23/12/2012
Théorème de Pier Paolo Pasolini
Quoi dire de ce roman?
L'impression d'être passée à coté. C'est un roman qui sort de l'ordinaire.
On est en Italie chez une famille de la haute bourgeoisie. Un couple, deux enfants.
Un invité, dont on ne sait rien, va débarquer et tout chambouler. Il va avoir des relations très particulières avec les différents membres de la famille ainsi que la bonne. La famille se disloque. L'invité disparait et les personnes deviennent plus ou moins folles. L'invité est entre le Messi et le jeune de bonne famille diabolique.
C'est une écriture très spéciale. Les personnages sont marquants. Il y a des apartés poétiques.
J'ai lu ce livre il y plusieurs mois et je me souviens du sort des personnages, ce qui est loin d'être le cas de la plupart des livres lus en 2012. Un livre est tiré de ce film. Je serais curieuse de voir ce que cela donne.
Bref un livre à lire si vous cherchez quelque chose de different.
"Les premières données de cette histoire, nous sont fournies, tout simplement, par l'évocation d'une vie familiale."
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28/09/2012
Paso Doble de Giuseppe Culicchia
Un livre qui errait dans ma bibliothèque depuis l'an 2000, l'étiquette est encore en Francs... et que je me suis décidée à ouvrir cet été
L'Italie du Nord et sa réussite pour quelques uns. Ses paies de misère pour beaucoup. Un trentenaire libraire se retrouve dans une vidéothèque. Il y est question des excès du management soit disant à l'Américaine mais aussi d'un état social délétère. C'est loufoque, triste et cynique à souhait. A ne lire que par les non dépressifs
"UN LIVRE DE POCHE GRATUIT POUR TROIS ACHETES... VOUS LES LISEZ ET NOUS VOUS LES OFFRONS..."
21:41 Publié dans Littérature Italienne, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
21/04/2012
Milena Agus : quand le requin dort
J'adore cet auteur. Elle a une écriture tout en finesse. Elle vous fait voyager et elle m'a donné envie de visiter la Sardaigne. Nous devions même y aller à Pâques mais ce fut finalement la Normandie...
Dans ce roman Sarde, il est question d'une famille dont les membres souffrent plus ou moins. L'adaptation à la vie leur parait à tous difficile. Le père est en voyage incessant pour porter secours au tiers monde mais n'arrive pas à aider sa propre famille. La mère est déconnectée de la réalité et souffre d'une grave maladie. Un garçon passionné par le piano mais incapable de communiquer et de se défendre. Une fille, la narratrice engluée dans une relation très sado-maso. Une belle sœur magnifique mais qui n'arrive pas à garder ses fiancés. Un ami qui est là pour les coups durs mais pas pour le quotidien... Et puis à la fin Maria..
L'art de Mme Agus est de nous faire partager cette ambiance familiale, de nous raconter ces personnages sans poncif. Ils deviennent attachants au fur et à mesures.
Si vous ne connaissez pas Milena Agus, je vous conseille de commencer par "battements d'ailes". Si vous connaissez et aimez Agus " Quand le requin dort" ne devrait pas vous décevoir.
"En réalité, nous ne sommes pas la famille Sevilla-Mendoza."
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05/07/2011
La bicyclette de Rosetta Loy
Je suis passée complètement à coté de ce livre.
Je l’ai trouvé difficile à assimiler.
C’est une atmosphère lourde, même les pages sont compactes. Les phrases se suivent, il n’y a que peu de respiration. C’est la première fois où je perçois un tel effet de la mise en page et de la ponctuation. Si c’était voulu et bien c’est très réussi.
L’histoire ? Celle d’une famille bourgeoise Italienne pendant et après la seconde guerre mondiale. Un focus sur les adolescents et la mère. Des personnages assez peu sympathiques, tout occupés à leurs petites vies alors que la grande Histoire écrase, meurtrie, tue… Des adolescents qui ont des caractères distincts mais que l’on retrouvera avec leurs faiblesses à l’âge adulte.
En lisant les divers critiques sur internet, je me rends compte à quel point je n’ai pas vu les choses de la même façon. Peut être me faut il lire une autre œuvre ?
