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09/05/2011

"Le spirite mélancolique" de Antonio Soler

Maintenant c'est moi.

Voilà une première phrase percutante...

Comment raconter ce livre? C'est un défi. L'action se passe en Espagne à Malaga. Il y est question d'un crime mais aussi de la guerre 30 ans plus tôt. Entre les deux, un homme qui reconnait dans la personne assassinée, l'enfant d'une femme qu'il a aimé pendant cette guerre. Cet homme, un journaliste va se mettre à la recherche de son passé, de ce qu'il est devenu de lui, de l'assassin.

D'autres destins traversent sa vie. Il y est question d'adolescences et de vies difficiles.

Alors qu'il y a deux personnages centraux, les personnages secondaires sont multiples. Les aller retours tant dans le temps qu'entre les deux personnages centraux sont nombreux et parfois très rapides. Cela rend la lecture difficile. Je ne sais si c'est du au fait qu'il s'agisse d'une version non corrigée. Peut être que la version finale est plus explicite. En tout cas, j'ai eu du mal à rester dans ce livre. Il m'a fallut du temps pour le finir alors qu'il fait moins de 300 pages.

C'est un style qui peut être frappant. On sent la lourdeur de l'Espagne Franquiste. Même si il n'est jamais question directement ou explicitement de cette période. J'ai trouvé l'atmosphère pesante. L'auteur sait y faire avec les mots.



... Je voulais que la guerre ne finisse jamais, Cravate. Je n'ai jamais été aussi vivant. Et il me semble que ce qui est arrivé ensuite n'a pas d'importance, comme si j'étais mort là-bas, avec ces hommes que j'ai vu se perdre dans le bouillard ce jour là, et que tout ce qui a suivi n'est que du remplissage, de l'attente. Comme si j'étais un de ces épouvantails qu'on met dans les champs, bourré d'étoupe...

08/05/2011

"Le chant des pistes" de Bruce Chatwin

Le dernier livre offert par www.blog-o-book.com et le livre de Poche.

C'est un livre dense et surprenant.

Il y est question de voyages, de l'Australie et des aborigènes, et puis en général des peuples nomades.

L'auteur nous convit à une découverte de sa passion des peuples nomades et de ses théories sur l'impact du voyage sur l'humanité. C'est très différente des Pérègrins dont j'avais parlé ici. Car il ne s'agit pas des voyageurs en général mais d'une sorte d'élite. Il y est question d'anthropologues, d'ethnologues célèbres. Il y est aussi question de l'auteur et de son histoire.

C'est à la fois fouillé, on apprend des tas de choses mais aussi un peu fouilli... J'avoue avoir eu du mal à passer les 50 premières pages et puis je m'y suis faite. J'ai préféré la partie sur les aborigènes. J'ai trouvé passionnant ces chants créateurs et tout ce qui est traditionnel. J'ai aimé le lien entre l'art et la tradition, la connaissance et les mépris de l'homme blanc pour une culture / une connaissance qui lui y si étrangère.

Bref ce n'est pas un livre pour tous ou pour tous les moments mais j'ai apprécié ce moment qui m'a faire revivre mon périple en Australie. Si vous avez envie de voyager, de découvrir ce continent et ce peuple si lointain alors n'hésitez pas.

La 1ere phrase est la suivante:

" A Alice Springs, quadrillage de rues écrasées de soleil ou des hommes en chaussettes blanches entraient et sortaient sans arrêt de Land Cruisers, j'ai rencontré un Russe qui dressait la carte des sites sacrés aborigènes. "

Merci encore à Blog o Book et au livre de Poche pour ce cadeau.

07/04/2011

« Poser nue à la Havane » de Wendy Guerra.

 

Cette fois, cette note concerne un livre emprunté à la bibliothèque. Il s’agit de « Poser nue à la Havane » de Wendy Guerra. J’ai découvert cet auteur à l’occasion des AIR 2010. J’avais alors lu « tout le monde s’en va » : c’est un journal romancé / autobiographique sur une jeunesse cubaine. Wendy Guerra y relate une enfance martyre entre en Père alcoolique, violent et une mère battue, qui va quitter son père, vivre une vie de bohème mais qui ne saura ou ne voudra pas protéger sa fille des violences de son père. Ce livre est magnifique. On y découvre la vie Cubaine avec les gens qui petit à petit disparaissent en exil (d’où le titre). Aujourd’hui W Guerra vit encore à Cuba et est romancière. Elle explique que son journal est sa planche de salut. Lors des AIR, c’était une jeune femme tout de noir vêtue avec un joli chapeau et une coupe à la Mireille d’Arc. Bref conquise par ce premier roman, je m’étais promise de lire ses autres œuvres.

