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18/03/2011

L'horizon de Patrick Modiano

Pour mon RDV des grandes lectrices du mois de mars, nous avons fixé comme lecture « Rosa Candida » et « L’horizon ». Je suis sure que nous parlerons également de « Pierre de patience » car nous l’avons toutes lu et il nous a marqué. Mais revenons à l’horizon.
 
J’ai lu ses 172 pages d’une traite dans l’avion qui m’emmenait à Madrid.
 
Sa première phrase : « Depuis quelques temps Bosmans pensait à certains épisodes de sa jeunesse, des épisodes sans suite, coupés net, des visages sans noms, des rencontres furtives. »
 
J’avoue être un peu perplexe. J’ai l’impression d’une histoire inachevée. Ces personnages, découvert petit à petit, j’aurais aimé en savoir plus sur certains d’entre eux.
 
L’action semble se passer alors que le narrateur à 60 ans. Cet homme a des flashbacks, des bribes de souvenirs qui lui reviennent en mémoire, datant de ses 20 ans vers 1968 (les CRS, les étudiants, l’Algérie? On n’en saura pas plus). Une certaine Margaret le hante, elle est au centre de ces souvenirs. Au départ, elle semble avoir disparu de façon tragique, mais au fur et à mesure du livre, les personnes évoquées que l’on croyait disparues vont réapparaitre … avec 40 ans de plus. Le narrateur est poursuivi par ses fantômes et racontent ceux de Margaret. Puis c’est le tour de Margaret de nous parler, mais cela n’éclaircit pas vraiment les événements.
 
Il semble que ces deux personnages aient été élevés dans des familles dysfonctionnelles. Ils sont peu surs d’eux. Ils se sentent poursuivis. On ne sait où commence la réalité des menaces et les fantasmes. La femme déménage et coupe les ponts régulièrement, harcelée par un homme qui semble dangereux mais est-ce la seule source de ses tourments. Que s’est il passé pour sa mère française, qui lui donne naissance au lendemain de la seconde guerre mondiale dans Berlin détruit? Qu’a fait Margaret pour avoir peur de la police ? Que sont ces agences intérimaires pour lesquelles travaille Margaret, qui servent de sous traitant à la police ? Pourquoi se fait-elle renvoyer par les Fernes ? Ont-ils découvert quelque chose de son passé ? Pourquoi le Dr Poutrel et Yvonne Gaucher sont ils arrêtés par la police ? Qui est ce Mr Bagherian ? Et surtout pourquoi Margaret disparait elle et ne donne plus signe de vie à Bosmans ??
 
Autant de questions sans réponses. Peut être mes amies grandes lectrices pourront me donner des pistes…
 
En tout cas arrivée à l’hôtel, j’ai relu la moitié de ce livre pour essayer de trouver des réponses à mes questions. J’étais en effet persuadée que ma lecture rapide (trop sans doute) avait laissé échapper des indices.
 
Ce livre semble insister sur les possibles de la vie, sur les gens que l’on croise une fois ou plus, sur ces destins que l’on ne connait pas et sur les possibles que l’on ne connaitra pas non plus.
 
Quelques phrases sélectionnées :
 
- Le présent est toujours plein d’incertitudes, hein ? Vous vous demandez avec angoisse ce que va être le futur, hein ? Et puis le temps passe et ce futur devient le passé, hein ?
- Ces fragments de souvenirs correspondaient aux années où votre vie est semée de carrefours, et autant d’allées s’ouvrent devant vous que vous avez l’embarras du choix. Les mots dont il remplissait son carnet évoquaient pour lui l’article concernant la « matière sombre » qu’il avait envoyé à une revue d’astronomie. Derrière les événements précis et les visages familiers, il sentait bien tout ce qui était devenu une matière sombre : brèves rencontres, rendez vous manqués, lettres perdues, prénoms et numéro de téléphone figurant dans un ancien agenda et que vous avez oubliés, et celles et ceux que vous avez croisés sans même le savoir. Comme en astronomie, cette matière sombre était plus vaste que la partie visible de votre vie. Elle est infinie. Et lui, il répertoriait dans son carnet quelques faibles scintillements au fond de cette obscurité. Si faible, ces scintillements, qu’il fermait les yeux et se concentrait, à la recherche d’un détail évocateur lui permettant de reconstituer l’ensemble, mais il n’y avait pas d’ensemble, rien que des fragments, des poussières d’étoiles… »
 
- Le printemps de l’hiver

 
Modiano réussit parfaitement à illustrer la sensation du temps qui passe, des possibles qui peu à peu disparaissent, ou laissent place à d’autres options…
 
L’horizon : c’est l’avenir.
 
