25/10/2012
Une si longue lettre de Mariama Bâ
Il est rare que je lise des romans africains. Celui ci est encore plus rare, il est écrit par une femme.
Encore une histoire tragique, décidément en ce moment je ne suis pas dans les livres drôle. Il va me falloir changer, j'aurais besoin d'un peu de gaieté.
Encore sous une forme de lettre. Mais cette fois pour une amie intime et surtout pour décrire des événements / des traditions et leurs impacts sur cette femme.
Elle est mariée depuis trente ans, elle a neuf enfants de cet homme. Mais depuis cinq ans, il a pris une seconde épouse plus jeune qu'elle. Et ce mari qui voulait absolument l'épouser quand elle était jeune a jeté son dévolu sur une amie de sa propre fille. Ce mari qui devrait prendre soin de ses deux familles et qui ne le fait pas car cette nouvelle famille coute cher, très cher... Ce mari, il est mort et au Senegal commence alors une nouvelle épreuve pour cette femme. Elle va vivre en recluse pendant 40 jours puis subir les demandes en mariage de son beau frère puis de nombreux autres car l'héritage est important.
Cette femme qui a subit beaucoup nous raconte son chagrin face aux trahisons de son mari, ses soucis, ses tiraillements entre tradition et modernité entre la religion et ce qu'en font les hommes. Elle nous parle de ses enfants, de son amie qui a fait un autre choix. Elle nous dit sa douleur, ses doutes...
C'est un livre poignant qui montre comment les femmes sont victimes de ce système traditionnel, patriarcal et où la religion sert de paravent à des choix de société monstrueux où les femmes et les enfants ne sortent pas indemnes. Ni même les hommes qui se servent et souffrent du système.
Cela me rappelle cette discussion sur un blog où des femmes converties tentaient de justifier la polygamie dans la religion musulmane en expliquant que cela était prévu pour que les femmes plus âgées (la quarantaine) et veuves ne se retrouvent pas seules et esseulées bref que l'homme se faisait polygame par charité musulmane... Du haut de leur moins de trente ans et de leurs certitudes religieuses, elles jugeaient cela très bien.... chez les autres... Parce que bien entendu leur cher mari ne leur ferait jamais cela... Et qu'elles ne l'accepteraient en aucun cas...
Bizarre que la plupart des polygames choisissent des femmes plus jeunes.
Une première phrase: "Aïssatou, J'ai reçu ton mot"
21:34 Publié dans Littérature Africaine, Livres | Lien permanent | Commentaires (0)