de trop mais sinon un livre à lire. Pour mieux illustrer ces points je partage un extrait d'un article du Gardian
"Once we get through this vast flashback and return to the point of the murder we realise what was hidden from us the first time it was played out: the grand symbolism of the act. So the resentful Muslim, in revenge for what he sees as the corruption wreaked by the west, is being used by greater political forces to try to cut down the American Jew; leaving in his wake a confused individual, neither western or eastern, who is nevertheless determined to understand and to survive.
Rushdie has previously made his characters' fates mirror the fates of nations: Midnight's Children brilliantly wove the conceit of the child born at the moment of India's independence, entangling his desires and disappointments with those of India itself. But that was a humane novel in which the parallels to wider stories never weighed down the characters. The characters in Shalimar the Clown, by contrast, are almost crushed by the freight of nations that they carry around on their shoulders. If you're prepared to take this novel as an impassioned lecture on the roots of violence and the awful fate of Kashmir, it can work powerfully. But lose sight of the lecture, and you are left with an increasingly absurd plot and a style that is more and more mannered.
The best parts of the novel are undoubtedly those set in Kashmir; Shalimar and Boonyi's youth and family background are realised with humour and sensual detail. And the destruction of Kashmir is the true heart of this book. When dealing with that tragedy Rushdie's style is genuinely passionate; this is a paean of love to a destroyed homeland. By contrast, when Rushdie journeys into the past of Max Ophuls the tale becomes coldly decorative. We are taken to Strasbourg at the oubreak of the second world war, where Ophuls escapes across enemy lines and seduces a German military assistant; but history is here being used merely as an excuse for some highly coloured yarn-spinning.
One metaphor running throughout is Shalimar's tightrope-walking talent, reprised when he starts to work as an international terrorist. "He remembered his father teaching him to walk the tightrope, and realised that travelling the secret routes of the invisible world was exactly the same." Max Ophuls thinks similarly of his double identity during the war: "Entering the Resistance was, for me, a kind of flying ... One lifted oneself away from one's life." Flying and tightrope-walking are the ideal images for a book in which history becomes one enormous, highly coloured pattern seen from above. "Everywhere was now a part of everywhere else," we learn in the first chapter. "Our lives, our stories, flowed into one another's, were no longer our own."
But even if our lives flow into one another's, they do in fact still feel like our own, day by day. This individual ordinariness is what escapes Rushdie in this book, and the problem becomes particularly acute when we are left with India Ophuls at the end. Her grand destiny is to confront all the horrors of the past, and she symbolically renames herself Kashmira. But the problem with a character who is not allowed to be just an ordinary person is that she may turn out to be not even that. Although Rushdie has complained that people read his novels as being partly autobiographical, in fact that is the reading that gives this book most resonance. Because if we read the last pages as being about India/Kashmira, they are hopelessly unaffecting, but if we see them as Rushdie's song both of sadness and of hope for himself and his world, then they have more power to move us."
En ce qui me concerne j'ai beaucoup aimé car ce livre m'a permit de mieux comprendre certaines choses. Le rôle de la religion, l'ambiguité des US tout cela se retrouve dans ce roman qui m'a donné envie de lire d'autres livres de Salman Rushdie que je ne connaissais que de nom. Je lirai sans doute les enfants de Minuit bientôt.
C'est ce que j'aime dans les romans quand ils vous font voyager, découvrir de nouveaux univers tout en vous apprenant.
La première phrase à venir en Anglais car c'est la langue du livre que j'avais.
22:13 Publié dans Coup de coeur, littérature Anglophone, Livres, Top Ten | Lien permanent | Commentaires (0)