Il me semble que l’auteur nous fait part de son expérience du temps qui passe. Cela ne m’étonnerait pas si Modiano allait vers ses 50 ans.  Son style est léger, il vous entraine dans son histoire.
 
J’ai décidé de lire un autre de ses livres pour voir si je retrouve ce style et quels sont les autres thèmes qu’il traite. Car en fait je ne sais toujours pas si j’aime ou pas Modiano…
 

14/03/2011

"Les saisons de Giacomo" de Mario Rigoni Stern

Et voilà j’ai fini « les saisons de Giacomo » de Mario Rigoni Stern.

C’est un livre surprenant.

Stern est comparé dans la présentation du livre à Primo Levi et Italo Calvino… Adorant Calvino et aillant été très émue par « Si c’est un homme », j’avoue être restée un peu sur ma faim car avec de telles comparaisons, je m’attendais à autre chose mais c’est le seul bémol.

L’entre deux guerre en Italie dans une région montagneuse à la frontière de l’Autriche, on découvre le quotidien de Giacomo, sa famille, ses amis. Un univers où la misère est très présente. Giacomo et sa famille survivent grâce à la récupération de métaux trouvés dans les champs de bataille lorsque la neige ne recouvre pas tout. Son père, qui a fait la guerre lui apprend les rudiments du métier. Il lui explique également les mouvements des différentes divisions et lui montre toute la futilité de ces guerres. L’hiver, ce père émigre d’abord en France, puis en Suisse, et enfin en Afrique. Les femmes et Giacomo restent au village. Peu à peu le fascisme prend une place de plus en plus importante dans la vie du village et dans la vie des gens. Implications qui ne sont pas toujours visibles ni vraiment comprises… Et puis arrive la seconde guerre mondiale.

Un livre qui raconte la vie campagnarde. Un livre qui décrit d’une façon simple une tranche de vie, une époque révolue, sans être gnian-gnian. Un livre qui n’embellit pas la misère mais qui ne méprise pas les gens concernés. Une écriture simple, peut-être un peu datée, qui montre la misère sans la caricaturée. C’est un livre qui m’a beaucoup appris sur l’histoire de l’Italie de l’entre deux guerre avec la montée du Duce. Une époque où les informations circulaient lentement, où la religion jouaient un rôle important même si il est peu décrit (la foire de la St Mathieu).  

Dès la seconde page, cette phrase m’a beaucoup plu : « Le silence et la pénombre étaient remplis de souvenirs qui semblaient demander la parole. »

Un grand merci à blog-o-book qui m'a permis de découvrir cet auteur.

11/03/2011

Japon

Je suis une fan de littérature Japonaise. Alors ce soir une pensée pour le Japon...

Et tous ces gens qui souffrent aujourd'hui.

Certains de mes collègues m'ont dit qu'ils n'avaient rien mais qu'ils ne pouvaient pas rentrer chez eux car les trains, métro, bus ne marchent plus.

Ne pas savoir si leurs proches vont bien doit être terrible....

Je pense à eux. Je pense à ceux qui sont disparus.

Lectures en cours

Actuellement me voilà avec 4 livres en cours… Je ne sais plus trop comment j’y suis arrivée mais voilà. Ils proviennent d’endroits très différents.

-        Maurice Nadeau : Journal en public.
Livre offert par ma sœur à Noël. C’est une sorte de journal littéraire (défini comme des réflexions critiques tenues dans La Quinzaine Littéraire). J’avoue que c’est très pointu. Comme je n’évolue pas dans le milieu littéraire, beaucoup d’allusions et d’anecdote me sont hermétiques. Comme ce livre fait 318 pages, ces difficultés font que je le parcours petit à petit. Je ne suis pas sure d’en retenir grand-chose mais je me note des auteurs à découvrir. Car quelqu’un qui a lancé Coetze et Le Clezio en France ne peut qu’être de bon conseil.

