30/05/2011
"Venir au Monde" de Margaret Mazzantini
Décidément en ce moment, j’ai beaucoup de chance. Ce livre m’a beaucoup plu. Il est étonnant. L’histoire se passe entre l’Italie et surtout Sarajevo (aujourd’hui Bosnie Herzégovine). Comme je devais me rendre à Dubrovnik pour un congrès. C’était un hasard heureux. Je ne peux pas tout raconter pour ne pas gâcher le plaisir des lecteurs qui pourraient passer par ici, mais je vais essayer de leur donner envie.
Le livre est composé d’aller retour dans le temps. Au départ un appel téléphonique d’un vieil ami de Bosnie et une invitation à assister à une exposition commémorative du siège de Sarajevo : Gojko. Gemma décide de partir et d’emmener son fils, Pietro, né à Sarajevo pendant le siège. Pietro n’a jamais connu son père –photographe, mort à Dubrovnik. Au fur et à mesure du voyage Gemma est confrontée à son passé. Petit à petit, on perçoit qu’il y a des non dits, des silences…
On suit, pas à pas, cette grande histoire d’amour entre Gemma et le photographe. On découvre la version de Gemma (ce qu’elle sait) et puis ce qui s’est passé sans qu’elle soit vraiment informée.
Gemma et Diego se sont connus grâce au bosniaque Gjoko, poète amoureux malheureux de Gemma. C’est le coup de foudre à Sarajevo alors que Gemma doit se marier quatre mois plus tard. Mais ce mariage ne dure pas. Gemma et Diego vont alors vivre un grand amour à Rome. Malheureusement malgré de nombreuses tentatives, ils n’arrivent pas à avoir d’enfant. Alors ce manque va hanter la vie de Gemma et changer du tout au tout la vie de ce couple. Après des tentatives de mère porteuse en Ukraine, le couple va repartir à Sarajevo juste avant la guerre. Ils y sont encore pendant les premiers jours des combats mais leur nationalité Italienne, leur permet de partir. Mais ce n’est pas sans avoir tenté une dernière fois d’avoir un enfant avec une jeune femme rencontrée sur place.
Rentré à Rome, Diego ne se remet de cette vie normale alors qu’à 2 heures d’avion, c’est la guerre. On comprendra ensuite pourquoi. Il repart à Sarajevo et va y rester durant tout le siège. Gemma va finir par le suivre et vivre ce siège. Ces pages sont terribles, on suit cette femme à la découverte de la guerre, de la mort, des privations, des horreurs, … c’est très fort et très bien écrit. Finalement Gemma revient avec « son » fils. Commence alors l’attente du retour de Diego. Il ne reviendra pas. Gemma refait sa vie avec un homme bon, qui devient le beau père de Pietro.
Lors du voyage à travers la Croatie et la Bosnie Herzégovine, Pietro va peu à peu découvrir sa mère et partir à la découverte de « son » père. On découvre en parallèle, la vie de l’ami Bosniaque et de sa famille pendant le siège et la guerre. On comprend comment la guerre, la violence, transforme les hommes les plus pacifiques. On y apprend les viols, les tortures, les camps… La fin est vraiment inattendue mais plausible. C’est un livre très fort sur le besoin d’avoir des enfants, les affres de la stérilité, le couple, la guerre, les liens entre personnes, ce que l’on pense savoir des autres, la perception, la réalité.
Gemma n’est pas un personnage très sympathique, égocentrique, trop belle, qui a l’habitude que le monde tourne autour d’elle. Elle est obnubilée par sa stérilité et va tout tenter pour avoir cet enfant. Elle y perd son mari mais y trouve sans doute une certaine humanité. Son mari est fragile mais aussi pathétique. Son père est très effacé. A la mort de la mère de Gemma et de Diego, il va beaucoup entourer Gemma.
Cet ami bosniaque est déjà malheureux avant la guerre mais la guerre va le transformer d’une façon irrémédiable et les circonstances font que l’on ne peut qu’avoir de l’empathie pour lui.
Quant au mari, Diego, il est perdu, il est faible et toutes ses tentatives finissent par se retourner contre lui. Mais que peut-il vraiment faire ??
Il y a un autre personnage très important mais je ne veux pas vous gâcher votre lecture.
