23/02/2011
Le phare de Monhegan de Richard Russo
Le phare de Monhegan de Richard Russo
Il s’agit d’un recueil de nouvelles. Il faudrait normalement que j’écrive les premières et dernières phrases de chaque nouvelles mais j’avoue des 7 nouvelles contenues dans ce livre que j’ai lu ces trois derniers jours, 4 me sont réellement restés en mémoire. Pour les 3 autres, il m’a fallu me replonger dedans, c’est dire si elles m’ont marquées….
1- La fille de la Putain ++
2- Poison ++
3- Les mystères de Linnwood Hart ++
4- Allégresse +/-
5- Le phare de Monhegan +
6- La botte
7- Plus loin vous allez +
Dans 5 d’entre elles, il est question d’hommes à la cinquantaine qui souffrent soient de cancers, soit d’infidélités (1-2-4-5-7) … La plupart étant des littéraires / professeurs ou artistes
Dans 2 d’entres elles, c’est écrit du point de vue d’un enfant masculin 3 et 6…
Dans toutes ces nouvelles, il est question des difficultés de compréhension entre homme / femme et du monde adulte par les enfants. J’ai aimé la façon de raconter les histoires. On sent l’anglo saxon, il y a une intrigue, des personnages… bref c’est bien fait, bien ficelé… mais cela sent un peu trop la technique… peut être le format nouvelles ne me convient pas.
Aussi j’ai décidé de vous faire part de ma préférée : « La fille de la Putain ».
« Sœur Ursula appartenait à un ordre de sœurs belges, pratiquement eteint, qui poursuivait de maigres activités spirituelles dans une vieille maison décrépite que le diocèse avait sans doute achetée parce qu’elle avait peu de chance de leur survivre. »
......
« Son regard semblait parcourir les années passées. Puis ses yeux de vielle femme brillèrent d’une lueur de jeunesse : « Ah, mais les flammes, elles sont presque arrivées au ciel. » »
L’histoire d’un professeur de littérature qui a un séminaire de fiction littéraire. Dans son séminaire, il va faire la connaissance de cette sœur Ursula… et si elle est là, ce n’est pas pour la fiction mais pour écrire son histoire. On va la découvrir au fur et à mesure. C’est une recherche du père… qui finalement aboutira à une triste découverte pour Ursula et un renvoi d’image désagréable pour le prof…
20:22 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
02/02/2011
"Lignes de faille" de Nancy Houston
J'ai du retard dans mes notes de lecture...
Il me faut m'y remettre après donc ce magnifique roman qu'est "entre ciel et terre", je suis passée à "lignes de faille". Bon il faut avouer que c'est dur de succéder à un tel roman. Forcement j'avais encore la tête dans ce style si beau de Stefansson.
L'histoire est intéressante. En quatre grands chapitres, on remonte le temps et l'histoire d'une famille. La première partie est consacrée à l'arrière petit fils. Sol est un enfant pourri, gâté par sa mère qui lui passe tout. Du coup cet enfant se prend pour Dieu le père ou tout au moins un génie. Sa mère, femme au foyer, protestante, est très collet monté et surtout à beaucoup de mal avec la famille de son mari dont on va découvrir les femmes dans les chapitres suivants. En fait son fils est loin d'être aussi protégé qu'elle le pense puisqu'il passe son temps sur internet à regarder les actualités et des films pornos. Et c'est très cru... Pour un enfant de 6 ans il a un vocabulaire très particulier. Et même si je veux bien croire que l'Irak et les horreurs qui s'y commettent puissent le fasciner. J'ai du mal avec cette façon de s'exprimer qui n'est vraiment pas celle d'un enfant de 6 ans. Pendant cette partie, la plus longue, on va aussi faire la connaissance un peu du mari mais surtout de la mère et grand mère du mari. Lors d'un voyage en Allemagne toute cette famille va se retrouver et petit à petit va se mettre en place l'histoire.
Le second chapitre est consacré au père de Sol. Être assez insipide traumatisé par sa mère et adorant son père. A noter qu'il choisira une femme aussi castratrice que sa mère. Bref on découvre le père qui pendant sa 6eme année va vivre en Israel. Il va faire connaissance et se lier d'amitié avec une jeune arabe. On découvre la guerre des 6 jours et autres joyeusetés. Sa mère qui est fascinée par sa propre mère, s'est convertie au judaïsme persuadée que sa mère était juive. Elle aura un grave accident...
Le troisième chapitre est consacrée à cette mère qui est fascinée par la seconde guerre mondiale. On découvre son histoire d'enfant négligée par sa mère et qui vit chez des grands parents indifférents. On va commencer à comprendre une partie de ce qui se passe en Allemagne deux générations après. A noter que les chapitres sont de plus en plus court.