-        Olga Tokarczuk : Les Pérégrins. Livre prêté par une de mes amies du cercle de lectrice (qui m’a aussi prêté « Pierre de patience » ). Des histoires de voyages, je viens de commencer (70 pages). Trop tôt pour en dire quelque chose. Le titre venant d’un peuple qui marche pour éviter les ennuis.  « Pour les Bieguny (c’est-à-dire marcheurs ou pérégrins), une secte de l’ancienne Russie, le fait de rester au même endroit rendait l’homme plus vulnérable aux attaques du Mal, tandis qu’un déplacement incessant le mettait sur la voie du Salut. » Cette secte m’a rappelé l’homme qui marche de Llosa. Mais ce n’est pas le même genre de livre, et le style est moins bon que celui de Llosa.
        J’ai appris en consultant Wikipédia : « Dans l'empire romain, les pérégrins sont des hommes libres, habitant les provinces conquises par Rome, ne disposant ni de la citoyenneté romaine, ni du statut juridique des Latins. Leur équivalent grec est le métèque. »

-        Mario Rigoni Stern : Les saisons de Giacomo
. Livre reçu grâce à Blog-o-book dont je vous recommande la lecture, vous pouvez recevoir des livres… et c’est super. Je dois faire dans le mois de sa réception. Cela tombe bien puisque je l’ai d’ores et déjà prévu. Entre deux guerres dans les montagnes Italiennes à la frontière autrichienne, récit d’une enfance où l’on découvre les paysages massacrés par la première guerre, la misère d’un peuple poussé vers le fascisme, … Un ami et une recommandation de Primo Levi, cela ne peut être que de la bonne littérature. Dès la seconde page, cette phrase m’a beaucoup plu : « Le silence et la pénombre étaient remplis de souvenirs qui semblaient demander la parole. »

-        Yoko Ogawa : La marche de Mina. Livre acheté pour un voyage… Aujourd’hui au Japon, une enfant part chez sa cousine pour un an. Elle y découvre un autre monde. La grand-mère est allemande, l’animal de compagnie un hippopotame nain, la cousine est asthmatique et l’oncle pas forcement celui que l’on croit. Bref un livre Japonais comme je les aime.

09/03/2011

« Le chœur des femmes » de Martin Winckler

 
« Qu’est ce qu’on m’avait raconté, déjà ? »
 
Une fois dit que ce n’est pas de la grande littérature, il faut préciser que c’est un livre intéressant et même passionnant pour plusieurs raisons.
 
D’abord, on apprend plein de choses sur la contraception et le corps des femmes. C’est écrit avec des mots simples mais ce n’est pas beta. On apprend sur les femmes en général, sur leurs vies, leurs malheurs, leurs espoirs, … On apprend sur le milieu hospitalier et l’industrie…  bon là je suis plus réservée, c’est très caricatural mais je veux bien penser que de tels abus aient existés et peut être existent encore. On comprend mieux alors pourquoi il y a de si mauvais médecins.
 
Ensuite c’est une histoire avec des rebondissements. Une jeune médecin, très douée, percluse de certitudes, misogyne, comme pas permis, va se retrouver confronter à des femmes, qu’il ne s’agit pas seulement de « découper » (elle est chirurgienne) mais d’écouter et surtout d’entendre sans juger… Et bien que cela se révèle autrement plus difficile, elle y trouve des satisfactions qu’elle n’imaginait même pas. Elle va faire connaissance avec une autre façon d’exercer la médecine, qui petit à petit va l’amener à (re)prendre contact avec ses envies, et changer son attitude de façon radicale non seulement face à la médecine mais également à la vie. Un petit bémol, la crise familiale que traverse cette jeune femme est un peu too much… Est-ce que ce mélodrame ne dessert pas un peu le livre et son message sur la condition féminine face à la contraception et la médecine…  
 
C’est un livre qui se lit d’une traite… enfin 671 pages quand même… qui fait du bien. Même sans être médecin, on peut tous avoir notre « patiente alpha » cette rencontre qui fait changer de vie.  

02/03/2011

Pierre de patience (Syngué Sabour) de Atiq Rahimi

J’ai enfin lu Pierre de patience (Syngué Sabour) de Atiq Rahimi dont voici la 1ere et dernière phrase.

 

« La chambre est petite.

Le vent se lève et fait voler les oiseaux migrateurs au-dessus de son corps. »

 Il y a eu de multiples notes, critiques, revues sur ce livre qui a eu le Goncourt 2008. Cette note ne sera donc pas révolutionnaire mais mon objectif étant de garder quelques part une trace de mes impressions, elle fera l’affaire.