En conclusion, un livre fort, à découvrir. Il m’a particulièrement touché puisque je me rendais pour la 1ere fois à Dubrovnik et que le siège a aussi touché cette partie de l’ex Yougoslavie. Il y a un mémorial dédié aux victimes du siège (6 dec 91, mai 92) avec des photos des attaques. Ces photos sont impressionnantes. 70% des 838 habitations ont été touchées. Ayant parcouru en long et en large la ville ; j’y ai vu peu de traces de la guerre, en dehors de toitures toutes neuves et des façades rénovées très blanches. Mais on peut penser que la vieille ville a été la première reconstruite pour attirer les touristes. En tout cas sans la lecture de ce livre, je ne pense pas que j’aurai été aussi consciente de cette guerre. Il faut toutefois se souvenir que le siège de Sarajevo a été beaucoup plus long que celui de Dubrovnik (92-95) et surtout la ville était 10 fois plus grande, les morts beaucoup plus nombreux.
Bref un livre superbe, à découvrir d’urgence.
1ere phrase: Le voyage de l'espoir... Des mots qui demeurent, parmi tant d'autres, à la fin de la journée.
Enfin rien à voir avec la guerre mais comme la Croatie dépend du tourisme, nous étions dans un très bel hôtel (Valamar President) avec un ascenseur funiculaire, une vue sur la mer extraordinaire de la chambre, un bon buffet petit déjeuner, très propre. Même si c’est la première fois que je vois un scorpion se balader dans l’hôtel. Non, non vous ne rêvez pas il y avait vraiment un scorpion de 2 à 3 cm qui se baladait sur la moquette du couloir du 2eme étage. Ne me demandez comment il est arrivé là. Mais cela restera un souvenir.
20:38 Publié dans Littérature Italienne, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
29/05/2011
"Villa Amalia" de Pascal Quignard
Un livre superbe, une écriture magnifique, après « tous les matins du monde », ce livre m’a confirmé que Pascal Quignard était un auteur à lire de toute urgence. C’est une chance, il a écrit des dizaines de romans. L’histoire ??? Le résumé ne lui rendra pas honneur, mais essayons….
Ann est une musicienne de talent.
Au début de ce roman, elle découvre l’infidélité de son compagnon et retrouve un ami d’enfance. Elle décide de quitter son compagnon, lui ne comprend pas cette décision et ne l’entend pas de cette oreille. Alors sa décision va être définitive, en secret elle quitte son travail, elle vend sa maison, déménage toutes les affaires, change les clés et part pendant que son compagnon est en voyage d’affaires. Elle a entreposé une partie de ses affaires chez cet ami d’enfance homosexuel retrouvé.
Elle part en voyage, elle fuit. Jusqu’au moment où elle arrive sur l’ile d’Ischia et décide d’y rester. Elle va découvrir un coin de paradis qu’elle va aménager à sa façon. Un jour elle tombe et est soignée par un médecin divorcé avec une petite fille…
Je ne vous raconte pas la suite qui est assez imprévisible.
C’est une suite de rencontres improbables, de retrouvailles, de fuites, de pertes…. Tout cela avec la musique en arrière plan. Les relations d’Ann avec sa famille sont emplies de non dit, de jalousie, de mort…
Les choix de ce personnage ne la rendent pas forcement sympathique au lecteur (la frontière entre fuite et choix, égocentrisme et liberté est tenue). Mais il faut lui reconnaitre un certain courage dans sa façon de couper tous les liens, toutes les attaches. Est-ce une auto punition ou une absence de compromis sur l’essentiel dans ses relations avec les autres ? Je ne saurais le dire mais j’avoue qu’elle est attachante.
L’écriture est serrée, les phrases courtes, percutantes. Les descriptions de l’ile sont superbes, on s’y croirait. On sent la chaleur, on voit les couleurs… Cela m’a donné des envies d’Italie. Ischia et la baie de Naples sont des endroits que je ne connais pas mais j’avoue que cette lecture me dit que j’irai un jour.
Il me semble qu’un film (avec Isabelle Hupert ?) a été tourné à partir de ce roman. Il me faudra vérifier sur le web.
En tout cas, avec Entre ciel et terre, la Villa Amalia restera une découverte de 2011.
La première phrase est la suivante : "J'avais envie de pleurer."
21:44 Publié dans Littérature Francophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
22/05/2011
Des nouvelles ....
Après le Progrés me revoilà dans un jury... Cette fois c'est la FNAC qui régale. 4 à 6 livres à lire en moins de 3 semaines... Espérons qu'il n'y ait pas que des pavés. Je vous tiendrai au courant dans tous les cas.