 

Voilà c’est fait… J’avoue ma déception. C’est une belle écriture mais elle m’a laissée indifférente. Basée sur l’année passée par Anaïs Nin à Cuba, Wendy Guerra invente le journal qu’aurait pu écrire Anaïs. Je comprends l’attirance de Wendy Guerra pour cette femme car elles ont des trajectoires et des habitudes semblables mais voilà je me suis ennuyée.

 

Je comprends le besoin de révolte d’une femme à cette époque où seul le mariage compte, je comprends le vide laissé par l’abandon du père et les difficultés face à la pauvreté. Car finalement descendre de milieu social est probablement pire que d’avoir toujours appartenu à un milieu (même pauvre). Mais pourquoi cette rébellion me semble t elle si stérile ? Alors que dans « tout le monde s’en va » la petite fille m’avait émue et j’aurais aimé la prendre dans ma bras, cette Anaïs Nin me semble seulement neurasthénique. En même temps, j’ai l’impression d’être passée à coté de quelque chose… Si seulement je savais quoi…

 

En conclusion, si vous ne connaissez pas Wendy Guerra, je vous conseille vraiment de la découvrir dans « Tout le monde s’en va », concernant « Poser nue à la Havane » vous l’aurez compris je ne peux pas vraiment le recommander…

05/04/2011

"SAM : le cercle de la prophétie" de Mireille Michèle

 

Je viens de finir le dernier livre que m’a envoyé www.blog-o-book.com:  C’est une saga / trilogie SAM : le cercle de la prophétie.

 

Premier roman et première publication. J’en ai déjà parlé dans une note précédente ici. Je ne vais donc pas revenir sur les points abordés, la fin ne m’ayant pas fait changer d’avis.

 

Connaissant peu la fantaisy (mes seules références étant : « le seigneur des anneaux » (livre culte) et Harry Potter), je ne suis pas une experte de ce type de littérature. Cette note n’est donc probablement pas très pertinente pour quelqu’un qui aime ce style.

 

Que dire de ce livre ? Le graphique de la première page utilisé également sur le marque-page offert par l’éditeur est très esthétique. Merci encore au Piment Graphique car c’est un joli livre.

 

Malheureusement je n’ai pas accroché car si j’ai aimé l’idée de la transformation dans la tradition amérindienne, la suite avec les vampires m’a laissé froide… L’idée des deux frères était originale malheureusement la fin m’a semblée bâclée et plate. J’en suis navrée car j’aurais aimée être plus positive pour ce premier roman éditée par un nouvel éditeur. C’est courageux de se lancer dans une telle aventure.

31/03/2011

"Passagers de l’Archipel" de Anne Catherine Blanc

Offert par le www.blog-o-book.com Merci.  


J'en ai déjà parlé dans la note d'hier donc je ne recommence pas depuis le début. Allez y vous y découvrirez les 3 premières nouvelles.

J'ai lu les trois dernières nouvelles et je dois avouer que mon plaisir est allé croissant. J'ai aimé Colette et sa découverte de Tahiti mais surtout de l'amitié.

Dommage qu'elle n'ait pas su dire bye bye à la routine de son pays saturnien.

Enfin la chute de la dernière nouvelle m'a beaucoup plu. Elle m'a fait rire. Ces gendarmes faisant face à cette mama antipathique mais qui pense avoir le dessus et qui va se faire avoir par sa propre prétention. Qui l'eut cru...

Un très bon livre, avec des personnages très différents mais qui sont émouvants ou énervants suivant les cas. En tout cas attachants. Une belle écriture, stylée mais sans trop de fioritures. Classe mais pas ampoulée... Bref du bonheur. Une découverte.

Merci encore à www.blog-o-book.com et à Mme Blanc et aux éditions Ramsay.

26/03/2011

Les Pérégrins de Olga Okarczuk

 
J’ai enfin fini les Pérégrins de Olga Okarczuk. Quel soulagement, je comptais les pages restantes….