 

C’est un livre coup de poing. Une écriture superbe, fluide. Des phrases courtes, efficaces mais qui souvent poétique. Un livre où les forts ne sont pas toujours ceux que l’on pense, ni les faibles non plus d’ailleurs. Où le mal n’est pas toujours caché là où l’on pourrait l’imaginer Où les femmes ne sont pas toujours que des victimes (la belle mère), et les hommes des monstres (le beau père).

 

Une femme est au chevet de son mari. Un héro d’une guerre de libération. Libération qui s’est transformée en oppression. Héro, qui a pris une balle dans la nuque pour une histoire bête et sans gloire. Ce héro est dans le coma. Ce héro, célébré par sa famille, est abandonné par les siens lorsque la guerre se rapproche. Seule sa femme le veille. Au fur et à mesure, elle lui parle comme elle n’a jamais pu le faire. Elle laisse éclater sa colère.

 

On découvre un monde caché où les femmes sont privées des droits élémentaires, où elles sont battues pour les fautes des hommes. Des hommes avec une moralité à géométrie variable. Son mari devient sa « pierre de patience ». Elle va lui dire toutes ses souffrances et une fois que cela sera fait la pierre explosera et elle sera délivrée… Effectivement la fin est libératrice mais peut être pas comme on pouvait l’imaginer. N’y a-t-il pas d’autres solutions pour la femme dans ces pays ?

 

Un cri, une colère …

 

« Ton honneur n'est plus qu'un morceau de viande ! Toi-même tu employais ce mot. Pour me demander de me couvrir, tu me criais : cache ta viande ! En effet, je n'étais qu'un morceau de viande où tu enfonçais ta sale bite. Rien que pour la déchirer, la faire saigner ! »

….

"Elles arrivent, les bottes. Elles s'approchent. Elles chassent la vieille dame, pénètrent dans la cour de la maison, et avancent. Elles avancent jusque devant la fenêtre. Par les carreaux cassés, le canon d'un fusil écarte le rideau aux motifs d'oiseaux migrateurs. Avec la crosse, on fracture la fenêtre. ".

 

Un livre qui se passe peut être en Afghanistan (c’est l’auteur qui l’écrit) mais qui pourrait se trouver dans n’importe quelle zone de guerre… L’auteur dénonce l’hypocrisie de la religion ou plutôt des gens qui y font référence pour défendre toutes leurs exactions. L’auteur dénonce la violence faite aux femmes mais aussi à tous les hommes car finalement c’est l’être humain qui souffre dans ce cadre où la religion s’étale, envahit la sphère publique et privée. 

 

En y repensant, j’imagine bien une pièce de théâtre, c’est écrit un peu comme un scénario.

 

Je viens de découvrir que ce livre a été écrit en mémoire de Nadia Anjuman. Poétesse Afghane assassinée par son mari à 25 ans. Celui-ci a purgé un mois… et oui seulement un mois de prison pour un « suicide » et oui en Afghanistan se faire battre par son mari, c’est un suicide… Son mari est maintenant libre de réarranger les faits et surtout d’éduquer leur enfant qui avait seulement 6 mois à la mort de sa mère. 

 

http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/article589698.ece

 

J’avoue que cette mort m’a beaucoup frappée. J’ai cherché sur internet mais il y a très peu de lien vers cette jeune femme. Je ne sais que dire… Peut être citer quelques uns de ses vers permettra que l’on ne l’oublie pas…

 

“I am caged in this corner, full of melancholy and sorrow,” she wrote in one “ghazal”, or lyrical poem, adding: “My wings are closed and I cannot fly.” It concludes: “I am an Afghan woman and must wail.”

 

Trouvé ici http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-84682-277-0 :

« Le pas vert des gouttes de pluie », c'est l'ordalie au quotidien des femmes afghanes contraintes au tchadri, à la soumission et à l'humiliation. L'expression est d'une jeune poète d'Herat, Nadia Anjuman. « Ni sourire au recueil de leurs lèvres. Ni larme pointant du lit tari de leurs yeux. Dieu ! Je ne sais si leur cri lourd peut atteindre les nuages. Ni même le ciel ? » écrivait-elle, peu avant d'être sauvagement battue, jusqu'à la mort, par son mari. Sans doute Nadia Anjuman hante-t-elle ce quatrième livre, à la fois roman et récit, d'Atiq Rahimi, qui, avec sa pudeur habituelle, a seulement cité les initiales de la jeune femme dans sa dédicace. Elle et beaucoup d'autres, toutes sœurs dans le désespoir de leurs vies éteintes, dont les voix ne sont jamais entendues, dont les révoltes demeurent enfouies, dont les plaintes n'ont jamais franchi le bord des lèvres.

