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11/12/2011

L'insu de Pierre Sauvanet

Tout d'abord un grand merci à YS, Newsbook et les éditions Arléa pour ce livre.

Un livre entre la philosophie et la psychologie. Ecrit il y a une trentaine d'année par l'auteur il ne sera publié que maintenant. L'auteur l'a retouché en partie.

118 points en 4 sections nous font découvrir ce qu'est l'insu pour P. Sauvanet. C'est un livre qui se lit en picorant. Il ne se prete pas à une lecture d'une traite. Il faut assimiler les différents concepts pour mieux apprécier la progression.

L'auteur nous explique la différence entre inconscient, les différents niveaux de conscience et l'insu. Il donne des exemples pour permettre une meilleure compréhension. Tout n'est pas clair (en tout cas pour ce qui me concerne) mais en général c'est explicite.

L'insu est un état qui permet de vivre et même d'agir sans en avoir une pleine conscience. En fait c'est entre la concentration extrême du sportif de haut de niveau ou du joueur de jeux video et l'automatisme qui permet de conduire ou de créer. C'est un état qui n'est pas celui de l'oubli tel que l'Alzeimer ou de l'inconscient Freudien mais un état qui permet de vivre.

Tout le livre est une quête pour définir ce qu'est et n'est pas l'insu. Car cela reste un état très éphémère et difficile à délimiter. Pour l'auteur, cet état est très particulier et la première partie tente d'expliquer cette recherche d'un graal entre conscience et inconscience qui permet d'arriver à une sorte de bonheur. L'auteur est par contre très clair sur le fait que ce n'est pas une non pensée. Se divertir n'est pas l'insu. L'art et sa pratique par contre le sont quand l'oeuvre se créée. A ce moment d'ailleurs apparait le verbe insuer. Dans ce livre on retrouve d'ailleurs de pensées sur l'art qui m'ont données envie de lire les oeuvres de cet auteur.

C'est un livre ardu, que j'ai apprécié à petites doses. Sa reprise 25 ans après sa première rédaction permet certainement de reprendre des points de vue différents. On peut penser que ces 25 ans ont permis une plus grande maturation du sujet. Néanmoins il me semble que cela revient à avoir des styles assez différents qui peuvent être déroutants. Parfois certains sujets arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe si je puis me permette. On ne voit pas forcement de logique mais plus des pensées qui se suivent sans avoir un fil conducteur (ex Ethique, violence, bégaiement...). En cela, la lecture peut être facilitée par un espacement dans le temps. Un livre qui devrait plaire à ceux qui aime réfléchir à ce qu'est la pensée et ses différents états, à ceux qui aime la philosophie; le rapport entre la création et la conscience.

Quelques phrases qui m'ont plu pour partager ce plaisir de lire:

"L'insu ce n'est pas souffrir dans tout son être d'un manque neurologique, c'est consciemment faire le vide pour vivre pleinement. p 121"

Une phrase de Deleuze "On n'écrit qu'à la pointe de son savoir, à cette pointe extrême qui sépare notre savoir et notre ignorance, et qui fait passer l'un dans l'autre. p 131"

"L'insu n'est pas une ignorance, mais un acte de dépassement du savoir- savoir sans insu n'est que ruine de l'âme p170".

"Prévoir: c'est ce que prévoient de faire nombre de cerveau, trop prévoyants. Quand l'avenir me hante, mord déjà sur mon présent - tel un futur remords- alors mon rythme de vie bascule, et je bascule avec lui. p 172."


Finalement pour le plaisir et dans la tradition de ce blog : la première phrase.

"Tout commencement est une maturation clandestine".

Merci à Newsbook aux éditions Arléa, à Ys et à P Sauvanet pour ce texte.

Commentaires

j'ai aussi participé à cette lecture offerte par Newsbook et Arlea
j'ai un peu le même ressenti
philosophie intéressente qui donne un sens à l modestie

Écrit par : denis | 17/12/2011

Les commentaires sont fermés.