1ere phrase: Ils s'asseyaient autour de la table.
22:16 Publié dans Littérature Italienne, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
30/05/2011
"Venir au Monde" de Margaret Mazzantini
Décidément en ce moment, j’ai beaucoup de chance. Ce livre m’a beaucoup plu. Il est étonnant. L’histoire se passe entre l’Italie et surtout Sarajevo (aujourd’hui Bosnie Herzégovine). Comme je devais me rendre à Dubrovnik pour un congrès. C’était un hasard heureux. Je ne peux pas tout raconter pour ne pas gâcher le plaisir des lecteurs qui pourraient passer par ici, mais je vais essayer de leur donner envie.
Le livre est composé d’aller retour dans le temps. Au départ un appel téléphonique d’un vieil ami de Bosnie et une invitation à assister à une exposition commémorative du siège de Sarajevo : Gojko. Gemma décide de partir et d’emmener son fils, Pietro, né à Sarajevo pendant le siège. Pietro n’a jamais connu son père –photographe, mort à Dubrovnik. Au fur et à mesure du voyage Gemma est confrontée à son passé. Petit à petit, on perçoit qu’il y a des non dits, des silences…
On suit, pas à pas, cette grande histoire d’amour entre Gemma et le photographe. On découvre la version de Gemma (ce qu’elle sait) et puis ce qui s’est passé sans qu’elle soit vraiment informée.
Gemma et Diego se sont connus grâce au bosniaque Gjoko, poète amoureux malheureux de Gemma. C’est le coup de foudre à Sarajevo alors que Gemma doit se marier quatre mois plus tard. Mais ce mariage ne dure pas. Gemma et Diego vont alors vivre un grand amour à Rome. Malheureusement malgré de nombreuses tentatives, ils n’arrivent pas à avoir d’enfant. Alors ce manque va hanter la vie de Gemma et changer du tout au tout la vie de ce couple. Après des tentatives de mère porteuse en Ukraine, le couple va repartir à Sarajevo juste avant la guerre. Ils y sont encore pendant les premiers jours des combats mais leur nationalité Italienne, leur permet de partir. Mais ce n’est pas sans avoir tenté une dernière fois d’avoir un enfant avec une jeune femme rencontrée sur place.
Rentré à Rome, Diego ne se remet de cette vie normale alors qu’à 2 heures d’avion, c’est la guerre. On comprendra ensuite pourquoi. Il repart à Sarajevo et va y rester durant tout le siège. Gemma va finir par le suivre et vivre ce siège. Ces pages sont terribles, on suit cette femme à la découverte de la guerre, de la mort, des privations, des horreurs, … c’est très fort et très bien écrit. Finalement Gemma revient avec « son » fils. Commence alors l’attente du retour de Diego. Il ne reviendra pas. Gemma refait sa vie avec un homme bon, qui devient le beau père de Pietro.
Lors du voyage à travers la Croatie et la Bosnie Herzégovine, Pietro va peu à peu découvrir sa mère et partir à la découverte de « son » père. On découvre en parallèle, la vie de l’ami Bosniaque et de sa famille pendant le siège et la guerre. On comprend comment la guerre, la violence, transforme les hommes les plus pacifiques. On y apprend les viols, les tortures, les camps… La fin est vraiment inattendue mais plausible. C’est un livre très fort sur le besoin d’avoir des enfants, les affres de la stérilité, le couple, la guerre, les liens entre personnes, ce que l’on pense savoir des autres, la perception, la réalité.
Gemma n’est pas un personnage très sympathique, égocentrique, trop belle, qui a l’habitude que le monde tourne autour d’elle. Elle est obnubilée par sa stérilité et va tout tenter pour avoir cet enfant. Elle y perd son mari mais y trouve sans doute une certaine humanité. Son mari est fragile mais aussi pathétique. Son père est très effacé. A la mort de la mère de Gemma et de Diego, il va beaucoup entourer Gemma.
Cet ami bosniaque est déjà malheureux avant la guerre mais la guerre va le transformer d’une façon irrémédiable et les circonstances font que l’on ne peut qu’avoir de l’empathie pour lui.