 

 

27/02/2011

Vienne la tempête de Leena Lander

"L'enfant, frêle et blonde, se tient au milieu du jardin, silencieuse, immobile.
Que veux tu petite?
Je veux mourrir.
.....

Il suffit s'écarter les bras et d'avancer.
D'un pied léger, léger.
Où l'on veut."


Un nouveau livre du grand Nord, Finlandais plus précisément. Et la Finlande, c'est spécial. Un livre que j'ai failli abandonner mais j'aurais eu tort car finalement la fin m'a vraiment surprise en bien....

Un aller retour entre aujourd'hui et l'avant guerre, la guerre, entre la vie d'Iris qui est en plein divorce et un retour sur l'histoire familiale qui est marquée par la folie. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, la folie n'est pas toujours là où on le pense. Des personnages nombreux dont on découvre petit à petit les failles, les forces, les faiblesses. J'ai beaucoup aimé Davida et Natalia mais aussi Sean. Un livre qui parle des pierres, de la nature finlandaise qui est aride dans sa brutalité du grand Nord. Un livre qui éclaire sur une période sombre de l'histoire de la Finlande que peu de Français connaissent à mon avis.

Un livre où la mort côtoie les vivants, elle les lie, les relie... Un livre sombre mais avec de l'espoir quand même. Je ne suis pas certaine que la traduction soit vraiment bonne.

En tout cas un auteur, quel est le féminin d'auteur?? dont je lirai sans doute une autre œuvre mais pas tout de suite car elle est vraiment sombre et mélancolique.

23/02/2011

Le phare de Monhegan de Richard Russo

Le phare de Monhegan de Richard Russo
 
Il s’agit d’un recueil de nouvelles. Il faudrait normalement que j’écrive les premières et dernières phrases de chaque nouvelles mais j’avoue des 7 nouvelles  contenues dans ce livre que j’ai lu ces trois derniers jours, 4 me sont réellement restés en mémoire. Pour les 3 autres, il m’a fallu me replonger dedans, c’est dire si elles m’ont marquées….
 
1- La fille de la Putain ++
2- Poison ++
3- Les mystères de Linnwood Hart ++
4- Allégresse +/-
5- Le phare de Monhegan +
6- La botte
7- Plus loin vous allez +
 
Dans 5 d’entre elles, il est question d’hommes à la cinquantaine qui souffrent soient de cancers, soit d’infidélités (1-2-4-5-7) … La plupart étant des littéraires / professeurs ou artistes
 
Dans 2 d’entres elles, c’est écrit du point de vue d’un enfant masculin 3 et 6…
 
Dans toutes ces nouvelles, il est question des difficultés de compréhension entre homme / femme et du monde adulte par les enfants. J’ai aimé la façon de raconter les histoires. On sent l’anglo saxon, il y a une intrigue, des personnages… bref c’est bien fait, bien ficelé… mais cela sent un peu trop la technique… peut être le format nouvelles ne me convient pas.
Aussi j’ai décidé de vous faire part de ma préférée : « La fille de la Putain ».
 
« Sœur Ursula appartenait à un ordre de sœurs belges, pratiquement eteint, qui poursuivait de maigres activités spirituelles dans une vieille maison décrépite que le diocèse avait sans doute achetée parce qu’elle avait peu de chance de leur survivre. »
......
 
