12/09/2011
Tsili de Aharon Appelfeld
1ère phrase: "Peut-Etre ne faut-il pas raconter la vie de Tsili Kraus, dont le destin fut cruel et sans éclat."
Un livre qui vous prend à la gorge.
Une petite fille juive, présentée comme un peu simplette, transparente dans une famille nombreuse, est laissée par les siens pour garder la maison lorsque sa famille fuit face à la menace des rafles. Seule dans cette Europe de l’Est, qui est secouée, malmenée elle va survivre mais dans quelles conditions ! Elle va rencontrer des gens tout aussi abimés par la vie mais qui vont le plus souvent l’exploiter, la battre. Elle finit par « vivre » avec un homme qui s’est échappé d’un camp de concentration et qui ne supporte pas l’idée d’avoir abandonné les siens. Elle attend un bébé de cet homme qui a disparu, englouti par ses remords. A-t-il été arrêté, l’a-t-il abandonné ? On ne sait. Mais Tsili l’attend, elle ne sait que faire d’autre. Puis pendant sa grossesse, c’est la fin de la guerre. Elle rencontre des rescapés des camps, elle les suit. Je n’ose parler de « libération » car peut il y avoir une libération pour ces gens ? Chacun a une histoire mais peu en parler car que dire devant tant de détresse ?
C’est un livre puissant, dans la lignée de Primo Levi, de Kertesz. C’est court, il n’y pas vraiment de morale, juste un destin comme il y en a eu des millions. Mais quel livre !
20:00 Publié dans Littérature Moyen Orient, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
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