19/08/2013
Le chemin des morts de François Sureau
Un livre lu dans le cadre de l’opération « On vous lit tout » organisée par Libfly et le Furet du Nord, merci à eux.
Un récit très court mais prenant.
En moins de cinquante pages, le narrateur brosse un tableau saisissant d’une partie du conseil d’état. Les années quatre vingt, l’arrivée au pouvoir des socialistes en France, un jeune juriste entre au conseil d’état comme auditeur. Il va bientôt être affecté à la commission des recours des réfugiés. Cette mission va changer le cours de sa vie.
C’est entre la nature morte et le pittoresque. Entre le glaive et la balance et où la balance cède face à la raison de l’état. Une rencontre et une erreur d’appréciation vont changer le cours de la vie du narrateur.
C’est bien écrit mais j’ai regretté que cela soit aussi court. Il y avait matière à aller plus loin. On aimerait en savoir plus sur certains personnages. A faire lire à tous ceux qui ont des certitudes.
Pour vous donner un avant gout, voici la première phrase :
« Les années quatre-vingt sont loin et me font penser à l’avant guerre, mais à une avant-guerre que nulle guerre n’aurait conclue, et qui aurait changé de cours.»
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23/07/2013
Son de Lowry Lois
Un autre livre de science fiction mais qui mêle une certaine fantaisie. Le quatrième en peu de temps.
Une histoire très particulière, nous sommes dans un monde où tout est lisse. Le destin de tous est fixé par d’avance. Des filles sont désignées comme des « metteuses » au monde. Elles donnent naissance à trois enfants puis vont vivre une autre vie. Les enfants sont placés chez des couples et à l’adolescence on leur désignera leur futur. Pas de sentiments, pas de nostalgie. Des pilules anéantissent les désirs et les pulsions.
Tout est mieux pour le meilleur des mondes quand une jeune femme donne naissance à un numéro (les enfants sont des numéros). Cette naissance se passe très mal. Cette jeune femme est jugée inapte à ce travail de couveuse et elle va être affectée à un nouveau travail. Mais on oublie de lui prescrire la fameuse pilule. Elle va découvrir une envie de revoir son fils. Après de multiples péripéties, elle va le retrouver pour ensuite le reperdre car elle n’est pas libre de ses mouvements.
Elle va décider de partir à sa recherche. Son périple va la faire rencontrer des gens très variés. Elle va rencontrer le diable et faire un troc où elle perdra beaucoup pour pouvoir côtoyer son fils avant d’être délivrée de ce triste sort.
Un livre en plusieurs parties, j’avoue avoir eu du mal avec la fin. La fantaisy n’est pas trop ma tasse de thé.
“I cringed when they buckled the eyeless leather mask around the upper half of her face and blinded her”
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21/07/2013
Reached d’Ally Condie
“Every morning, the sun comes up and turns the earth read, and I think: this could be the day when everything changes.”
Troisième partie d’une trilogie.
Une sorte de meilleur des mondes à la Wells, mais un meilleur des mondes où la différence n’est pas tolérée.
Les gens sont conditionnés et suivis par les autorités. Des pilules sont distribuées qui effacent la mémoire. Nous suivons différents personnages qui sont en rébellion contre le système. Une crise sanitaire provoquée par les opposants au régime va dépasser leurs espoirs et leurs solutions se révèlent moins positives que prévues. La crise les dépasse. Et l’on se retrouve avec des révolutionnaires qui vont avoir le choix de devenir comme ceux qu’ils pensaient remplacer…
J’aurais aimé lire les premiers romans. Je pense que cela aurait rendu ma lecture encore plus plaisante. J’ai aimé cet univers. J’ai trouvé que les personnages avaient une certaine profondeur. Je ne suis pas fan de science fiction ni une connaisseuse mais j'ai trouvé le concept intéressant.
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19/07/2013
And when she was good de Laura Lippman
“The headline catches Heloise’s eye as she waits in the always-long line at the Starbucks closest to her son’s middle school.”
Un autre polar mais cette fois écrit par une des potentielles victimes. Et pas n’importe laquelle, il s’agit d’une call girl.
Elle nous raconte sa descente aux enfers, ses relations avec son père, ses différentes relations avec les hommes qui vont l’emmener à ce qu’elle est aujourd’hui. Elle souffre visiblement du syndrome de Stockholm. Son passé la poursuit. Elle est passée de la prostitution en tant que prostituée à call girl en tant que chef d’entreprise. Elle est sortie en partie du cercle infernal grâce à la littérature et à une trahison. Mais son passé la rattrape et elle se retrouve dans une enquête criminelle où elle pourrait être la prochaine victime.
Rien de passionnant si ce n’est ce point de vue assez inhabituel. Pour tous ceux qui adorent les polars, pour les autres, rien de vraiment passionnant.