Quant au mari, Diego, il est perdu, il est faible et toutes ses tentatives finissent par se retourner contre lui. Mais que peut-il vraiment faire ??
Il y a un autre personnage très important mais je ne veux pas vous gâcher votre lecture.
En conclusion, un livre fort, à découvrir. Il m’a particulièrement touché puisque je me rendais pour la 1ere fois à Dubrovnik et que le siège a aussi touché cette partie de l’ex Yougoslavie. Il y a un mémorial dédié aux victimes du siège (6 dec 91, mai 92) avec des photos des attaques. Ces photos sont impressionnantes. 70% des 838 habitations ont été touchées. Ayant parcouru en long et en large la ville ; j’y ai vu peu de traces de la guerre, en dehors de toitures toutes neuves et des façades rénovées très blanches. Mais on peut penser que la vieille ville a été la première reconstruite pour attirer les touristes. En tout cas sans la lecture de ce livre, je ne pense pas que j’aurai été aussi consciente de cette guerre. Il faut toutefois se souvenir que le siège de Sarajevo a été beaucoup plus long que celui de Dubrovnik (92-95) et surtout la ville était 10 fois plus grande, les morts beaucoup plus nombreux.
Bref un livre superbe, à découvrir d’urgence.
1ere phrase: Le voyage de l'espoir... Des mots qui demeurent, parmi tant d'autres, à la fin de la journée.
Enfin rien à voir avec la guerre mais comme la Croatie dépend du tourisme, nous étions dans un très bel hôtel (Valamar President) avec un ascenseur funiculaire, une vue sur la mer extraordinaire de la chambre, un bon buffet petit déjeuner, très propre. Même si c’est la première fois que je vois un scorpion se balader dans l’hôtel. Non, non vous ne rêvez pas il y avait vraiment un scorpion de 2 à 3 cm qui se baladait sur la moquette du couloir du 2eme étage. Ne me demandez comment il est arrivé là. Mais cela restera un souvenir.
20:38 Publié dans Littérature Italienne, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
14/03/2011
"Les saisons de Giacomo" de Mario Rigoni Stern
Et voilà j’ai fini « les saisons de Giacomo » de Mario Rigoni Stern.
C’est un livre surprenant.
Stern est comparé dans la présentation du livre à Primo Levi et Italo Calvino… Adorant Calvino et aillant été très émue par « Si c’est un homme », j’avoue être restée un peu sur ma faim car avec de telles comparaisons, je m’attendais à autre chose mais c’est le seul bémol.
L’entre deux guerre en Italie dans une région montagneuse à la frontière de l’Autriche, on découvre le quotidien de Giacomo, sa famille, ses amis. Un univers où la misère est très présente. Giacomo et sa famille survivent grâce à la récupération de métaux trouvés dans les champs de bataille lorsque la neige ne recouvre pas tout. Son père, qui a fait la guerre lui apprend les rudiments du métier. Il lui explique également les mouvements des différentes divisions et lui montre toute la futilité de ces guerres. L’hiver, ce père émigre d’abord en France, puis en Suisse, et enfin en Afrique. Les femmes et Giacomo restent au village. Peu à peu le fascisme prend une place de plus en plus importante dans la vie du village et dans la vie des gens. Implications qui ne sont pas toujours visibles ni vraiment comprises… Et puis arrive la seconde guerre mondiale.
Un livre qui raconte la vie campagnarde. Un livre qui décrit d’une façon simple une tranche de vie, une époque révolue, sans être gnian-gnian. Un livre qui n’embellit pas la misère mais qui ne méprise pas les gens concernés. Une écriture simple, peut-être un peu datée, qui montre la misère sans la caricaturée. C’est un livre qui m’a beaucoup appris sur l’histoire de l’Italie de l’entre deux guerre avec la montée du Duce. Une époque où les informations circulaient lentement, où la religion jouaient un rôle important même si il est peu décrit (la foire de la St Mathieu).
Dès la seconde page, cette phrase m’a beaucoup plu : « Le silence et la pénombre étaient remplis de souvenirs qui semblaient demander la parole. »
Un grand merci à blog-o-book qui m'a permis de découvrir cet auteur.
20:53 Publié dans Littérature Italienne, Livres | Lien permanent | Commentaires (2)