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23/01/2011

"Entre ciel et terre" de Jon Kalman Stefansson

Voila un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire ces dernières années.

Ma petite soeur me l'a offert pour Noel et je l'ai pris par hasard hier dans mes étagères. Je ne l'ai pas refermé avant de l'avoir fini. L'histoire est triste mais quelle jolie écriture. Les phrases sont ciselées. Les mots sont précis. Une très belle traduction à mon humble avis de Éric Boury.

C'est la seconde fois en peu de temps que je lis un écrivain islandais et c'est un choc.

Comme le laisse entendre le titre, entre le ciel et la terre: il y a la mer. Mer qui est omniprésente dans ce livre. La mer qui donne de quoi vivre ou plutôt survivre mais qui aussi celle qui tue, qui emporte les gens que l'on aime. La mer où partent ces marins qui ne savent pas nager car ils s'en remettent à Dieu. Ils partent sur des coquilles, qui ressemblent à des cerceuils. La mer fascinante, étrange, nourricière et meurtrière à la fois.


Et puis il y a l'Islande, cette ile, pays avec ces quelques milliers d'habitants qui tentent de survivre dans un milieu hostile. Il y a longtemps, un gamin orphelin perd son seul ami par la faute de Milton... Et oui, les mots peuvent sauver mais ils peuvent aussi tuer... C'est le cas si on oublie sa vareuse parce que l'on veut retenir des vers du paradis perdu et que l'on part pour 12 heures dans la nuit islandaise. Suite à ce décès, le gamin part rendre ce livre... C'est le début d'une marche vers la mort, vers la vie, il ne sait pas mais il marche. A l'arrivée, le gamin rencontrera d'autres mots, d'autres femmes, d'autres destins... Comme souvent dans la littérature scandinave, les femmes jouent un rôle pivotal. Elles sont plusieurs dans ce roman. Elles jouent des rôles différents tant pour le gamin que pour les autres hommes du roman.

Un livre à découvrir et à savourer. Un livre que je relirai pour mieux l'apprécier.

Je trouve ces quelques phrases superbes. Elles sont dans le quatrième de couverture et pour une fois je trouve que le résumé est vraiment parlant et rend bien le contexte du livre.

"Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d’autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le cœur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts."

14/01/2011

Les vestiges du jour. Kazuo Ishiguro

Voila un livre que j'avais commencé depuis une éternité et pour je ne sais quelles raisons, il était resté de coté. Une gastro m'aillant mis à plat, je l'ai repris et j'ai été bien inspiré.

Bien que l'auteur soit né au Japon, il vit en Angleterre depuis ses 5 ans.

Son livre présente l'Angletterre de l'entre deux guerre. Un majordome, espèce en voie de disparition s'il en est, part en voyage pour la première fois de sa vie. Et lors de ce voyage il va faire le point sur sa vie. Enfin disons plutôt qu'il va se souvenir de certains événements qui au fur et à mesure prendront une toute autre tournure. Cet homme qui a tout donné pour son métier, au nom d'une certaine "éthique" professionnelle. On s'appercoit qu'il y a finalement laissé toute sa vie... Et que en se remettant à un tiers, il y a laissé sa si chère dignité. Il mettra des dizaines d'annees avant de voir qu'il a aussi laissé passer l'amour.


Il serait sans doute grandiloquent d'y voir une dénonciation de l'irresponsabilité et de la non clairvoyance face à la montée du nazisme. Mais en tout cas, ce livre apporte un éclairage sur l'entre deux guerre et les égarement d'une part de la noblesse Anglaise. Et bien que je n'aime pas les déclarations de Mr Lewis sur l'amateurisme, je dois avouer qu'il a sans doute raison en tout cas en terme de diplomatie... Les derniers éléments Wikileaks le montre. J'aimerais croire qu'il ait encore tort pour le business. Malheureusement la vie de tous les jours me laisse penser que les affaires sont encore plus concernées par ce professionnalisme. Un petit extrait pour la route... Bonne lecture.