Sinon je viens de finir deux très bons livres : Villa Amalia de Quignard et Venir au monde de Mazzantini.
La note sur la Villa Amelia attend dans mon PC pro. Elle sera postée avant la fin de la semaine. Pour l'autre il faudra attendre un peu.
Avant de me plonger dans un nouveau livre, je surfe, je lis les "courrier international" en retard. Il m'est toujours difficile de choisir un nouveau livre quand le précédent m'a enchanté. Est ce la même chose pour vous?
20:55 | Lien permanent | Commentaires (2)
18/05/2011
Pascal Quignard : "Tous les matins du monde"
Toujours dans le cadre des AIR, j'ai choisi ce livre d'un des auteurs que je ne connaissais pas qui participera aux 5èmes AIR. A noter que parmi 10 auteurs, je n'ai pu réservé que 6 livres car pour 3 d'entres eux / elles, la liste de réservation à la bibliothèque est trop longue pour pouvoir encore les réserver. Il me faudra donc attendre avant de lire Laure Adler et Florence Aubenas (entre autre).
En attendant j'ai découvert "Tous les matins du monde" et ce petit livre (moins de 150 pages) fut un régal. Je l'ai d'ailleurs recommandé à mon cher et tendre. Il n'aime pas les romans mais celui ci devrait lui plaire.
L'histoire d'un homme et de son histoire d'amour avec sa femme (morte) mais aussi et surtout la musique. Une musique qui transcende ce livre. Il y est également question de ses deux filles dont l'une sera trahie par la musique finalement mais aussi de politique.
1ere phrase
"Au printemps de 1650, Madame de Sainte Colombe mourut."
C'est un joli livre, il m'a donné envie de voir le film. J'ai aimé l'écriture. J'aurais aimé qu'il dure plus longtemps. Les mots évoquent la musique mais aussi des images.
Alors du coup, j'ai pris un nouveau livre de Quignard "Villa Amelia" que je pense lire dans les semaines à venir. Je vous dirai si mon impression reste la même.
21:06 Publié dans Littérature Francophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (2)
17/05/2011
Carlos Liscano : "Souvenirs de la guerre récente".
Un livre prété par Hélene.
Décidément, ces derniers mois, j'aurai découvert de multiples auteurs sud Américains. Cette fois c'est un Uruguayen.
"J'étais marrié depuis peu et j'avais une maison à moi."
Quand ce jeune marié se fait arrété par les militaires, il ne sait pas qu'il ne reverra pas sa femme de sitôt.
Emmené dans un lieu imprécis, l'homme va découvrir un monde soit disant en guerre mais où il ne se passe rien. Des routines se mettent en place, des petits rien occupent toute sa vie et celle de ses "colégionnaires". La guerre n'est jamais là, un orage devient un événement ultra important. Rapidement l'homme est broyé par cette machine et se plie à ce régime. Lorsque la libération arrive enfin et bien il est trop tard. Cet homme ne perçoit plus la liberté comme un droit mais comme une menace.
C'est un roman étrange. Il n'y est jamais question de torture physique ni même psychologique mais l'enfermement est là et il se ressent profondément. L'écriture est simple mais participe bien évidement à cet effet.
Il faut savoir que Liscano a été enfermé pendant 13 ans en Uruguay. L'écriture lui a permis de survivre. L'avant propos de ce livre est essentiel pour comprendre ce qui se passe dans ce livre. L'auteur fait référence à Buzzati et au désert des tartares. C'est vrai que l'on retrouve cette atmosphère étrange faite d'attente et d'un homme qui passe à coté de sa vie. Mais si dans un cas c'est volontaire dans l'autre le point de départ est la contrainte... à l'arrivée les choses seront aussi inversées... mais je ne veux pas gâcher votre plaisir... Disons que si je devais choisir entre ce roman et "le désert des Tartares" alors c'est celui de Buzatti que je choisirais sans hésitation. Par contre je pense lire un autre livre de cet auteur prochainement car son écriture est vraiment intéressante.
20:44 Publié dans Littérature Hispanophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
16/05/2011
"Necropolis 1209" de Santiago Gamboa
Encore un livre dans le cadre des AIR mais cette fois c’est pour 2011.
« Necropolis 1209 » du Colombien Gamboa est un livre déroutant. Après en avoir lu les ¾ et je ne savais toujours pas si j’aimais ou pas. Finalement, c’est un livre qui a de l’intérêt mais que je ne suis pas certaine d’avoir envie de relire ou même de recommander.