Je vais être de très mauvaise foi mais même sa première phrase est plate : « J’ai cinq ou six ans »
 
Pour un roman sur le voyage (ou plutôt sur les gens qui voyagent) je ne peux pas dire qu’il m’ait vraiment transporté (dans le sens de ravie)… J’ai failli laisser tomber au bout de 50 pages.
 
Ce roman est une suite de personnages différents ayant en commun le fait qu’ils voyagent, et l’intérêt, plus ou moins prononcé, pour la plastination (technique d’embaumement du corps humain / animal). Certains de ces personnages apparaissent, disparaissent, on ne sait pas trop pourquoi. Cela peut être des voyages temporels (retour historique) et géographiques.
 
J’ai aimé cette Polonaise immigrée aux antipodes, par contre les autres m’ont souvent laissé indifférent. C’est poussif. J’y ai retrouvé l’idée de l’Homme qui parle de Llosa dans cette secte russe qui doit voyager pour ne pas se laisser emporter par l’adversité. Mais franchement cela n’a pas l’intérêt d’un Llosa.
 
Mme Olga Okarczuk, je ne vous relirai pas.

24/03/2011

"La marche de Mina" de Yoko Ogawa

Une très jolie première phrase:

"La première voiture dans laquelle on m'a transportée après ma naissance était un landau arrivé de la lointaine Allemagne à travers les mers, avec une frise de laiton ciselé appliquée tout autour."

D'accord elle ne vaut celle de l'Africain mais elle pose ce roman.

Dans le livre Japonais que j’ai fini en rentrant de Madrid, il n’est pas question de tremblement de terre, ni de tsunami, même si l’action se passe à Kobe. Non il y est simplement question d’une année qui va transformer la vie d’une adolescente en 1972.
 
Tomoko a perdu son père. Sa mère va suivre une formation et doit l'envoyer vivre chez sa sœur pendant un an. Mina va découvrir une famille et une vie très différente des siennes. Je vous donne quelques indications sur cette famille :

- La tante est semi alcoolique et passionnée par les coquilles dans les textes. Elle est mariée à un homme, directeur d’une usine de boisson type coca cola.

- Cet oncle, très charismatique et exotique (sa mère est allemande), a une double vie que Mina va peu à peu découvrir.

- Un cousin qui étudie en Suisse pour lequel Mina éprouvera ses premiers émois amoureux.

- La cousine de Tomoko: Mina. Jeune fille asthmatique qui collectionne les boites d’allumettes et qui lit énormément.

- La grand-mère allemande Rosa, rescapée d’une famille juive qui a disparu dans la Shoah (en particulier sa jumelle).

- La cuisinière (sorte de majordome) a le même âge que la grand-mère et elle est devenue sa jumelle de substitution. Elle est passionnée par les concours et est la colonne vertébrale de la famille.

- Un jardinier, homme à tout faire.

- Et surtout ne pas oublier un hippopotame nain qui sert de taxi à la cousine…
 
Cette famille et cette année hors de son univers habituel va transformer Tomoko. Elle va découvrir la lecture, ses premiers émois amoureux, le hand ball et les jeux olympiques de Munich, l’indépendance… De la suite de la vie de Mina, on apprend peu de chose, elle n’a pas eu d’enfant mais est devenue bibliothécaire (suite de cette année), elle est en contact avec sa cousine et sa famille mais de façon peu régulière par contre cette année reste gravée dans sa mémoire.
 
C’est un joli roman, avec une écriture simple sans esbroufe. On découvre le monde d’une adolescente qui se trouve confrontée à la vie des adultes, avec toutes les contradictions, les mystères et les bizarreries que cela implique.
 
Je lirai avec plaisir un nouveau roman de cet auteur car sans être LE roman du siècle, c’est un univers qui m’a plu.

Post note: je viens de me rendre compte en lisant cette note que j'avais déjà lu deux livres de Yoko Ogawa le musée du silence et Amours en marge. décidément, ces fiches de lecture sont parfaites pour garder une trace de mes lectures.

18/03/2011

L'horizon de Patrick Modiano

Pour mon RDV des grandes lectrices du mois de mars, nous avons fixé comme lecture « Rosa Candida » et « L’horizon ». Je suis sure que nous parlerons également de « Pierre de patience » car nous l’avons toutes lu et il nous a marqué. Mais revenons à l’horizon.
 