"Pardonnez moi, messieurs, mais vous n'êtes qu'un tas de rêveurs naïfs. Et si vous n'insistiez pas pour vous mêler des grandes affaires de la planète, vous seriez réellement charmants. Prenons notre bon hôte. Qu'est ce qu'il est? Un gentleman. Personne ici, j'en suis sur n'ira dire le contraire. Un gentleman anglais, à l'ancienne. Loyal, honnête, plein de bonnes intentions. Mais sa seigneurerie ici présente est un amateur...

Tous tant que vous êtes, gentleman loyaux et pleins de bonnes intentions, je vous le demande, avez vous une idée de la façon dont le monde est en train d'évoluer autour de vous? L'epoque où vous pouviez agir en suivant vos nobles instincts est terminée. Sauf qu'en Europe vous n'avez pas l'air de vous en douter. Les messieurs dans le genre de notre bon hôte croient toujours que c'est leur affaire de se mêler de questions qu'ils ne comprennent pas... Vous autres Européens, vous avez besoin de professionnels pour veiller sur vos affaires. Si vous ne le reconnaissez pas rapidement, vous êtes voués à la catastrophe. Un toast, messieurs. Je voudrais porter un toast. Au professionnalisme......


Je dirai simplement ceci. Ce que vous désignez du terme d'"amateurisme", n'est autre que ce que la plupart d''entre nous, je pense, préfèrent continuer à appeler "l'honneur". ....


Je crois que j'ai une idée assez précise de ce que vous entendez par " professionnalisme". Cela veut dire, semble t-il, parvenir à ses fins par la tricherie et la manipulation. Cela veut dire que l'on fait ses choix par cupidité, par soucis de son intérêt, au lieu d'être mû par le désir de voir la bonté Et la justice l'emporter dans le monde."

A noter que je mets ce livre dans la catégorie littérature anglophone et / ou japonaise... 

09/01/2011

Le retour de B Schlink

Est ce que j'ai aimé ce livre?

Inodore, incolore, ... Un peu comme le personnage principal qui n'arrive pas à prendre de décision.

C'est vrai qu'après les Bienveillantes de J Littel, il fait pale figure.

C'est l'histoire d'un homme qui peu à peu va découvrir qui est son vrai père grace à un roman de gare. Dans sa quête il se trouve confronté à l'histoire de l'Allemagne (après, pendant la seconde guerre mondiale mais aussi la chute du mur, la réunification) la sienne, celle de sa mère et bien sur celle de son père. Il ya des disgressions littéraires (Ulysse), juridiques, psychologiques (le bien, le mal).

Bref c'est un peu indigeste et surement pas aussi bon que le liseur qui était vraiment un bon roman.

02/01/2011

Parade de Yoshida Shuichi

Pendant les vacances, je n'ai lu qu'un livre.... Un seul.... Honte sur moi. C'est la faute au père Noel et oui il m'a amèné un cadeau qui m'occupe toute la journée.

Néanmoins le seul livre que j'ai lu était plutôt bon. Encore un Japonnais. Une histoire de colocation entre 4 jeunes adultes qui sera petit à petit perturbée par l'arrivée d'un cinquième élément : le plus jeune mais pas le moins naïf ni le moins abimé. Une colocation, loin de l'auberge Espagnol. Une histoire qui montre que chacun présente une facette adaptée à cet endroit et pas leur vraie personnalité.

'pour moi, vivre ici, c'est un peu comme chatter sur internet'

Un roman raconté par les différents personnages mais qui ne racontent pas les mêmes événements, plutôt la vie de chacun mais où bien entendu certaines choses sont communes et où l'on s'aperçoit très vite des problèmes de communication. Où les innocents et les coupables ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

Un bon roman, une réflexion sur la vie moderne et l'entrée dans l'age adulte. Un roman qui vous donne un aperçu de la vie japonaise mais qui parle de la difficulté de vivre en général.


UN auteur à suivre en ce qui me concerne.