Dans la première partie, le personnage est un écrivain qui sort d’une longue maladie qui l’a écarté de ses amis, de sa ville, de sa vie… Il est invité à un congrès à Jérusalem sur les biographies. Bien qu’il n’ait pas vraiment rédigé de biographie, il décide de s’y rendre car le cachet est intéressant. Cela lui donne des perspectives car depuis sa maladie il n’a plus envie d’écrire. Il arrive à Jérusalem en pleine guerre… Il nous raconte la première soirée où il nous présente les différents congressistes qui sont assez particuliers. Il y rencontre une de ses connaissances Israélienne qui semble avoir plus de succès que lui et qui va lui faire découvrir Jérusalem by night. Il fait la rencontre d’une journaliste islandaise qui va les accompagner et qui surtout sera présente lors de la découverte du cadavre d’un des congressistes. Commence alors une enquête et une aventure sexuelle. Fin de la première partie … Entrelacée avec cette première partie, des chapitres sur la vie très mouvementé du congressiste assassiné ….
C’est très cru, dans un style très imagé mais intéressant et très vivant. L’histoire d’une secte qui va se mettre en place avec un messie racontée par un des ses premiers apôtre. Histoires de drogue, de prostitutions, de prisons… avec la montée en puissance du messie qui va petit à petit céder à la tentation de l’homosexualité sur une grande échelle…. Avec un apôtre qui va, lui, découvrir les livres et une seconde rédemption par la culture.
Les chapitres suivants sont des histoires racontées par les différents congressistes on y aperçoit de temps à autre un lien avec les autres congressistes mais c’est très déroutant car il n’est pas toujours simple de les voir ces liens. Toutes les histoires sont des destins assez tragiques. Cela se passe régulièrement en Amérique du Sud. Et au milieu, deux femmes qui ont été en contact avec le congressiste assassiné et qui vont donner une autre vision de ce personnage.
J’oubliais il y a également un écrivain raté, un éditeur très strict, une reine du porno et son mari qui veulent révolutionner le monde grâce à leurs films. Bref très haut en couleurs, tout cela dans un hotel de luxe, dans une ville assiégée.
Le personnage principal se passionne petit à petit pour cette histoire bien plus que pour le congrès. Une histoire qui va chambouler sa vie et qui va exercer un attrait / mimétisme impressionnant. J’avoue que la fin m’a laissé dubitative…
En conclusion une écriture puissante, un vrai style, un roman que l’on n’oublie pas le lendemain mais en même temps une sensation de décousu, de brouillon qui me laisse perplexe.
La première phrase La lettre d’invitation à cet étrange congrès – Congrès International des Biographes et de la Mémoire (CIBM) – était arrivée parmi un monceau d’enveloppes sans importance, aussi l’avais-je laissée traîner plus d’une semaine sur mon bureau, sans l’ouvrir, jusqu’au jour où la femme de ménage, qui se fait parfois un devoir de ranger mes affaires, me demanda : et cette lettre? Au panier?
21:20 Publié dans Littérature Hispanophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
15/05/2011
Jean d’Ormesson « C’est une chose étrange à la fin que le monde »
Roman commencé à Lyon et que je vais finir dans le Lubéron. Pour l’instant, j’ai parcouru la moitié de ce livre.
1ere phrase
Un beau matin de juillet, sous un soleil qui tapait fort, je me suis demandé d’où nous venions, où nous allions et ce que nous faisions sur cette Terre.
Pour une fois, je commence par la première phrase car elle se trouve expliquer le contenu de ce roman.
Dans la première partie, intitulée « Que la lumière soit ! », le rêve du Vieux (suivant votre inclinaison, vos croyances il aura un nom différent) et le fil du labyrinthe s’entrelace pour raconter la création du monde… ou du moins des versions évolutives de cette création. C’est assez fascinant. On y voit l’évolution du monde et la montée en puissance de la science qui peu à peu permet d’expliquer certains phénomènes. En parallèle le Vieux observe et commente. C’est un bon rappel de l’évolution des sciences et de la philosophie. C’est tendre et ironique. C’est bien écrit. Mais qui peut dire du mal du style d’Ormesson ? Néanmoins, c’est très occidentalisé, quid des autres visions du monde et de leurs connaissances scientifiques. C’est certes intéressant de revoir les différentes théories scientifiques et les doutes des hommes tels que Darwin. Mais est ce nécessaire pour la démonstration d’étaler les chiffres et les données, mais pourquoi ne pas parler de toutes les tracasseries subies par ces hommes de science du fait de la religion. Il y ait fait une vague mention des US mais c’est très rapide comparé à la définition d’une année lumière, de la vitesse de cette lumière (8 mn pour venir du soleil à la Terre)… Je regrette ce choix très politiquement correct. Je trouve que cela aurait donné plus de force à sa démonstration. Enfin voyons ce que nous réservent les autres partis avant de tirer une conclusion sur ce roman.