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17/07/2013
The beautiful mystery de Louise Penny
“In the early nineteenth century the Catholic Church realized it had a problem.”
Pour vos vacances, n’oubliez pas d’emmener ce livre. Sur la plage, quoi de plus relaxant que ce polar qui ne prend pas la tête et qui est très exotique. Jugez plutôt. On vient de retrouver une victime dans le jardin privé d’un monastère. C’est un moine qui a fait vœu de silence mais qui est en même temps passionné de chants grégoriens.
D’ailleurs ce n’est pas le seul, tout le monastère est passionné de chants grégoriens. Les moines considèrent ces chants comme une voie unique de communication avec Dieu. Ce monastère, d’un ordre que tout le monde croyait disparu depuis l’inquisition, était réapparu avec un CD De chants grégoriens qui avait fait le tour de la planète et cela avait fait la fortune du monastère. Oui mais le succès est monté à la tête de certains et des clivages sont nés de ce succès qui est devenu maudit. On rejoue les modernes contre les anciens. Et le résultat : un meurtre.
Pour mener l’enquête un inspecteur Québécois se rend sur place. Il est accompagné d’un de ses seconds et il va être rejoint par son chef. S’en suit une intrigue dans l’enquête qui m’a moins intéressée mais qui est surement plus parlante à qui suit l’auteur depuis ses débuts.
Bref un polar qui change de l’ordinaire, pas d’hémoglobine mais de la psychologie. Un environnement et des personnages inhabituels sont de bonnes bases, ajouter un soupçon de religion à la DA VINCI et vous obtenez un roman parfait pour les vacances.
21:29 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
16/07/2013
Notes à venir
Et bien dites donc, me voilà avec beaucoup de retard ! 10 notes à vous faire dans les prochaines semaines. Et comme je pars en vacances bientôt, il va me falloir les rédiger si je veux m’en souvenir. Zou je m’y mets ce soir
3 polars, 3 sciences fiction (moi qui n’en lit jamais dont 2 trilogies), 2 romans et 2 documents du choix pour vos vacances. Les trois derniers ne seront en ligne qu'à la fin août puisque je les ai lu dans le cadre d'un partenariat.
A venir donc
1- The beautiful mystery de Louise Penny
2- And when she was good de Laura Lippman
3- Reached de Ally Condie
4- Son de Lowry Lois
5- Parents après 40 ans de Marc Bessin, Hervé Levilain
6- La vérité sur l’affaire Harry Querbert de Joël Dicker
7- Quiet de Susan Cain
8- Le chemin des morts de François Sureau
9- Histoire zéro de William Gibson
10- Le dernier seigneur de Marsad de Charif Majdalani
21:28 | Lien permanent | Commentaires (0)
02/07/2013
Phantom de Jo Nesbo
« The squeals were calling her »
Conseiller pour tous ceux qui aiment les polars. Mais attention il faut avoir le cœur bien accroché car ce n’est pas de psychologie dont il s’agit.
Je ne vous dévoile pas l’intrigue car je ne veux pas vous priver du plaisir de la découverte mais sachez que vous serez surement surpris jusqu’à la fin.
Il est question de drogues, d’addictions, de mafia, de gangs, de retrouvailles, de corruption. Le suspense est vraiment prenant. L’intrigue ne tient pas forcement la route tout le temps mais qu’à cela ne tienne. C’est vraiment un bon polar. Je comprends son succès. Cela m’a fait plaisir de redécouvrir les quartiers d’Oslo même si je ne connais pas la Plata.
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30/06/2013
Far from the tree de Andrew Solomon
En Anglais l’expression “les chats ne font pas des chiens” se traduit par Apples don’t fall far from trees. Dans ce livre il va être question de parents et d’enfants qui sont très différents les uns des autres. Il ne s’agit pas de différences légères mais fondamentales. L’auteur, pendant plus de 700 pages, va chercher à expliquer ce qu’est l’identité et son rôle entre l’inné et l’acquis, entre l’héritage familial (identité verticale) et la communauté identitaire (identité horizontale). Il nous raconte l’impact sur les familles (parents, enfants, communauté) de ses différences. Il pondère entre pro life et pro choice. Il explore des domaines aussi différents que l’homosexualité (l’impact que cela eu sur sa vie), la surdité, les personnes atteintes d’achondroplasie (personnes de petites tailles), la trisomie 21, l’autisme, la schizophrénie, l’handicap sévère, le fait d’être un surdoué, les enfants nés du viol, les enfants ayant commis des crimes, la transsexualité et il finit par sa famille recomposée qui induit plusieurs GPA.
C’est un livre écrit sur plusieurs années, qui a demandé des centaines d’heures de recherches et d’interviews. Certains faits relatés sont enthousiasmants, repoussants, gênants mais dans tous les cas intéressants. On peut trouver que cela ressemble à une compilation d’anecdotes mais cela rend le livre beaucoup plus simple à lire.