La dernière partie est consacrée à la fameuse arrière grand mère. C'est le plus court chapitre. On va la découvrir à 6 ans dans une Allemagne ravagée par la guerre. On va alors enfin avoir les clés du mystère et comprendre d'où vient ce sentiment d'abandon. Cette petite fille deviendra une chanteuse célèbre qui va négliger sa fille qui à son tour négligera son fils, ....
Bref c'est une belle histoire qui mélange l'Histoire avec un grand H et celle d'une famille quelconque enfin pas si quelconque..
Il y a des très bonnes idées, c'est bien écrit mais je n'ai pas complètement accroché car à 6 ans les enfants ne s'expriment vraiment pas comme cela.
Bientôt " Ce que je sais de Vera Candida "
19:44 Publié dans littérature Anglophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
14/01/2011
Les vestiges du jour. Kazuo Ishiguro
Voila un livre que j'avais commencé depuis une éternité et pour je ne sais quelles raisons, il était resté de coté. Une gastro m'aillant mis à plat, je l'ai repris et j'ai été bien inspiré.
Bien que l'auteur soit né au Japon, il vit en Angleterre depuis ses 5 ans.
Son livre présente l'Angletterre de l'entre deux guerre. Un majordome, espèce en voie de disparition s'il en est, part en voyage pour la première fois de sa vie. Et lors de ce voyage il va faire le point sur sa vie. Enfin disons plutôt qu'il va se souvenir de certains événements qui au fur et à mesure prendront une toute autre tournure. Cet homme qui a tout donné pour son métier, au nom d'une certaine "éthique" professionnelle. On s'appercoit qu'il y a finalement laissé toute sa vie... Et que en se remettant à un tiers, il y a laissé sa si chère dignité. Il mettra des dizaines d'annees avant de voir qu'il a aussi laissé passer l'amour.
Il serait sans doute grandiloquent d'y voir une dénonciation de l'irresponsabilité et de la non clairvoyance face à la montée du nazisme. Mais en tout cas, ce livre apporte un éclairage sur l'entre deux guerre et les égarement d'une part de la noblesse Anglaise. Et bien que je n'aime pas les déclarations de Mr Lewis sur l'amateurisme, je dois avouer qu'il a sans doute raison en tout cas en terme de diplomatie... Les derniers éléments Wikileaks le montre. J'aimerais croire qu'il ait encore tort pour le business. Malheureusement la vie de tous les jours me laisse penser que les affaires sont encore plus concernées par ce professionnalisme. Un petit extrait pour la route... Bonne lecture.
"Pardonnez moi, messieurs, mais vous n'êtes qu'un tas de rêveurs naïfs. Et si vous n'insistiez pas pour vous mêler des grandes affaires de la planète, vous seriez réellement charmants. Prenons notre bon hôte. Qu'est ce qu'il est? Un gentleman. Personne ici, j'en suis sur n'ira dire le contraire. Un gentleman anglais, à l'ancienne. Loyal, honnête, plein de bonnes intentions. Mais sa seigneurerie ici présente est un amateur...
Tous tant que vous êtes, gentleman loyaux et pleins de bonnes intentions, je vous le demande, avez vous une idée de la façon dont le monde est en train d'évoluer autour de vous? L'epoque où vous pouviez agir en suivant vos nobles instincts est terminée. Sauf qu'en Europe vous n'avez pas l'air de vous en douter. Les messieurs dans le genre de notre bon hôte croient toujours que c'est leur affaire de se mêler de questions qu'ils ne comprennent pas... Vous autres Européens, vous avez besoin de professionnels pour veiller sur vos affaires. Si vous ne le reconnaissez pas rapidement, vous êtes voués à la catastrophe. Un toast, messieurs. Je voudrais porter un toast. Au professionnalisme......
Je dirai simplement ceci. Ce que vous désignez du terme d'"amateurisme", n'est autre que ce que la plupart d''entre nous, je pense, préfèrent continuer à appeler "l'honneur". ....
Je crois que j'ai une idée assez précise de ce que vous entendez par " professionnalisme". Cela veut dire, semble t-il, parvenir à ses fins par la tricherie et la manipulation. Cela veut dire que l'on fait ses choix par cupidité, par soucis de son intérêt, au lieu d'être mû par le désir de voir la bonté Et la justice l'emporter dans le monde."
A noter que je mets ce livre dans la catégorie littérature anglophone et / ou japonaise...
22:11 Publié dans littérature Anglophone, Littérature Japonaise, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)