J’ai lu ses 172 pages d’une traite dans l’avion qui m’emmenait à Madrid.
 
Sa première phrase : « Depuis quelques temps Bosmans pensait à certains épisodes de sa jeunesse, des épisodes sans suite, coupés net, des visages sans noms, des rencontres furtives. »
 
J’avoue être un peu perplexe. J’ai l’impression d’une histoire inachevée. Ces personnages, découvert petit à petit, j’aurais aimé en savoir plus sur certains d’entre eux.
 
L’action semble se passer alors que le narrateur à 60 ans. Cet homme a des flashbacks, des bribes de souvenirs qui lui reviennent en mémoire, datant de ses 20 ans vers 1968 (les CRS, les étudiants, l’Algérie? On n’en saura pas plus). Une certaine Margaret le hante, elle est au centre de ces souvenirs. Au départ, elle semble avoir disparu de façon tragique, mais au fur et à mesure du livre, les personnes évoquées que l’on croyait disparues vont réapparaitre … avec 40 ans de plus. Le narrateur est poursuivi par ses fantômes et racontent ceux de Margaret. Puis c’est le tour de Margaret de nous parler, mais cela n’éclaircit pas vraiment les événements.
 
Il semble que ces deux personnages aient été élevés dans des familles dysfonctionnelles. Ils sont peu surs d’eux. Ils se sentent poursuivis. On ne sait où commence la réalité des menaces et les fantasmes. La femme déménage et coupe les ponts régulièrement, harcelée par un homme qui semble dangereux mais est-ce la seule source de ses tourments. Que s’est il passé pour sa mère française, qui lui donne naissance au lendemain de la seconde guerre mondiale dans Berlin détruit? Qu’a fait Margaret pour avoir peur de la police ? Que sont ces agences intérimaires pour lesquelles travaille Margaret, qui servent de sous traitant à la police ? Pourquoi se fait-elle renvoyer par les Fernes ? Ont-ils découvert quelque chose de son passé ? Pourquoi le Dr Poutrel et Yvonne Gaucher sont ils arrêtés par la police ? Qui est ce Mr Bagherian ? Et surtout pourquoi Margaret disparait elle et ne donne plus signe de vie à Bosmans ??
 
Autant de questions sans réponses. Peut être mes amies grandes lectrices pourront me donner des pistes…
 
En tout cas arrivée à l’hôtel, j’ai relu la moitié de ce livre pour essayer de trouver des réponses à mes questions. J’étais en effet persuadée que ma lecture rapide (trop sans doute) avait laissé échapper des indices.
 
Ce livre semble insister sur les possibles de la vie, sur les gens que l’on croise une fois ou plus, sur ces destins que l’on ne connait pas et sur les possibles que l’on ne connaitra pas non plus.
 
Quelques phrases sélectionnées :
 
- Le présent est toujours plein d’incertitudes, hein ? Vous vous demandez avec angoisse ce que va être le futur, hein ? Et puis le temps passe et ce futur devient le passé, hein ?
- Ces fragments de souvenirs correspondaient aux années où votre vie est semée de carrefours, et autant d’allées s’ouvrent devant vous que vous avez l’embarras du choix. Les mots dont il remplissait son carnet évoquaient pour lui l’article concernant la « matière sombre » qu’il avait envoyé à une revue d’astronomie. Derrière les événements précis et les visages familiers, il sentait bien tout ce qui était devenu une matière sombre : brèves rencontres, rendez vous manqués, lettres perdues, prénoms et numéro de téléphone figurant dans un ancien agenda et que vous avez oubliés, et celles et ceux que vous avez croisés sans même le savoir. Comme en astronomie, cette matière sombre était plus vaste que la partie visible de votre vie. Elle est infinie. Et lui, il répertoriait dans son carnet quelques faibles scintillements au fond de cette obscurité. Si faible, ces scintillements, qu’il fermait les yeux et se concentrait, à la recherche d’un détail évocateur lui permettant de reconstituer l’ensemble, mais il n’y avait pas d’ensemble, rien que des fragments, des poussières d’étoiles… »
 
- Le printemps de l’hiver

 
Modiano réussit parfaitement à illustrer la sensation du temps qui passe, des possibles qui peu à peu disparaissent, ou laissent place à d’autres options…
 
L’horizon : c’est l’avenir.
 
