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11/11/2010

"L'homme qui parle". Suite et fin

Et voilà j’ai fini ce livre. J’ai vraiment beaucoup aimé. Les derniers chapitres sont consacrés à un parallèle entre le peuple juif et ce peuple amazonien (les Machiguengas). Ou comment l’exode permet de survivre.

 

Un petit extrait sur cet exode justement. J'aime beaucoup Le long du temps. Le long du monde, aussi.

 

Un bon cru ce Nobel 2010 !

 

Tout comme le peuple qui marche, les familles durent se séparer les un des autres pour être acceptées. S’ils étaient peu nombreux, s’ils ne faisaient pas d’ombre, les autres peuples leur laissaient un endroit pour semer, chasser et pécher. Parfois ils leur ordonnaient : « vous pouvez rester mais sans semer ou sans chasser. C’est la loi. » Ainsi duraient ils quelques lunes, parfois ; plusieurs, peut être. Mais cela finissait toujours mal. S’il pleuvait trop ou s’il ya avait de la sécheresse, si quelques catastrophe survenait, on commençait à les haïr. «  C’est votre faute, leur disait on. Dehors ! » On les expulsait à nouveau et ils semblaient sur le point de disparaitre.

 

Parce que l’histoire s’est répétée dans énormément d’endroits. Toujours la même comme un seripigari qui ne peut revenir d’un mauvais tournis et continue à tourner, désorienté, entre les nuages. Et cependant, en dépit de tant de malheurs, ce peuple n’a pas disparu. Malgré ses souffrances, il a survécu. Il n’était pas guerrier, il gagnait jamais les guerres et il est là. Il vivait dispersé, ses familles aux quatre coins du monde, et il a demeuré. Des peuples plus grands, de guerriers, des peuples forts, de Maschos, de Viracochas, de sages seripigaris, des peuples qui semblaient indestructibles, s’en allaient. Ils disparaissaient, donc. Il ne restait nulle trace d’eux dans ce monde ; personne ne s’en souvenait ensuite ? Eux en revanche, ils continuent. Ils voyagent vont et viennent, ils fuient. Vivants et errants, donc. Le long du temps, le long du monde, aussi.

 

Et c’est que ; malgré tout ce qui lui est advenu, le peuple de Tasurinchi-Yahvé ne s’est pas séparé de son destin. Il a accompli son devoir toujours. En respectant les interdits, aussi…..

 

 

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