« Son regard semblait parcourir les années passées. Puis ses yeux de vielle femme brillèrent d’une lueur de jeunesse : « Ah, mais les flammes, elles sont presque arrivées au ciel. » » 

 
L’histoire d’un professeur de littérature qui a un séminaire de fiction littéraire. Dans son séminaire, il va faire la connaissance de cette sœur Ursula… et si elle est là, ce n’est pas pour la fiction mais pour écrire son histoire. On va la découvrir au fur et à mesure. C’est une recherche du père… qui finalement aboutira à une triste découverte pour Ursula et un renvoi d’image désagréable pour le prof…

22/02/2011

"L'Africain" de JM Le Clézio

Depuis quelques mois, j’ai décidé d’utiliser ce blog pour noter mes souvenirs de lecture. Car je dois avouer que si je suis une grande lectrice en quantité, je ne suis pas du tout certaine de l’être en qualité… En effet lisant très (trop sans doute) vite, j’ai tendance à ne pas me souvenir de ce que je lis… Or prendre des notes, ne serait ce que ces quelques lignes, me permet de garder une atmosphère… une opinion des livres que je parcours. Il m’est arrivé de joindre un extrait qui m’a touché ou marqué.  Aujourd’hui j’ai décidé d’aller un peu plus loin et de noter la première et dernière phrase des romans que je lis.
 
Je commence par L’Africain de JM Le Clézio. C’est un livre qui me parait d’avancer sur mon marathon… qui traine mais après tout je n’ai pas d’objectifs de vitesse ;-))
 
« Tout être humain est le résultat d’un père et une mère. »
….
« Si mon père était devenu l’Africain, par la force de sa destinée, moi, je puis penser à ma mère africaine, celle qui m’a embrassé et nourri à l’instant où j’ai été conçu, à l’instant où je suis né. »

 
Un livre autobiographique, le premier que je finis de JM Le Clézio.
 
Un hymne à la gloire de l’Afrique et aussi du père de l’auteur. Peut être plus un hymne d’amour qu’à la gloire d’ailleurs.
 
JM Le Clézio découvre les deux à l’âge de 8 ans.
 
En effet bien que conçu en Afrique, il est né en France car sa mère est rentrée accoucher en France. C’est le début de la guerre et la famille va être séparée de ce fameux père, médecin en Afrique dans les colonies Anglaises. Piégé par la seconde guerre Mondiale, le père ne peut rentrer en France. Il découvre ses enfants déjà grands. C’est trop tard, les liens qui se créent en grandissant ne pourront pas s’établir. C’est un père autoritaire, difficile que Le Clézio décrit. Même si il lui reconnait une ouverture d’esprit et une blessure béante qui explique la difficulté de créer des liens d’affection. Dans ce petit livre (104 pages) Le Clézio décrit aussi sa découverte de l’Afrique, de la liberté, de la sensualité, de l’écriture. Il y décrit des sensations physiques uniques et des moments formateurs pour toute sa vie…. Alors que cette période est courte quelques années.
 
C’est écrit dans une très belle langue, épurée.
 
Je n’avais pas réussi à accrocher à Désert qui est resté sur ma table de nuit… Mais l’Africain m’a réconcilié avec Le Clézio. Dans la foulée, j’ai lu un recueil d’entretiens « Ailleurs ».

16/02/2011

"Ce que je sais de Vera Candida" de Véronique Ovaldé

Cela fait une éternité que je dois rédiger cette note sur « Ce que je sais de Véra Candida » de Véronique Ovaldé.

 

Une histoire de femmes, décidément j’y suis abonnée.

 

Dans une ile d’Amérique du Sud imaginaire, une grand-mère et sa petite fille sont racontées. L’une comme l’autre ont eu des destins pas faciles. La grand-mère était prostituée et s’était reconvertie dans la pèche avant de tomber enceinte d’un homme qui semble l’avoir maraboutée… Son enfant, une fille !!! un peu simplette perpétue la tradition sans avoir vraiment de choix. Elle donne naissance à Véra. Véra qui sera élevée par sa grand-mère. A quinze ans, enceinte après avoir été violée... (je ne dis pas par qui) Véra fuit la malédiction… Elle part sur le continent (une dictature comme il en existe tant d’autre mais on peut y reconnaitre Cuba de part les collectivités), elle va y connaitre la misère mais aussi l’amour d’un journaliste qui mettra des années à la séduire. Et puis parce que les histoires finissent souvent mal… elle tombe malade, elle décide de rentrer au pays. Et là elle va reprendre contact avec ses racines… et pas sous n’importe quelles formes.


Mais je n’en dis pas plus. A vous de lire ce roman magique… C’est une belle écriture qui vous transporte dans un de ces pays chaud où les femmes sont les piliers de la communauté et où les hommes n’ont pas toujours le beau rôle mais il y des exceptions.