Il semble que le message de l’auteur est que la diversité est un point essentiel de l’humanité et que vouloir procéder à un « triage » / traitement de tous ces handicaps serait une perte pour le monde. Sur un mode totalement différent, c’est le message de « Les racines du ciel » de Romain Gary. Cela m’a ramené aux éléphants du héros de ce roman.
Je conçois le danger de l’eugénisme et je ne peux comprendre que des millions d’embryons féminins soient tués parce que les familles veulent des garçons. Intellectuellement je peux suivre l’envie de garder la culture « Sourde » vivante en n’imposant pas de traitement. Néanmoins je ne suis pas certaine d’être assez ouverte d’esprit pour souscrire au point de ne pas vouloir voir la schizophrénie disparaitre ou l’autisme être traité. Je peux concevoir que nous perdrions quelques personnalités exceptionnelles mais quel océan de souffrance faut il accepter ?
Je dois également dire que en ce qui me concerne, ayant eu un enfant à plus de quarante ans, j’ai fait une amiosynthèse et si le résultat avait indiqué un problème, je sais très bien quel aurait été notre choix. Je suis admiratrice devant ces familles / femmes / hommes qui font face mais je ne me sens pas capable de faire un choix différent. En outre je suis troublée par le fait de savoir que certains de ces personnes vont mener une vie où la souffrance va avoir une prédominance. Je me serais sentie coupable.
C’est un livre qui peut être intéressant pour toutes les familles qui font face à des situations où peu de parents sont préparés. Il semble que c’est un des messages de ce livre, beaucoup de gens peuvent faire face / accepter si on les accompagne et si ils peuvent échanger. L’acceptation de l’environnement et son support, d’après l’auteur, semble un élément clé. L’auteur semble penser que la tolérance est grandissante. Il me semble qu’il est très optimiste et sans doute légèrement aveuglé par son envie de justification de ses choix familiaux. Mis à part ce bémol, et la longueur du livre ; c’est un livre éclairant et troublant.
A une époque où en France, des conservateurs nient la différence et veulent avoir un seul modèle pour tous, cela devrait être une lecture obligatoire pour certains des manifestants.
«There is no such thing as reproduction. »
20:49 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
27/06/2013
Dear Life de Alice Munro
Des nouvelles qui se suivent et où on retrouve un style précis, où le vocabulaire est ciselé. C’est du bel ouvrage, l’écriture est puissante, on sent l’écrivain académique. C’est bien fait. Trop bien fait ? pour y trouver beaucoup d’émotions
Exemple 1ere ligne de la 1ere nouvelle: To reach Japan
“Once Peter had brought her suitcase on board the train he seemed eager to get himself out of the way.”
J’avoue ne pas me souvenir des 15 nouvelles et regarder le titre des différentes nouvelles ne suffit pas à me les remettre en mémoire. 4 d’entres elles sont basées sur des souvenirs d’enfance en terme d’ambiance. Dear life est l’une d’entre elles.
Les personnages sont des solitaires ou cette petite Alice. Ce sont des hommes ou des femmes, des adultes plus ou moins âgés. Ils sont dans un Canada semi urbain ou à la campagne. Leur vie est souvent cantonnée dans un milieu où ils semblent piégés. Il y a peu de choix, les ruptures, les abandons sont nombreux. Tout cela se passe dans les années 50-70. Une autre époque. Les femmes sont abandonnées, utilisées, battues, passive. Les hommes ne sont guère mieux, quand ils ne battent pas leurs femmes, ils les quittent. C’est à la fois nostalgique et froid.
Je ne peux nier que l’écriture est belle et élégante mais trop travaillée pour que j’accroche vraiment.
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23/06/2013
Le grand Meaulnes de Alain Fournier
"Il arriva chez nous un dimanche de novembre de 189..."
Un classique lu il y a quelques mois avec ma liseuse.
Quoi dire qui n'ait déjà été dit ou écrit sur ce roman. C'est entre le roman initiatique / d'aventures puisqu'il s'agit d'un histoire d'adolescents qui rentrent dans l'age adulte, le conte avec des éléments qui semble plus ou moins fantastiques, le roman régional avec cette découverte de la Sologne / Berry. C'est champêtre.
Il y est question de l'influence que peuvent avoir certaines personnes (positives ou néfastes).
La mort de l'auteur un an après la parution du roman a certainement joué un rôle. Mais cela ne peut en aucun cas expliquer le succès international de ce roman.
C'est un livre qui vous emporte. L'écriture est simple, elle vous ramène à une époque révolue, à la fois dans le temps mais aussi pour tous dans un moment spécifique l'entrée à l'age adulte. Puisque pour tous l'adolescence est une époque toujours difficile, impliquant de grandes transformations. C'est nostalgique et poétique. C'est tout simplement beau.
Tout comme le petit prince, ou l'étranger c'est un roman qui se relit avec plaisir.
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