Il me semble que l’auteur nous fait part de son expérience du temps qui passe. Cela ne m’étonnerait pas si Modiano allait vers ses 50 ans.  Son style est léger, il vous entraine dans son histoire.
 
J’ai décidé de lire un autre de ses livres pour voir si je retrouve ce style et quels sont les autres thèmes qu’il traite. Car en fait je ne sais toujours pas si j’aime ou pas Modiano…
 

14/03/2011

"Les saisons de Giacomo" de Mario Rigoni Stern

Et voilà j’ai fini « les saisons de Giacomo » de Mario Rigoni Stern.

C’est un livre surprenant.

Stern est comparé dans la présentation du livre à Primo Levi et Italo Calvino… Adorant Calvino et aillant été très émue par « Si c’est un homme », j’avoue être restée un peu sur ma faim car avec de telles comparaisons, je m’attendais à autre chose mais c’est le seul bémol.

L’entre deux guerre en Italie dans une région montagneuse à la frontière de l’Autriche, on découvre le quotidien de Giacomo, sa famille, ses amis. Un univers où la misère est très présente. Giacomo et sa famille survivent grâce à la récupération de métaux trouvés dans les champs de bataille lorsque la neige ne recouvre pas tout. Son père, qui a fait la guerre lui apprend les rudiments du métier. Il lui explique également les mouvements des différentes divisions et lui montre toute la futilité de ces guerres. L’hiver, ce père émigre d’abord en France, puis en Suisse, et enfin en Afrique. Les femmes et Giacomo restent au village. Peu à peu le fascisme prend une place de plus en plus importante dans la vie du village et dans la vie des gens. Implications qui ne sont pas toujours visibles ni vraiment comprises… Et puis arrive la seconde guerre mondiale.

Un livre qui raconte la vie campagnarde. Un livre qui décrit d’une façon simple une tranche de vie, une époque révolue, sans être gnian-gnian. Un livre qui n’embellit pas la misère mais qui ne méprise pas les gens concernés. Une écriture simple, peut-être un peu datée, qui montre la misère sans la caricaturée. C’est un livre qui m’a beaucoup appris sur l’histoire de l’Italie de l’entre deux guerre avec la montée du Duce. Une époque où les informations circulaient lentement, où la religion jouaient un rôle important même si il est peu décrit (la foire de la St Mathieu).  

Dès la seconde page, cette phrase m’a beaucoup plu : « Le silence et la pénombre étaient remplis de souvenirs qui semblaient demander la parole. »

Un grand merci à blog-o-book qui m'a permis de découvrir cet auteur.

09/03/2011

« Le chœur des femmes » de Martin Winckler

 
« Qu’est ce qu’on m’avait raconté, déjà ? »
 
Une fois dit que ce n’est pas de la grande littérature, il faut préciser que c’est un livre intéressant et même passionnant pour plusieurs raisons.
 
D’abord, on apprend plein de choses sur la contraception et le corps des femmes. C’est écrit avec des mots simples mais ce n’est pas beta. On apprend sur les femmes en général, sur leurs vies, leurs malheurs, leurs espoirs, … On apprend sur le milieu hospitalier et l’industrie…  bon là je suis plus réservée, c’est très caricatural mais je veux bien penser que de tels abus aient existés et peut être existent encore. On comprend mieux alors pourquoi il y a de si mauvais médecins.
 
Ensuite c’est une histoire avec des rebondissements. Une jeune médecin, très douée, percluse de certitudes, misogyne, comme pas permis, va se retrouver confronter à des femmes, qu’il ne s’agit pas seulement de « découper » (elle est chirurgienne) mais d’écouter et surtout d’entendre sans juger… Et bien que cela se révèle autrement plus difficile, elle y trouve des satisfactions qu’elle n’imaginait même pas. Elle va faire connaissance avec une autre façon d’exercer la médecine, qui petit à petit va l’amener à (re)prendre contact avec ses envies, et changer son attitude de façon radicale non seulement face à la médecine mais également à la vie. Un petit bémol, la crise familiale que traverse cette jeune femme est un peu too much… Est-ce que ce mélodrame ne dessert pas un peu le livre et son message sur la condition féminine face à la contraception et la médecine…  
 
C’est un livre qui se lit d’une traite… enfin 671 pages quand même… qui fait du bien. Même sans être médecin, on peut tous avoir notre « patiente alpha » cette rencontre qui fait changer de vie.