06/07/2011
Le Héron de Guernica de Antoine Choplin
Un livre lu dans le cadre du prix roman FNAC
L’art et la vie ou plutôt dans la vie.
Basilio est un jeune Espagnol un peu naïf. Il est amoureux de Celestina. Il travaille dans une ferme et pendant ses loisirs, il peint. Oui mais voilà, il ne peint pas n’importe pas quoi, ni n’importe où. Il peint exclusivement des hérons dont il s’acharne à reproduire l’essence plus que l’apparence. Et ces hérons, ils sont à Guernica. Alors lorsque le monde s’écroule à Guernica et bien Basilio est en première ligne. Il s’ensuit toute une description de ses événements et surtout de la réaction de Basilio face à l’indicible et à la douleur…. En introduction et en conclusion, il est question de l’œuvre Guernica et de la volonté de communiquer avec Picasso puisque Basilio est chargé de le rencontrer… Mais l’art peut il montrer l’invisible, peut il dire l’indicible ? Là est toute la question.
C’est un jolie livre, avec une écriture précise, délicate. Mais en fait plus que l’écriture j’ai beaucoup aimé ce personnage que j’ai trouvé touchant et très attachant. Il arrive à partager son amour des détails, son regard d’artiste (la photo de la bicyclette plus forte que celle des avions), sa « naïveté » synonyme de pureté.
Je suis particulièrement sensible à ce texte puisque fan de Peinture : Guernica est LE tableau qui m’a le plus touché. Tout en nuance de gris, de blanc, de noir, la souffrance vous gifle, les cris vous les entendez dans ce musée de Madrid, limite vous sentez les odeurs… Bien que je ne sois pas fan de Picasso, Guernica est à part pour moi.
Bref vous l’avez compris, je vous recommande ce petit livre intime. Entre « la femme du Tigre » et « le héron de Guernica »… il me parait difficile de choisir, ce sont deux livres très différents. Ils ne s’adressent pas aux mêmes lecteurs. Il me semble que « la femme du Tigre », plus flamboyant a un cercle plus élargi. Et puis ce livre dispose d’une telle couverture médiatique dans le monde anglo saxon qu’il ne joue pas dans la même division que le « héron de Guernica ».
Merci à la Fnac et à Rouergue.
1ère phrase : "La veille, après avoir quitté la gare, Basilio s'était aventuré au hasard parmi les rues."
22:22 Publié dans Littérature Francophone, Livres | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
bonjour ! bien sûr que le rôle de l'art est de témoigner, et le tableau de Picasso répond à la question.
Il aurait pu être aussi question des photographies d' avions bombardant le village, ce que fait aussi Basilio.
Croyez-vous qu'il reussit son coup avec son héron, même blessé ? http://tinyurl.com/6fnbrol
Écrit par : rotko | 03/11/2011
Bonjour,
J'ai beaucoup aimé ce livre. Effectivement la photo du vélo abandonné est plus puissante que celle du massacre.
L'art peut dire / montrer l'indicible. J'en suis convaincue. C'est même parfois le seul moyen.
A bientôt.
Écrit par : kez | 03/11/2011
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