Quelques phrases de cette première partie.
D’où nous venons ? De très loin. Derrière moi ; il y avait des fleuves de sperme et de sang, des montagnes de cadavres, un rêve collectif et étrange qui trainait sous des cranes, dans des inscriptions sur des pierres ou du marbre, dans des livres, depuis peu dans des machines – et que nous appelons le passé. Et des torrents, des déserts, des océans d’oubli.
La science d’aujourd’hui détruit l’ignorance d’hier et elle fera figure d’ignorance au regard de la science de demain. Dans le cœurs des hommes, il y a un élan vers autre chose qu’un savoir qui ne suffira jamais à expliquer un monde dont la clé sécrète est ailleurs.
La seconde partie (pourquoi il y a-t-il quelque chose au lieu de rien ?) est dédiée à la genèse de ce livre. Il y est question de la nature du temps, de la mort, du mur de Planck (mini espace avant le big bang). L’auteur nous livre ses gouts, ses questionnements à l’origine de ce livre. Il nous fait part de ses doutes sur l’existence d’un dieu mais en même temps sur son espérance que peut être quelqu’un ou quelque chose existe car le monde en perdant la foi aurait aussi perdu l’espérance. C’est sans doute réducteur puisque l’auteur ne parle pas de l’impact des religions même s’il ne nie pas les aspects négatifs de ces religions. Il parle d’un point de vue macro et on peut être d’accord sur la disparition de l’espérance mais attendre un lendemain qui n’existe pas. Est-ce la seule solution ? Et puis si cela finit par signifier qu’il ne faut rien changer et tout subir…
In fine, un livre intéressant qui révèle beaucoup de l’auteur. C’est le livre d’un homme qui a été gâté par la vie. Peut être est ce aussi les questionnements d’un homme et de ses pensées à la fin d’une vie aisée. C’est un mélange de savoirs sur l’évolution de la science, de ses tâtonnements et de ses éclaircissements. Il y est aussi question de philosophie. Par contre je regrette que ce livre soit autant focalisé sur l’occident. Je trouve vraiment réducteur de ne voir le monde de ce seul coté.
Finalement quelques mots sur notre séjour, malgré quelques averses aujourd’hui, il a fait beau pendant notre séjour dans le Lubéron. Nous avons donc profité de ce séjour pour faire des balades et quelques visites de villages. Nous avons eu des grandes discussions et soirées avec nos amis… Et donc j’ai eu peu de temps pour lire. Ce livre d’Ormesson aura été le seul lu entièrement dans le Lubéron. J’avais pourtant amené deux autres romans. Mais c’est bien ainsi. A noter que ce séjour nous a permis de découvrir deux villages qui nous ont particulièrement plu : Menerbe et Lagnes.
21:50 Publié dans Littérature Francophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
14/05/2011
Réflexions.
Après avoir écrit et posté toutes ces notes qui correspondaient surtout à des lectures du mois d'avril, je m'aperçois qu'il est difficile d'être à jour de mes lectures. Soit j'ai beaucoup de retard sur mes notes, soit les écrire et les poster me prend du temps de lecture.... Mais si je fais le bilan de ces derniers mois, il est plaisant de passer du temps à rédiger ces notes mais aussi de les relire. Je pense également que cela affute mon sens critique et mes lectures car je sais que je devrais parler de ces livres, donc je fais d'avantage attention aux livres. Il m'arrive ensuite fréquemment d'aller sur le web pour voir ce que d'autres en ont pensé.
AUjourd'hui j'ai deux livres terminés qui attendent leurs notes :
- Pascal Quignard: "Tous les matins du monde"
- Carlos Liscano : "Souvenirs de la guerre récente".
Je ne sais trop quand j'aurai le temps de les rédiger mais en attendant dans les jours à venir des notes rédigées pendant nos vacances vont continuer à arriver. Dire que cela fait maintenant 2 semaines que nous sommes rentrés...
20:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/05/2011
"L'intrusion" de Adam Haslett
Et de quatre…
Il me reste la dernière note. Note, écrite toujours en direct du Lubéron, où il fait vraiment bon vivre.
Que dire de ce roman ??? Je l’ai trouvé à la campagne, j’ai commencé à le lire. Je n’ai pas voulu l’abandonner mais bon franchement… vous pouvez vous en passer. C’est un roman que j’aurai oublié dans quelques semaines et si je ne rédigeais pas cette note, je pense que l’oubli serait déjà là.
Ce roman relate une partie de la vie de Doug. On le découvre en Irak. Militaire, il va assister / participer à un incident qui coutera la vie de centaines de passagers d’un avion. On le découvre ensuite haut responsable d’une banque qui a peu de scrupules. Chargé de missions spéciales, son rôle est de faire des montages financiers très border lines. Un de ses poulains va aller plus loin. La banque devrait s’effondrer mais comme il ne faudrait pas mettre le monde en danger, elle sera sauver in extremis alors que Doug se sauvera en fuyant. Dans ce livre, il est aussi question d’une femme noire, d’un drogué homosexuel, d’un homme de principes qui n’aura finalement pas le choix (ou du moins ne les assumera pas), de la mère de Doug, d’une femme qui mène une bataille perdue mais qui assume ses choix… Il y est question de classes sociales, d’éthique, les bons ne sont pas toujours là où on le pense et les méchants non plus… Il n’y a pas de rédemption
Bref écrit en 2009, il surfe sur la vague des « complots » et de la crise financière. C’est du Grisman ou du Le Carré en moins bon. J’ai vraiment lu de meilleurs romans ces derniers temps.
1ere phrase
Lors de leur deuxième nuit au port, à Bahreïn, un membre de l’état major de l’amiral décréta que l’équipage du Vincennes méritait au moins un paquet de cigarettes par personne.
Je suis passée à un roman d’une autre trempe. Mais peut-on vraiment comparé ? Il s’agit de Jean d’Ormesson « C’est une chose étrange à la fin que le monde »
21:42 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
12/05/2011
"Sur la paupière de mon père" de Sjon.
Et de trois… toujours en direct de ma terrasse du Lubéron, où le soleil darde ses rayons.
Il me reste 2 notes à rédiger… passons un peu de temps en Scandinavie.
Sur la paupière de mon père de Sjon. Histoire d’un crime
Comme vous l’avez sans doute compris si vous avez lu quelques notes de ce blog, j’ai passé du temps en Norvège et j’aime le monde de la littérature scandinave car il est dépaysant et dévoile un monde imaginaire qui me plait. Ces derniers temps, j’ai beaucoup aimé deux romans Islandais « Entre ciel et terre » et « Rosa Candida ».
Aussi ce nouveau roman Islandais m’avait attiré à la bibliothèque. J’avoue que sa lecture m’a interloquée mais je n’ai pas été transportée comme par les deux que je viens de citer. Pourtant il est définitivement Scandinave dans le sens où il n’a ni queue, ni tête et beaucoup d’imagination.
Résumer ce livre me parait difficile, voire impossible. Cela commence comme la narration du début non pas du monde mais de l’Islande ; il y est question de géant destructeur, de coq, de folie… Ensuite alterne le récit d’un homme (un juif déporté) qui arrive en Islande et qui fait tout pour s’intégrer dans cette société. Cet homme va rencontrer des personnages très atypiques : un russe, doté d’un membre très différent ; un Noir, espion ; des jumeaux nazis. Cet homme a un secret ; il est chargé d’un enfant qu’il doit mettre au monde grâce à l’alchimie.
Il y a des odeurs de saga scandinave. Je ne suis pas sure d’avoir percé tous les mystères de ce livre. En tout cas, il est très différent de ce que j’ai l’habitude de lire et bien plus déjanté encore que les Paasilina et Murakami que je connais. De retour à Lyon, j’irai voir les avis d’autres lecteurs, je les trouve parfois très éclairants. Si cela devait être le cas, alors je viendrais compléter cette note. En tout cas contrairement aux deux autres auteurs Islandais que j’ai découvert et mentionné au début de cette noté, je n’ai pas envie particulièrement de lire un nouveau livre de Sjon…
1ère phrase
Il était une fois un berserkur, aussi appelé guerrier fauve, de si méchante nature qu’il ne supportait nulle créature vivant aux alentours.
21:26 Publié dans littérature Scandinave, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)